Obama - Romney : Pour qui voteront les Tunisiens d'Amérique ?
Washington – Correspondance spéciale pour Leaders - A une semaine des élections présidentielles et législatives aux Etats Unis, les sondages donnent une légère avance au candidat républicain Mitt Romney au niveau national contre une légère avance au président sortant Barack Obama dans les ‘swing states” . Si les sondages se confirment, le scenario de l’an 2000 peut se répéter.
L’élection présidentielle américaine se décide au suffrage universel indirect, c’est à dire non pas au nombre de votes collectés au niveau national mais plutôt par le nombre des Grands Electeurs acquis dans chaque Etat. Ces électeurs procèdent ensuite à l’élection de l’exécutif fédéral, le président et le vice président. 270 grands électeurs sont nécessaires pour résider à la Maison Blanche.
Il ya 538 grands électeurs répartis dans les 50 Etats plus le District of Columbia selon l’importance de la population de ces Etats. Les Etats les plus peuplés sont la Californie avec 55 grands électeurs, le Texas (38 grands électeurs), l’Etat de New York (29 ) et la Floride (29 grands électeurs).
A l’exception du Maine et du Nebraska, les autres Etats américains appliquent la règle du “winner take it all”, le ticket qui arrive en tête des suffrages, même d’une centaine de voix, gagne la totalité des grands électeurs alloués à l’Etat en question et enverra son contingent de grands électeurs sous la même bannière politique.
La Californie et New York votent traditionnellement démocrate, le Texas est quant lui acquis au camp républicain. Ces Etats jugés surs incitent les candidats à se détourner d’eux au profit des états où le scrutin est plus serréappelés“swing states” et qui peuvent basculer dans un camp ou dans un autre. .
Généralement, le candidat qui obtient le plus de voix au niveau national obtient aussi le nombre requis de Grands Electeurs, mais le mécanisme électoral ne le garantit pas forcement. Il y a eu quatre exceptions dans l’histoire des Etats Unis en 1824, 1876, 1888 et la dernière en date est l’élection qui a opposé Al Gore à George W. Bush, où le candidat démocrate a gagné le vote populaire par 500,000 voix mais c’est George W. Bush qui a obtenu la majorité des Grands Electeurs par une victoire contestée des 29 Grands Electeurs de l’Etat de Floride.
Ohio : Etat clé
Cette année, huit Etats clés vont décider des élections américaines: le Nevada, l’Iowa, le Wisconsin, la Virginie, la Caroline du Nord, le Colorado, la Floride et surtout Ohio avec ses 18 grands électeurs. Selon la moyenne des sondages, le président sortant possède une légère avance d’au moins deux points, dans le Nevada, l’Iowa et le Wisconsin, son rival républicain remporterait la Caroline du Nord et la Floride. Les deux candidats sont àégalité en Virginie et au Colorado.
L’Ohio reste a “must win state” pour les deux candidats, surtout pour le candidat républicain. Si la Virginie bascule dans le camp républicain Romney se doit aussi de gagner Ohio. En revanche Obama a besoin de l’un des deux états pour gagner et les sondages le donnent légèrement an avance dans l’Ohio, Etat dans lequel les deux candidats ont dépensé plus de 118 millions de dollars en campagne publicitaire et aucun candidat républicain n’a gagné la Maison Blanche sans gagner Ohio.
La communauté tunisienne et l’élection américaine
La communauté tunisienne a déjà commencéà voter notamment dans les « swing states » de la Caroline du Nord et la Virginie. La grande majorité d’entre elle soutient le candidat démocrate Barack Obama considéré comme plus fiable dans sa politique internationale mais aussi pour des raisons relatives à l’économie.
La majorité des Tunisiens avec qui j’ai pu communiquer, considèrent Barack Obama comme mesuré dans sa politique internationale, il a terminé la guerre en Irak , se prépare pour quitter l’Afghanistan et surtout il ne les a pas engagés dans de nouveaux conflits. Bien que le chômage soit encore à 7.8 au niveau national, les Tunisiens considèrent que l’économie est entrain de reprendre petit à petit et que le plan de Mitt Romney sur l’économie favorise les plus riches et non la classe moyenne. Plutôt conservateurs sur les questions sociétales comme l’avortement et le mariage homosexuel, les Tunisiens considèrent que se sont des questions marginales par rapport à l’économie et aux conflits internationaux.
Amina Laouani
Tunisian American Young Professionals (TAYP)
Légende photo: Mohamed Ali Malouche, président de Tunisian American Young Professionals, avec le président Barack Obama, lors de l'Iftar du ramadan, en août 2012 à la Maison Blanche
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