News - 17.06.2011

Avocats commis d'office: Me Fray se désiste, Me Messaoudi s'y met, Ben Ali est-il défendable ?

Me Rached Fray, n’assurera pas la défense du président déchu et de son épouse, a-t-il affirmé à Leaders, précisant que de par sa position de secrétaire général du Conseil National de l’Ordre, il assurera la coordination de la défense qui sera assuré par cinq autres membres du barreau de Tunis.

En effet, sur requête du président du Tribunal de première instance de Tunis, l’Ordre des Avocats devait réquisionner des avocats commis d’office afin d’assurer la défense du président déchu et de son épouse, Leïla Ben Ali dans les affaires dans lesquelles ils seront jugés, à partir de ce lundi 20 juin. C’est ainsi que selon un communiqué de presse publié par le Conseil National de l’Ordre, le bâtonnier a annoncé la réquisition de Mes Abdessettar Messaoudi et Rached Fray, conformément au serment qu’ils avaient prêté.

Maintenant que Me Fray a clarifié sa position, et dans l’attente d’un deuxième communiqué qui serait publié d’ici samedi, il convient de préciser que la désignation a été effectuée, conformément à la procédure en vigueur, par la section de Tunis de l’Ordre des Avocats, présidée par Me Néjib Ben Youssef. Bien qu’il ait été surpris par sa réquisition, Me Messaoudi, avocat à la Cassation, entend y donner suite : « je respecte ma profession et mon serment et j’entends honorer la Tunisie, en exerçant ma liberté et je travaillerai sur ce dossier comme tout autre affaire qui m’est confiée, nonobstant mes convictions personnelles et malgré le poids des lourdes charges qui pèsent sur l’accusé", a-t-il déclaré à Leaders.

Des sources proches du barreau ont indiqué à Leaders que le choix de Messaoudi s’explique par l'indépendance  et la compétence dont il a toujours fait montre tout au long de sa carrière (26 ans). Après des études de Droit à Tunis et en Suisse (Fribourg), il avait effectué son stage auprès d’illustres ténors, Mes Chédli Khalladi, Jamel Bida et Abdellatif Mamoghli. Il s’était particulièrement distingué lors de nombreux grands procès, en assurant notamment la défense de feu Habib Achour ainsi que des dirigeants islamistes et des militants politiques.

Tel un médecin qui n’hésite pas à s’occuper de son patient, quel qu’il soit-il, un avocat ne peut, en prêtant, serment et  en endossant la robe, s’il est commis d’office, décliner la défense de l’accusé qu’on lui désigne. Avec courage et professionnalisme, Me Messaoudi et c’est à son honneur, aura la lourde et délicate tâche de le faire dans une affaire aussi importante. Beaucoup de questions se posent d’ores et déjà à lui : que fera-t-il si son « client » l’appelle et encore plus lui demande de se rendre auprès de lui ? Il saura sans doute agir en conséquence. « Si je dois me rendre en Arabie Saoudite, ca sera d’abord pour effectuer une Omra », fait-il remarquer.

Eclairage

"Un avocat commis d'office est un avocat désigné par le bâtonnier ou par le président du Tribunal en vue de représenter une partie qui n'a pas de défendeur à son procès.

Lorsqu'il est commis d'office, un avocat ne peut pas - en principe - refuser la tâche qui lui est confiée, sauf à justifier son impossibilité de l'assumer et à condition que le bâtonnier ou le président du tribunal requérant l'approuvent.

L'avocat commis d'office est payé par l 'Etat."


 

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2 Commentaires
Les Commentaires
samiha - 18-06-2011 22:19

nous comptons sur les avocats ,commis d office pour que le proces de b ali reste a la hauteur de nos esperances de democratie ;qu il ne se transforme pas en mascarade a la ceaucesu ou pire pour le monde arabe a la saddem hussein.

Abbes Ridha - 18-06-2011 22:22

Bonne chance M Messaoudi fait ton travail sans cela on ne parlera plus de démocratie ni de d'indépendance de la justice .

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