News - 16.07.2011
Pas de Snipers, affirme Taoufik Bouderbala
Le président de la commission nationale d'investigation sur les abus et les violations enregistrés depuis le 17 décembre 2010, Taoufik Bouderbala a tenu vendredi une conférence de presse à Tunis.
M. Bouderbala a démenti l'existence de snipers lors des événements de la révolution du 14 janvier 2011 citant des témoignages d'anciens responsables sécuritaires, aujourd'hui en état d'arrestation.
Les agents de sécurité interrogés par la commission, a-t-il ajouté, ont démenti le recours à ce type de tireurs d'élite lors des affrontements avec les manifestations à travers le pays. Ils ont, aussi, nié l'existence d'une structure regroupant les snipers au sein du ministère de l'Intérieur.
M. Bouderbala, qui a relevé "des contradictions" dans les témoignages des victimes et des témoins oculaires interrogés par la commission concernant les snipers, reconnaît toutefois que de nombreux indicateurs montrent clairement que les tueurs se distinguaient par une grande précision de tir à distance. Ce fait prouve, dit-il, "l'existence de snipers" sans pour autant confirmer qu'il s'agit de tireurs d'élite étrangers recrutés par l'ancien régime.
Il a évoqué par ailleurs l'arrestation de 18 personnes parmi les hauts responsables du ministère de l'Intérieur, des membres du bureau politique du Rassemblement constitutionnel démocratique dissous. D'autres personnes, qui seraient impliquées dans cette affaire, ont été entendues par le juge d'instruction et laissées en liberté telles Mohamed Ghannouchi, ancien Premier ministre et Ridha Grira, ancien ministre de la Défense alors que pour d'autres personnes, il n'a pas été possible pour le juge d'instruction d'exécuter les mandats d'amener émis à leur encontre.
Pour ce qui est des victimes parmi les forces de sécurité, M. Bouderbala a évoqué 39 décès et 40 blessés. Il a aussi cité les 14 agents arrêtés dans l'affaire de Ouerdanine.
Pour ce qui est des affaires de torture, M. Bouderbala a souligné que 39 dossiers ont été soumis au procureur de la République, citant le cas de trois avocats victimes de torture au moment de la révolution. Une sous-commission chargée du suivi de la situation dans les prisons afin de dévoiler les violations enregistrées dans ces institutions après la révolution.
M. Bouderbala a, aussi, indiqué que des dépassements ont été enregistrés dans la gestion du dossier des compensations octroyées aux familles des martyrs et des victimes.
Les troubles de Metlaoui ont été longuement évoqués au cours de ce point de presse. M. Bouderbala a souligné la gravité de la situation dans la région "une situation qui risque d'exploser à tout moment". Il est nécessaire, a-t-il dit, que le gouvernement provisoire mène une action d'urgence en coordination avec les forces vives du pays pour réconcilier les parties en conflit. Il a aussi proposé d'organiser une conférence à Metlaoui à cet effet.
Après avoir passé en revue le bilan des activités de la commission, M. Bouderbala a souligné la richesse de l'expérience de la commission qui peut constituer, dit-il, le point de départ pour la création "d'une commission nationale pour la vérité" pour enquêter sur les dépassements commis en Tunisie, depuis l'indépendance, et "protéger la mémoire nationale", a-t-il soutenu.
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