Quand le Dr Hussein Bouhadjeb osait en 1901 saluer la puissance de la pensée scientifique arabe

Le document est exceptionnel ! Le 23 décembre 1901, un jeune étudiant tunisien en France, Hussein Bouhadjeb soutenait publiquement à la Faculté de médecine et de pharmacie de Bordeau, une thèse pour le doctorat en médecine. Sujet choisi: Accouchement et avortement en Tunisie. L’avant-propos rédigé est édifiant : un hommage à la « puissance arabe » et son influence profonde sur le mouvement scientifique général.
A 29 ans, le docteur Bouhadjeb est issu d’une famille d’illustres savants et de fins-lettrés de Tunisie. Son père, comme mentionné dans la dédicace, est Salem Bouhadjeb, « chef du bureau des Finances tunisiennes, professeur à l’Université de Jama-Ez-Zaïtouna, et Imam à la mosquée Sobhan-Allah. Son frère aîné, Omar est une figure connue, son frère Khalil est chef aux bureaux de la Section judiciaire) Louzara, alors que son frère Ahmed est avocat au barreau de Tunis.
« L'immense développement que la puissance arabe est parvenue à atteindre et à conserver pendant si longtemps, écrit le Dr Hussein Bouhadjeb, démontre surabondamment que les Arabes ont exercé une profonde influence sur le mouvement scientifique général. On ne saurait contester que le peuple arabe n'ait fait de sérieux efforts dans cette direction, et que ses savants se sont beaucoup occupés de sciences médicales.
Au point de vue particulièrement obstétrical, nous devons citer les médecins arabes, et en premier lieu Sérapion. Il nous apprend que les sages-femmes occupaient une grande situation, cor non seulement elles devaient pratiquer les opérations nécessitées par les accouchements, mais encore elles avaient charge du traitement des diverses maladies des femmes et des enfants en bas âge.
L'étude de l'accouchement chez les Arabes de Tunisie est donc très importante à plusieurs points de vue. Le médecin exerçant dans ces pays doit la connaître, car il pourra souvent être consulté sur l'influence des pratiques populaires à propos des accidents touchant la mère et l'enfant. Il importe de décrire avec le plus grand soin toutes les méthodes employées par les indigènes pour amener la délivrance et noter les conditions dans lesquelles se trouvent, après l'accouchement, et l'enfant et la mère. Tous ces faits nous obligent à nous arrêter quelque peu sur l'historique de la question. »
Dans un bref historique, le Dr Bouhadjeb revient sur les travaux de Rhazès, « le Galien des Arabes », le Persan Ali-ben-Abbas, Avicenne, Abulcasis, Arib-ben-Saïd-el-Kateb, Abou-Beker-ben-Zoher et autres illustres médecins.
La thèse vient d’être trouvée par des descendants du Dr Bouhadjeb et ira sans doute enrichir les Archives nationales et la bibliothèque de la Faculté de médecine.
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