Au Bardo, dans les coulisses de la Constituante
Journée exceptionnelle en moment forts que celle marquant le coup d’envoi de l’Assemblée Nationale Constituante. Retrouvailles émouvantes, contacts politiques à l’exploration de nouvelles alliances, mise en avant auprès des médias et des autres élus et spéculations quant à l’attribution des portes-feuilles au sein du gouvernement de coalition. Best Of !
Dès 8 heures du matin, les premiers élus, surtout des femmes venues en groupe, ont commencé à affluer, passant un à un par un portique de sécurité, remplissant une fiche de contact, avec adresse postale et numéro de téléphone et recevant une petite feuille leur indiquant leur siège. Derniers à arriver, peu avant 10 heures, juste à temps, Selma Baccar, Souad Abderrahim, Ahmed Brahim… Quant à Ahmed Néjib Chebbi et Maya Jeribi, ne connaissant pas la porte d’entrée de la nouvelle annexe, ils étaient entrés par la Porte des Lions.
Fidélité
Le personnel de l’Assemblée Nationale a réservé un accueil particulièrement chaleureux à deux des anciens présidents de la Chambre des Députés, MM. Foued Mebazaa et Béji Caïd Essebsi, se pressant à les saluer à leur entrée et à leur sortie. « Comment pourrions-nous vous contacter, a demandé une dame au Premier ministre qui s’apprête à quitter la Kasbah ? » Réponse pleine d’humour de M. Béji Caïd Essebsi : « vous me reconnaitrez facilement, portant ma robe noire d’Avocat. Mais, j’espère que vous n’aurez pas besoin de moi. De toute façon, je reste toujours heureux de vous revoir ».
Tous voulaient saluer le général Rachid Ammar
Discret, malgré son uniforme, le Général Rachid Ammar, a pris place au banc du gouvernement, évitant comme à son accoutumée, les feux de la rampe. Mais, dans la levée de la séance de nombreux élus, siégeant non loin de lui dans la travée réservée à Ennahda, se sont empressés d’aller le saluer et de se prendre en photo avec lui.
PDP - Ennahda
Il n’a pas bougé de son siège pendant la levée de la séance, le temps de raccompagner les officiels. Ahmed Néjib Chebbi a préféré garder humblement sa distance. Mais il a rapidement vu nombre de leaders d’autres partis venir le saluer, à commencer par Nouredine Behiri (Ennahda) qui a eu un long aparté avec lui. Le Dr Sadok Chourou, l’un des figures historiques d’Ennahda a tenu lui aussi se déplacer jusqu’au siège de Maya Jeribi, pour la féliciter de son élection. Tous deux étaient en lice dans la même circonscription électorale à Ben Arous.
Abdelwaheb Maater
L’élu du CPR dans la circonscription de Sfax 1, Me Abdelwaheb Maater, qu’on donne candidat au poste de ministre des Domaines de l’Etat, n’est pas passé inaperçu. A l’appel des noms des élus, la benjamine avait prononcé : Maatter (parfumé), ce que des élus ont essayé de rectifier par Maater. « Oui, mais je préfère Maatter », a-t-elle persisté en souriant.
Par acclamation ? C’est fini
Lors de l’examen du règlement intérieur, un élu a vivement réagi à la disposition proposant que le vote puisse se faire à main levée, par acclamation ou à bulletin secret. « C’est fini, les acclamations, s’est-il élevé. Plus jamais çà. Choisissez ce que vous voulez, mais d’applaudissement ! » Proposition approuvée … par acclamation.
Samir Dilou : Pourquoi pas ministre de la Femme ?
Samir Dilou qu’on donne futur ministre des Affaires Etrangères, était pressé de questions de toutes parts. Pour unique réponse qu’il n’a cessé de répéter, il disait : « honnêtement, je n’en sais pas plus que vous, au juste ». Mais, sur un ton taquin qui se veut sérieux, il retourne la question : « mais pourquoi me voyez-vous pas en ministre de la Femme. C’est un département qui m’intéresse. Il n’y a pas de féministes autoproclamé, je peux me rendre utile ».
Interrogé sur la récente visite de Rached Ghannouchi à Alger, il mentionne pour souligner son importance, que l’entretien avec le président Bouteflika s’est prolongé pendant plus de quatre heures.
Voisinage
Dans la travée réservée aux leaders des partis invités, Rached Ghannouchi était placé dans la première rangée. A ses côtés, Mohamed Louzir, président d’Afek Tounes et Chokri Belaid (Watad).Derrière eux, sur deux rangées, Ahmed Mansour, Slim Riahi…
Père & Fils
Ils étaient deux siéger l’un pas loin de l’autre, lors de la séance inaugurale. Le père, Boussairi Bouebdelli, en invité, en sa qualité de président du parti libéral maghrébin. Le fils, Karim, en élu du même parti.
Zéro défaillance
Les équipes administratives et techniques de l’Assemblée avaient toutes la main sur le cœur, de peur qu’un incident technique ou une défaillance viennent perturber la cérémonie officielle et le démarrage des travaux. Arrivées aux aurores, elles étaient sur le qui-vive à l’affût de la moindre imperfection. Les visages ne se sont détendus que tard dans la soirée, lorsque chacun a poussé un grand Hamdoullah.
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