Pour quand le Conseil d'Analyse Economique ?
Le quinzième anniversaire du Conseil d’analyse économique en France a été fêté en novembre 2012. Créé en 1997, le CAE s’est renouvelé à cette date en changeant de mode opératoire mais tout en gardant le même objectif : Apporter au Premier ministre un conseil de politique économique « indépendant et fondé sur une expertise de grande qualité ». Tout au long de ces quinze dernières années, le CAE a alimenté le débat de politique,économique en France et éclairé la prise de décision, au moyen de 103 rapports publiés.
En mai 2012, le gouvernement tunisien a annoncé dans son programme le projet de mise en place d’un Conseil d'Experts Economiques. Plus tard, le Ministre des Affaires économiques et sociales l’a confirmé lors de la conférence de Joseph Stiglitz organisée par le Cercle des Economistes de Tunisie. Je m'étais réjoui à cette époque de la décision du gouvernement. Malheureusement, cette structure n’a pas vu le jour en 2012 malgré le rôle important qu’elle aurait pu jouer non seulement en matière de mission de conseil auprès de la Présidence du gouvernement mais aussi comme lieu de débat et de rencontre entre le monde universitaire de la recherche et celui du pouvoir décisionnel. Ces travaux auraient pu illustrer la capacité des économistes tunisiens de tirer de leurs recherches et de celles des économistes au niveau mondial des enseignements pratiques pour la conduite de la politique économique, en particulier durant la période de transition.
Aujourd’hui et plus que jamais, la mise en place du CAE est une urgence pour faire face aux différents dossiers à ouvrir et à gérer en Tunisie, en particulier, le mode de développement, la croissance inclusive, l’emploi, la protection sociale, la compensation, la politique budgétaire et monétaire, les inégalités régionales, les inégalités sociales, la réforme fiscale, l’intégration régionale et les autres politiques publiques en matière de santé et de population….
2013 verra-t-elle la mise en place du Conseil d’Analyse Economique en Tunisie ?
Prof. Taoufik Rajhi
Président du Cercle des Economistes de Tunisie
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Oui c'est une urgence et doit être apolitique uniquement basée sur la compétence pour au moins mettre en place une stratégie de développement et une stratégie de sortie de crise qui devra s'appliquer avec peu de changements en fonction de l'alternance politique. L’expérience de la Corée du Sud en la matière (quoi qu'elle n’était pas démocratique dans les années soixante) en est un exemple a suivre avec le Korean Development Institute ayant attire les compétences coréennes a travers le monde pour construire une fore de proposition de stratégie de long terme pour le gouvernement coréen.
Nul ne peut nier l'importance que revêt le CAE, mais ceci ne justifie en rien l'état d'âme des uns et des autres surtout que le projet est rédigé dans sa version définitive et que son statut juridique est achevé et que la décision est signée par le Chef du Gouvernement et qu'elle est chez l'imprimerie nationale pour publication dans le Journal Officiel. La balle est maintenant dans le camp des universitaires pour y participer en alimentant les vrais débats autours des questions portant politiques économiques et choix stratégiques.