La France s’active pour un sommet P5, des cinq membres permanents du Conseil de Sécurité : Où en est la résolution tunisienne ?
Au moment où l’action multilatérale brille par son absence et sa défaillance face à la crise sanitaire mondiale, des concertations sont engagées pour réunir les cinq pays membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU, au niveau de leurs premiers dirigeants.
La réunion d’urgence demandée par la Tunisie et huit autres pays non-permanents, avec débat sur la situation et examen d’un projet de résolution, est reléguée au second plan.
Juste une réunion très brève est prévue ce jeudi, avec au programme une adresse du secrétaire général de l’ONU, Antonio Gutteres.
La France a fait son choix. Le président français, Emanuel Macron se déploie en effet en faveur du sommet P5, multipliant les entretiens téléphoniques avec les présidents Trump, Poutine, Xi Jinping, et le Premier ministre britannique Boris Johnson avant son admission en réanimation. L’Elysée souligne la nécessité de « déterminer un agenda et de garantir des résultats », comme le rapporte Le Monde.
A l’initiative de la Tunisie, le Conseil de Sécurité de l’ONU avait été saisi par neuf de ses membres non permanents pour une réunion urgente à ce sujet, mais les cinq permanents, disposant en outre, du droit de véto (France, Etats-Unis d’Amérique, Royaume Uni, Russie et Chine) ont préféré y substituer leur propre sommet. En caste.
Si aucune date n’est jusque-là fixée pour la tenue de ce premier sommet du genre en format P5, la France souhaite que ces entretiens par écrans interposés se dérouleraient au cours des prochaines semaines. Le format réduit du P5, est privilégié pour favoriser « une réponse mondiale forte » face à la pandémie, mais aussi « aborder les conséquences dans les zones de conflit et d’instabilité profonde », selon un proche de Macron, cité par Le Monde.
« L’Elysée met en exergue, ajoute notre confrère parisien, l’importance de cet enjeu pour l’Afrique. Mais le premier conflit qui vient à l’esprit est la Syrie et le sort des quelques 900.000 déplacés à Idlib. »
Aucune mention, n’est malheureusement faite, quant à la situation fort préoccupante en Libye, où,comme si le désastre des confrontations sanglantes ne suffisait, sont venus s’ajouterles ravages du Covid-19, dans un pays où le système de santé est totalement effondré.
Guterres s’exprimera ce jeudi devant le Conseil de Sécurité, mais pas de résolution en vue
Pour faire suite à la demande des neuf pays non-permanent, le Conseil de Sécurité tiendra ce jeudi 9 avril une réunion par visio-conférence, au niveau des représentants, apprend Leaders de bonne source à New York. Au cours de cette séance, non-ouverte au public, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres s’adressera au Conseil, pour développer « un appel à la solidarité internationale » et au renforcement de l’action commune, indique à Leaders une source proche du secrétariat général de l’ONU.
Il saisira cette occasion pour "rappeler la nécessité d'un cessez-le-feu humanitaire et réitérer son invitation adressée le 19 mars dernier, tant à la communauté internationale qu’aux institutions financières afin d’apporter tout le soutien nécessaire aux pays en lutte contre la pandémie."
A l’issue de cette adresse d’Antonio Guterres, les membres du conseil procèderont à de brefs commentaires, ajoute notre source onusienne. A ce stade, aucun projet de résolution, ne sera introduit aux débats et soumis à l’approbation du Conseil, poursuit-elle.
Et la résolution tunisienne ?
Ces développements que connaissent les travaux du Conseil de Sécurité changent-ils la donne pour le projet de résolution initial porté par la Tunisie et en faveur du quel le président Kais Saied s’est-il employé à mobiliser nombre de ses pairs ? Sans doute, par rapport sa version zéro, mais aussi, en ouvrant la voie à une nouvelle mouture plus adaptée à un contexte mouvant.
Sans baisser les bras, la diplomatie tunisienne aura alors à y déployer son génie.
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Et la résolution tunisienne ? Oui : et la résolution tunisienne, reléguée au dernier plan ? Notre fierté nationale ne risque-t-elle pas d'en pâtir ?? En fait qui a pris l'initiative de cette démarche aurait bien mieux de s'abstenir : le monde entier est sous un feu roulant, et ses véritables leaders sont bien trop occupés à imaginer des solutions et des portes de sortie pour se préoccuper de cette farce qui consistait à attirer leur attention sur... un problème qui les tient éveillés et angoissés chaque jour que Dieu fait ! Le temps est à l'action, pas aux démonstrations (faussement ?) naïves, ni aux bombages de torse forcément stériles... et ridicules !