News - 04.01.2025

Mohsen Habacha : La véritable locomotive de l'Etoile

Mohsen Habacha : La véritable locomotive de l'Etoile

Par Mohamed Kilani - Il a été l'une des principales attractions du football tunisien durant plus d'une décennie, s'imposant comme une véritable locomotive de l'Etoile du Sahel, et un compétiteur hors-pair. Mohsen Habacha a tiré sa révérence aujourd'hui après quelques jours de souffrances ayant imposé son hospitalisation.

La nouvelle a affligé ses amis, ses admirateurs et toute une région qui a trouvé en lui toute une incarnation autant sportive que sociale.

Né le 26 janvier 1942 à  Sousse, Mohsen Habacha a su profiter des conseils de Georges Berry qui l'a déplacé de l'attaque vers la défense, dès 1957, et de la confiance de Habib Mougou, l'entraîneur-joueur en 1960, pour se retrouver au cœur de la défense de l'Etoile en tandem avec Ridha Rouatbi. Depuis, son ascension n'a cessé de se poursuivre pour lui promettre des satisfactions majeures. Mais une surprise lui freine l'élan avec la dissolution de l'équipe en mars 1961, après les péripéties qui ont suivi le quart de finale de la Coupe, ESS-EST (0-2). Le joueur se rabat avec d'autres camarades sur le Stade Soussien qui lui permet de se maintenir en forme, disputant une finale en deux éditions face au Stade Tunisien mené par le tandem Diwa-Braiek. La défaite l'avait moins affecté que le décès avant la 2ème édition de son frère Mohieddine, le prodige que le Sahel et toute la Tunisie attendaient.


Le tandem historique Habacha-Chétali

Mais le retour triomphant de l'Etoile en 1962 lui offre des satisfactions inespérées : le doublé avec une prouesse supplémentaire: aucune défaite.  En même temps, l'année 1963 lui permet de faire son envol international avec à  la clé  la victoire en Coupe des pays arabes à Beyrouth, une finale aux Jeux de l'Amitié à  Dakar, perdue aux corners face au Sénégal,  les Jeux méditerranéens à  Naples (2 défaites et 1 victoire), et la CAN 1963 au Ghana, 3ème place.

L'Etoile en 1972

Depuis, Habacha a poursuivi son parcours, par-ci, par-là. La défaite en finale de la CAN 1965, à Tunis, face au Ghana l'affecte et le titre de champion en 1966 le revigore. Il poursuit alors son itinéraire international sans pouvoir lui associer la réussite, aux JM de Tunis en 1967, ou aux éliminatoires de la Coupe du monde lors du match d'appui à Marseille, en 1969, face au Maroc. Habacha, on s'en souvient, avait donné l'impression que tirage au sort qualifiait la Tunisie, mais le Français Kitabidjan avait préféré refaire le tirage aux vestiaires pour offrir le billet aux Marocains. Ce fut sa dernière apparition en sélection.

Mohsen Habacha dans les rues d’Ajaccio avec François M’Pele et Dominique Baratelli

La suite est non moins riche: une saison à Ajaccio, un retour triomphant à  l'Etoile avec le titre de champion en 1972, suivi de la Coupe maghrébine des clubs champions face au CR Belcourt de Lalmas, puis, en 1973-74, une Coupe de Tunisie face au grand Club Africain, le champion en 1973 et 1974,  en guise d'apothéose d'une carrière exceptionnelle.

Entraineur,  il a commencé chez les jeunes de l'Etoile avant de diriger l'équipe fanion. Deux Coupes de Tunisie en 1981 et 1983 enrichissent son palmarès sportif, de même que son concours au retour de la JS Kairouan parmi l'élite en 1990.Mohsen Habacha a constitué avec Chétali et Ben Amor le trio de base de l'Etoile et de la sélection durant plusieurs saisons. Incarnant la rage de vaincre, il a été la véritable locomotive psychologique de l'équipe en tant que défenseur intraitable et rayonnant.

Aujourdhui, ses amis et ses admirateurs doivent être peinés par son décès et sont sans doute reconnaissants pour les services qu'il a rendus au football et pour les émotions générées par ses prestations.

Mohamed Kilani
 

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