News - 16.02.2025

Habitat et société: Une demeure tunisoise du XVIIIe siècle et ses propriétaires

Habitat et société: Une demeure tunisoise du XVIIIe siècle et ses propriétaires

Par Mohamed-El Aziz Ben Achour - La maison citadine traditionnelle a fait l’objet de multiples études. J’avais moi-même consacré une importante partie de mes recherches historiques au cadre urbain, à l’architecture, ainsi qu'à l’habitat traditionnel dans ses rapports avec les structures sociales soit dans mes études doctorales soit au sein d’équipes internationales telles que les unités du CNRS. Outre une description détaillée de l’architecture et du décor,  les historiens de l’art et de l’architecture du monde musulman ont avancé des explications et des hypothèses. Dans son Introduction à l’histoire urbaine de la Syrie ottomane (1982), Antoine Abdelnour notait ainsi que «la maison est un espace architectural trop souvent appréhendé indépendamment de la structure sociale qui le produit à son image et s’en sert suivant ses besoins et son histoire.»

La maison tunisoise ( al dâr), pour sa part, a fait l’objet d’études dont la plus exhaustive est celle que lui consacra naguère Jacques Revault. Elle présente des analogies avec l’habitation citadine du monde arabo-méditerranéen : un patio (wist al dâr) autour duquel s’ordonnent les pièces d’habitation, une communication réduite avec l’extérieur par le recours aux entrées coudées et des murs extérieurs dépourvus de fenêtres au rez-de-chaussée. La photo aérienne de la médina donne de ce bâti, organisé autour de la cour, une image saisissante. Un type d’habitat domine ; c’est incontestable. A ce type architectural, la vie sociale imprime cependant ses réalités et ses inégalités.  Toute une gamme de nuances commandée par la fortune ou la pauvreté, le pouvoir ou l’anonymat, confère à l’habitat traditionnel de Tunis une variété que la promenade à travers la médina et les faubourgs suggère à l’observateur. Elle se confirme pour qui prolonge ses pérégrinations à l’intérieur  des maisons.

La rue du Pacha en 1900

Pour ce qui est de la relation avec le «monde extérieur», il est difficile de parler de point commun. De la grande demeure dont les murs hauts et épais constituent un rempart, et qui, en outre, peut, le cas échéant sur ordre du maître, s’isoler temporairement mais complétement en fermant les deux extrémités du passage public à la maison basse où l’on peut quasiment entendre, de la ruelle ou de l’impasse, les voix venant du patio. De l’entrée du palais à vaste drîba et  couloirs coudés (sqîfa-s) au petit corridor masquant difficilement l’intérieur des maisons modestes, il existait de nombreuses variantes qui constituaient autant de retouches et de modifications au type initial. Il convient donc de se méfier des généralisations et d’abandonner la vision «trop souvent intemporelle de l’architecture» (A. Abdelnour). Il faut ajouter que les éléments fondamentaux ne sont significatifs qu’en termes de fonction. Or, celle-ci varie selon qu’il s’agit d’une dar modeste ou d’une grande demeure. «Ce qui agit, notait Dominique Chevallier, c’est l’usage que le groupe familial fait de l’espace, donc la règle qu’il suit pour les répartitions intérieures  et pour la place qu’il suit par rapport aux autres dans le quartier.» Prenons le patio. Dans les  maisons modestes, ce wist al dâr joue un rôle primordial dans la vie domestique : comme d’y faire la cuisine, ou d’y  étendre le linge. Dans les grandes demeures, les activités quotidiennes, confiées à une nombreuse domesticité, sont excentrées par rapport à la cour et accomplies dans des parties annexes consacrées à l’accomplissement de tâches diverses.  Si d’ordinaire, le patio, agrémenté de portiques (bortâl-s) voire d’une vasque, ne connaît qu’une activité réduite, il est cependant, élevé au rang d’espace privilégié lors des cérémonies familiales.En revanche, le statut des occupants constituait un autre point commun. En effet, l’habitat traditionnel était généralement la propriété de ceux qui y résidaient.  Du vivant du premier acquéreur ou après sa mort, on y vivait selon le modèle patriarcal. Si le nombre des ayants droit venait à s’élargir ou si les liens de parenté se distendaient au bout d’un certain nombre d’années, d’autres maisons étaient acquises. De sorte que l’ancestralité dans la ville se traduisait souvent par la multiplication de dâr- s appartenant à des ramifications familiales. Les lignées de la famille Lasram, par exemple, étaient identifiées en fonction  de la résidence : Lasram de Dar el Drûj (rue du Tribunal),  de Sâbât el sayyâra (place Ramadan Bey), ou encore les Lasram de la place du Château.

Médersa (un des foyers qui étaient jadis destinés à l'hébergement des étudiants de la Zitouna) de Bîr el Hjâr (construite par Ali Pacha en1756) voisine de la maison

Il va de  soi que dans le cadre du présent article, il nous est impossible de présenter la nomenclature des maisons de la médina et des faubourgs. Nous  invitons donc nos lectrices et lecteurs, s’ils souhaitent découvrir l’histoire approfondie des palais et des grandes demeures, à consulter  l’ouvrage que nous avions consacré, en 1989, à la société tunisoise du XIXe siècle dans ses relations avec les institutions de la ville, le  cadre urbain et l’habitat. Il m’a paru cependant intéressant de consacrer les lignes qui vont suivre à un seul exemple, celui d’une demeure datant du XVIIIe siècle :  Dar Bou Attour passée au XXe siècle, par héritage, à la famille Ben Achour et qui abrite aujourd’hui la bibliothèque de la Ville de Tunis aux numéros 46 et 52  de la rue du Pacha. Le quartier auquel appartient cette demeure constitue l’une des deux zones résidentielles à forte densité de maisons de dignitaires et de notables de la politique, de la religion et du commerce.  L’une est située dans un périmètre marqué essentiellement par la rue Tourbet el Bey et l’autre, au nord,  communément connue sous le nom de quartier du Pacha. Depuis la conquête ottomane de 1574, cette désignation s’explique par l’existence de Dar El Pacha (ou, plus rarement, Dar el Khilâfa) qui était à l’origine la résidence du pacha-gouverneur puis la trésorerie de l’armée. Cette administration requérait un important personnel placé sous l’autorité d’un kâhya-t Dar El Bâchâ.

Porte d'entrée de la drîba (XVIIIe siècle)

Mentionné sous un autre nom dès le Moyen Âge, ce périmètre urbain eut à souffrir des troubles qui accompagnèrent au XVIe siècle la chute des émirs hafsides. L’historiographe Ibn Abi Dînâr (XVIIe siècle) attribue à Youssouf Dey (1610-1637) la restauration et la réhabilitation de cette partie de la médina. C’est là que s’installa l’institution mentionnée plus haut, symbole du nouvel ordre politico-militaire. Outre le Dar el Pacha, la proximité du quartier par rapport à la citadelle de la Kasbah, au Divan de la milice des janissaires et au prétoire du dey, contribuèrent fortement à l’installation des dignitaires et des notables appartenant à l’aristocratie ottomane des premiers temps de la conquête turque. De nos jours encore, la toponymie reflète cette vocation : on y trouve ainsi les rues El Kahya, El Agha, du Divan ; ou bien à travers les documents délimitant les constructions: le habous Rajab Ben Mâmî al Hanafî ou encore la tourba  du caïd-gouverneur du sanjak de Gabès. Au XVIIIe siècle et au siècle suivant, sans doute en relation avec le déclin des institutions et des pouvoirs spécifiquement turcs, le quartier de Dar El pacha s’ouvrit davantage aux lettrés (enseignants de la Grande mosquée, imams, notaires…) et aux marchands spécialisés dans les métiers nobles tels que les fabricants-commerçants de chéchias ou les parfumeurs (‘attârîn). Il faut noter que beaucoup de familles hanéfites à vocation initialement militaire s’étaient progressivement reconverties dans les disciplines religieuses et la magistrature.

Portique (bortâl) devant la pièce principale et surmonté d'une galerie (darbouz)

La fonction de résidence de hauts personnages politiques demeura tout au long du XIXe siècle. Outre les Lasram, déjà cités, principalement chefs et secrétaires de la chancellerie beylicale, trois vizirs : Mhammad Khaznadar, à la rue de la Carrière, Khérédine à la rue du Tribunal et Mustafa Ben Ismaïl au palais du Dar El Pacha y habitèrent, et, bien entendu, les Bou Attour, famille de secrétaires de la cour et de lettrés dont un des membres, le cheikh Mohamed-El Aziz, allait devenir ministre avant le protectorat, puis Premier ministre de 1882 à sa mort en 1907. C'est leur  demeure dont nous vous proposons l'histoire et la visite.

Margelle de la citerne située sous le patio. Calcaire et céramique murale de facture européenne (XIXe siècle)

L’habitation que le cheikh Mohammad Bou Attour se proposa d’acquérir en 1774 se présentait,  selon l’acte notarié, comme «al dâr et sa dwîra (maison annexe, destinée au service de la maison et aux domestiques) sises à côté de l’oratoire (masjid) de Sidi Bou Hadîd où se trouve sa tourba qui est son tombeau (…) ». Les  maisons voisines sont dar Ben Ja’afar al hanafî, dar al Qoubbî al hanafî, dar Ben Abdallah al Andalousî ainsi que la tourba du caïd Rajab. Ce bien immobilier avait un statut de fondation perpétuelle (wakf ou habous) au bénéfice de l’oratoire mentionné plus haut. Dans ces conditions, l’acquisition ne pouvait se faire que dans le cadre,  prévu par la charia, d’une mou’âwadha. Cette procédure de substitution, courante à l’époque, obéissait à des règles strictes dont l’application était soumise à l’autorité du cadi. Dans le cas qui nous intéresse, voici comment les choses se déroulèrent, ainsi que nous l’apprennent nos archives familiales. Le cheikh Taïeb Bou Attour, secrétaire à la chancellerie beylicale et imam de Sidi Bou Hadîd, agissant pour le compte de son père Mohammad, sollicita du cadi l’autorisation d’entrer en possession à titre de propriété privée du bien immobilier, en s’engageant à céder à la fondation des biens lui appartenant en pleine et entière propriété. Une fois obtenu l’accord du représentant des intérêts du wakf, le cheikh  Hassouna b.Mustafa Al Turjmân, un ouléma respecté par tous les riverains, les amines-experts en bâtiment ont estimé la maison et ses dépendances à 2 000 piastres (ou riyal) auxquelles Taïeb ajouta de son plein gré 200 p. Le cadi, par principe de précaution, augmenta cette somme de 100 autres riyals. C’est donc sur la base de 2 300 piastres que le cheikh donna, en échange au wakf de la mosquée, cinq parcelles de 400 pieds d’olivier situés dans les ghâba-s de Tunis et Radès.

Deuxième galerie conduisant à une salle achevée après l'acquisition de la maison par la mairie de Tunis (annèes 1970-80)

Personnage considérable de l’establishment beylical, Mohammad naquit à Sfax dans une famille maraboutique à ascendance prestigieuse puisque son grand-père, le saint sidi Abdelkéfi dit Bou Attour, était, affirmait-on, un descendant du troisième calife Bien-guidé Othmân Ibn Affân. Le cheikh Mohammad, lui-même, était un savant religieux et un poète. Sa fortune politique fut la conséquence de sa loyauté indéfectible à Husseïn Bey Ben Ali lors de la guerre dynastique  qui l’opposa, de 1728 à 1740, à son neveu Ali Pacha. Leur père assassiné, les princes Al Rachîd et Ali b. Husseïn furent contraints de se réfugier à Alger. Mohammad Bou Attour et une poignée de fidèles, dont un Lasram et un Mrabet, les suivirent dans leur exil. Lorsque le pacha fut vaincu en 1756 et que les beys husseïnites retrouvèrent le trône de leur père, ils se montrèrent reconnaissants envers leurs compagnons. C’est ainsi que Mohammad fut chargé du secrétariat de la chancellerie du Bardo. Il se fixa dès lors à Tunis et fonda la lignée tunisoise de la famille.

Vue en contre-plongée du patio de la maison annexe (46, rue du Pacha)

La demeure définitivement acquise en août 1774 (Joumâdâ I 1188), le nouveau propriétaire procéda à divers consolidations, aménagements et agrandissements. Il fit notamment construire une drîba.  Nous avions expliqué, il y a quelques années, que cet élément architectural des grandes demeures était destiné, certes, à signaler, depuis la rue, le caractère cossu de l’habitation, mais que la drîba n’était pas uniquement un vestibule plus large et plus long que les sqîfa-s (couloirs en chicane). Elle avait surtout une fonction de liaison et de  distribution entre différentes parties: la maison proprement dite, un appartement auxiliaire, une pièce de réception pour les amis et visiteurs du maître, par exemple.  Chez les Bou Attour, la porte de la drîba, de dimension moyenne, est d’une sobriété typique des XVIIe et XVIIIe siècles : sur les deux battants en bois peints en jaune figurent six rangées de gros clous à tête plate et deux anneaux à petites fixations en guise de heurtoirs. L’encadrement formant un arc brisé  légèrement sculpté est en pierre calcaire lisse ou rugueuse (kadhdhâl et harsh). A l’intérieur, le vestibule et les sqîfa-s sont pavés de calcaire. La porte qui les sépare est richement décorée avec des heurtoirs à grosses fixations contrastant avec la simplicité de celle de l’entrée donnant sur la rue. C’est comme si l’effet esthétique s’offrait non pas aux passants mais aux amis qui se réunissaient régulièrement dans la drîba, assis sur des banquettes placées en vis-à-vis.

Wist el dâr (patio) de la maison initiale (numéro 52)

Le patio ne possède qu’un seul portique (bortâl) alors que les grandes demeures pouvaient en comporter trois ou quatre. Autour de la cour se trouvent les pièces principales à architecture en T (byout bi al qbou wa al mqâsar). Elles bénéficiaient d’une riche décoration: plafonds en bois sculpté d’inspiration andalouse, carreaux de céramique, lambris et plâtre sculpté connu à Tunis sous le nom de naqch hadîda. Deux autres pièces donnaient également sur le patio, l’une rectangulaire et l’autre carrée de dimension réduite. Toujours à partir de cette cour, on accédait aux communs, cuisine et garde-manger ainsi qu’au puits qui fournissait aux occupants leur eau potable. Selon un schéma classique, existait, sous le wist al dâr, une citerne (mâjin ou mâjil) destinée à recueillir l’eau de pluie pour le ménage.

Vue partielle d'une pièce donnant sur le patio: céramique (zlîz); plâtre sculpté (naqch hadîda) et bois ouvragé et peint

Un autre élément caractéristique des grandes demeures est représenté par les appartements situés à l’étage  (i’lî ou ‘oulouw) auquel on accédait par un escalier débouchant sur le portique. Le ‘ilî se compose, ici, d’une vaste chambre en T flanquée de deux alcôves et précédée d’une galerie vitrée qui donne également accès à d’autres pièces. L’ensemble était alors pavé à la mode ancienne en carreaux bicolores disposés en damier ou en chevrons (jnâh khoutiffa), œuvre des potiers qallalîn de Tunis.

Vue partielle de la pièce en T (qbou wa mqâsar) et de la galerie à l'étage

Contrairement à une première maison Bou Attour acquise antérieurement, la demeure ainsi transformée ne fut pas constituée en bien habous. Elle garda un statut de propriété privée (bien milk) ; de sorte qu’à la mort du cheikh Mohammad, survenue en 1781, elle oscilla entre la menace d’un morcellement entre les ayants droit et les opérations  de rachat des parts par un ou deux héritiers « rassembleurs ». Il en fut ainsi durant une longue période qui s’étendit de 1785 à 1856. A cette date, le cheikh Mohamed-El Aziz b. Habib.b.Taïeb Bou Attour devint le seul propriétaire de la maison, 82 ans après son acquisition par son arrière-grand-père. Bâch-kâtib et ministre, Si El Aziz, élevé en 1882 à la dignité de Premier ministre de S.A. le Bey, allait donner à la résidence familiale les attributs indispensables à toute habitation de haut dignitaire. Elle devint progressivement  le centre d’un domaine immobilier s’étendant dans le quartier autour des rues du Pacha, de la Carrière et de Bîr el Hjâr.  Afin d’agrandir la demeure, des constructions voisines furent acquises et incorporées à la résidence initiale du XVIIIe siècle. En face du numéro 52, le ministre acheta des biens qu’il fit transformer en salon de réception richement meublé à l’européenne (i’lî al dhiyâf), en logements pour sa suite, en écurie et réserves (makhzen-s). La demeure, ainsi débarrassée des servitudes, connut des agrandissements et un embellissement de son décor. La céramique européenne, en vogue dans l’aristocratie beylicale du XIXe siècle, apparut sur les murs et sur certains planchers, où elle côtoyait un dallage en marbre de Carrare et certains plafonds furent refaits dans un style italien.

Galerie. Au premier plan, entrée d'une des chambres de l'étage; en arrière-plan : accès à l'escalier conduisant au patio

La maisonnée prit de l’ampleur. Le cheikh-vizir y vivait avec son épouse et ses deux filles et un de ses gendres, Mohamed Ben Achour, et ses enfants dont le futur cheikh- el- islam et recteur de la Zitouna Mohamed-El Tahar. Un personnel féminin et masculin nombreux et hiérarchisé assurait le service  des membres de la famille et des nombreuses personnes parentes, alliées et protégées qui séjournaient fréquemment à dar Bou Attour, selon la tradition d’une société éminemment patriarcale.

Fer forgé d'une fenêtre

Au lendemain de la mort du Premier ministre, survenue à La Marsa, le 12 février 1907, Dar Bou Attour était décrite dans l’inventaire après décès comme une dâr kabîra (grande maison) sise  à la rue du Pacha numéros 46 et 52, comprenant un rez- de-chaussée (tâq souflî), composé de deux sqîfa-s, neuf chambres, une cuisine (mahal tabkh), une dwîra (communs), deux patios, deux puits, deux citernes ; et d’un premier étage composé de huit chambres et d’une galerie. Cette maison située au milieu d’un domaine immobilier comprenait une maison à étage et un makhzen, numéros 53 et 55 rue du Pacha, deux maisons aux numéros 45 et 49, un makhzen au numéro 44, une maison, rue de la carrière, numéro 33 et une autre dans la même rue.  Dar Bou Attour disposait donc des attributs de l’habitat des dignitaires; c’est-à-dire non seulement la masse de la demeure elle-même mais aussi par une sorte de démultiplication en divers bâtiments d’habitation et de services. L’oratoire de Sidi Bou Hadîd fit même office de tourba familiale puisque le fondateur Mohammad puis son petit-fils Habib b. Taïeb y sont enterrés. A ce domaine constitué par Si El Aziz, il faut ajouter une résidence de printemps à La Manouba et une autre à La Marsa durant la belle saison. Dans les dernières  années du XIXe siècle, le Premier ministre — qui était reçu quotidiennement en audience par le souverain — fut amené à résider toute l’année dans son palais d’été de La Marsa en raison  du séjour permanent du Bey au Dar el Tâj. La résidence de la médina cédait le pas à celle de la banlieue. Le cas était appelé à se reproduire au cours du XXe siècle, contribuant de la sorte à la perturbation des équilibres anciens urbanistiques, architecturaux et sociaux de la ville historique.

Mohamed-El Aziz Ben Achour

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