News - 02.12.2016

Tunisia 2020, «le jour d'après» : le triptyque de Youssef Chahed

Le triptyque de Youssef Chahed

Les jeunes, les régions et l’emploi: trois préoccupations majeures que le chef du gouvernement, Youssef Chahed, place encore plus en haute priorité, dès ce 1er décembre. La conférence sur l’investissement Tunisia 2020 clôturée et ayant connu un franc succès, il s’agit maintenant, en attendant la concrétisation de ces projets, d’accélérer l’action sur le terrain.

A court terme, le microcrédit sera un instrument privilégié. Parallèlement aux grandes unités industrielles qui seront implantées dans 14 gouvernorats prioritaires, dans le cadre de l’initiative lancée par le président Caïd Essebsi, l’encouragement de l’auto-emploi, des petits métiers et de la microentreprise est capable de générer des dizaines de milliers de sources de revenus. Chahed y croit. Il en a été édifié davantage lors de sa visite, fin novembre, à Jendouba. D’autres déplacements dans les régions figurent sur son agenda dans les toutes prochaines semaines, avec pour impératif, également, le déblocage des projets à l’arrêt.

Les annonces ne manqueront pas: de nouveaux ouvrages d’art routiers seront ouverts à la circulation, au moins un tronçon par mois. Un grand projet de production de 1 mégawatt d’énergie éolienne et solaire sera également lancé en partenariat entre des opérateurs privés et la Steg. Le chantier de la station de dessalement des eaux à Sfax, pour un montant de 600 MD, sur financement japonais, ne saura tarder à démarrer.

Certes, la finalisation de la loi de finances et du budget de l’Etat accaparera l’attention du chef du gouvernement en ce mois de décembre, avec tout l’apaisement social nécessaire à réussir avec l’Ugtt et différentes corporations. Il garde cependant le cap sur l’essentiel. Le budget n’est, selon lui, que l’instrument de la politique à mener, sans en constituer pour autant toute la politique. Youssef Chahed a dissocié les questions purement financières à résoudre immédiatement des grandes réformes qu’il est urgent d’amorcer. Pour cela, un débat national est nécessaire.

Les quatre grandes priorités

La gestion du quotidien ne saurait occulter la prise en charge de dossiers stratégiques déterminants, indique Youssef Chahed à Leaders. Quatre, au moins, exigent une mise en chantier immédiate, avec une nouvelle vision et une approche consensuelle. Il s’agit de:

  • La Caisse générale de compensation et le ciblage de la subvention
  • Le rééquilibrage des caisses de sécurité et d’assurance maladie
  • La situation des entreprises publiques en difficulté
  • Le commerce informel et sa réintégration dans les circuits organisés.

Chaque dossier doit faire l’objet d’un large débat public, associant toutes les parties concernées afin d’esquisser les solutions appropriées, pouvant bénéficier du plus large accord possible.

Biens confisqués: les ventes s’accélèrent

En attendant, il va falloir trouver les ressources nécessaires pour renflouer les caisses de l’Etat et accélérer la vente des biens confisqués à des prix conséquents. Youssef Chahed a la main heureuse. En deux mois depuis qu’il est à la Kasbah, il a pu récolter pas moins de 111.6 MD. C’est ainsi que des biens immobiliers (des villas de grand luxe) ont rapporté 45 MD, alors que l’Ecole internationale de Carthage, initialement estimée à 22 MD, a été cédée à trois fois ce prix, soit 66.6 MD. Le pli est pris.

Une tournée en Afrique

Renouant avec le continent noir, la Tunisie multiplie les signaux. Ouverture début 2017 de deux nouvelles ambassades en Afrique subsaharienne, la première à Ouagadougou (Burkina Faso) et la seconde à Nairobi (Kenya), et de cinq représentations commerciales, accroissement du nombre d’entreprises qui s’installent notamment en Afrique de l’Ouest, multiplication des missions mobiles de prospection des marchés, accueil en 2020 du Sommet de la Francophonie: le choix de l’Afrique se confirme. En soutien, Youssef Chahed effectuera au cours du premier trimestre 2017 une tournée dans nombre de pays pour relancer la coopération bilatérale.

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1 Commentaire
Les Commentaires
À l'heure actuelle il faut gérer le futur, le temps est plus cher que l'or - 03-12-2016 23:05

Il faut accélérer l'exécution des projets. Il n'y´a pas du temps à perdre. Trump et les mouvements populistes vont être la cause de quelques turbulences sur les marchés internationaux, ce qui va influencer quelques budgets et déstabiliser des engagements pas encore traduits en mode d'exécution ....

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