News - 25.05.2023

L’Association des anciens élèves du Collège Sadiki rendit hommage à Moncef Charfeddine

En hommage à Moncef Charfeddine

Par Abdelkader Maalej - En hommage à feu Moncef Charfeddine, l’Association des anciens élèves du Collège Sadiki a organisé le vendredi 19 mai à la bibliothèque nationale de Tunis une cérémonie de commémoration du centième anniversaire de feu Moncef Charfeddine.

Le président de l’association Chedly Ben Slimane a ouvert la séance en présentant une biographie détaillée du défunt. Née à Sousse, Moncef Charfeddine  entamé ses études primaires dans sa ville natale et puis au Collège Sadiki de Tunis. A la suite de sa réussite au concours d’entrée à ce célèbre collège et en dépit de la situation pécuniaire délicate de son père, un petit commerçant vendeur de Tabac,  Moncef, après 2 ans d’enseignement au primaire à Djerba, est parti en France pour poursuivre ses études supérieures à  la Sorbonne où il  obtient la licence d’arabe. A Paris Moncef commence à s’intéresser au théâtre et ne rate aucune occasion pour aller assister à une représentation  théâtrale.

Le conférencier a évoqué  ensuite la carrière administrative du défunt. Après avoir obtenu son bac il est, comme nous l’avons dit, désigné instituteur de  français à l’école primaire d’Elmahboubine à Djerba mais au bout de deux années d’exercice, il  décide de quitter l’île par crainte d’être piqué par un scorpion car cet insecte venimeux faisait ravage à cette époque à Djerba. De  retour de Paris Moncef Charfeddine intègre l’enseignement de nouveau, il est désigné professeur d’arabe au lycée de Sousse puis au Collège Sadiki. Parallèlement à sa fonction de professeur Moncef Charfeddine féru du théâtre commence très tôt et alors qu’il est encore professeur d’arabe à Sousse à s’intéresser à l’histoire du quatrième art et devient membre influent de ciné club fondé par feu Tahar Charià au milieu des années cinquante du vingtième siècle. Rédacteur permanent à la revue ciné club puis à la revue Almasrah il produit des émissions de radio et de télévision consacrées au cinéma et au théâtre. Feu Chedly Klibi, alors Ministre de la culture  le désigne chef de service du théâtre et du cinéma. Feu Mahmoud Messadi, ministre de l’éducation, refuse de libérer Moncef Charfeddine. Chedly Klibi fait intervenir le Président Bourguiba pour convaincre le ministre de l’éducation à libérer Moncef Charfeddine. Installé à la tête du service du théâtre puis du cinéma, Moncef Charfeddine accomplira un travail immense. Il est nommé autres, membre de la commission chargée de lire les pièces théâtrales avant leur représentation sur la scène au publique. Il réussira aussi de persuader le ministre de la culture à envoyer certains acteurs et producteurs en France  et dans d’autres pays européens afin de parfaire leur formation en matière  de théâtre. Parmi les gens qui ont  bénéficié de cette formation le conférencier cite Mohamed Driss, Raouf Ben Amor, Chedly Ben Younes et d’autres.

La parole est ensuite donnée à Abdelkader Maalej qui a parlé de la longue amitié qui l’a lié au défunt et qui a duré plus de cinquante ans. Dés le début des années 70 Moncef Charfeddine commence à rendre visite à Abdelkader Maalej dans son bureau au Secrétariat d’Etat à l’information en même temps qu’un autre ami, en l’occurrence, Khaled Ben Sassi. Après quelques rencontres inopinées le trio décide de créer un petit cercle littéraire qui  se réunira tous les jeudis en fin de matinée, après quoi les 3 amis descendent prendre un café au Café l’Univers pour se séparer ensuite en se donnant rendez vous pour  le jeudi d’après. Le groupe est rejoint quelque temps après  par un autre ami feu Salah Asli qui revient de Djedda où il a été fonctionnaire à l’OCI pendant de longues années. Après plus de 20 ans de rencontres continues un évènement inattendu arrive; le Président Ben Ali prend en 1998 lui offre le siège du Ministère de l’information au Ministère de la femme. Les fonctionnaires du Ministère de l’information sont alors obligés de quitter le lieu qu’ils occupent depuis 1968 pour se rendre en un premier temps à un miséreux siège sis à la rue de Beyrouth puis ensuite à un autre immeuble plus confortable appartenant à Dar Assabah. Vu l’éloignement  de ce siège l’ami Salah Asli proposa à ses amis de tenir dorénavant leurs réunions dans sa librairie Alàttiqua المكتبة العتيقة sise à la Rue Ezzitouna. Etant donné que la librairie est fréquentée par de nombreux  hommes de culture et de lettres plusieurs autres personnes se joignent au groupe ; on peut citer à titre d’exemple Mohamed Karboul, Habib Chiboub, Farid Gtat, Ahmed Jellidi, Ridha Ben Youssef, Mustapha Filali ex ministre de Bourguiba, Ahmed Touili, Moncef Ben Jomà ,Djilani Belhaj Yahia, Mohamed Yàlaoui, Abderrahmen Toukabri  et surtout  Ahmed Djellouli. Sid Ahmed était un homme cultivé qui connaissait l’histoire des beys husseinites sur le bout des doigts. Il était en mesure de réciter  par cœur des chapitres entiers du livre "Alithaf" de Ahmed Ibnou Abi Dhief.

La parole est ensuite donnée au professeur Ali Himrit un homme de lettres possédant une très vaste culture. Eminent orateur Himrit nous fournit un large exposé sur l’œuvre littéraire de Moncef Chrfeddine auteur de pas moins de 15 livres et de plusieurs centaines d’articles de presse. La première œuvre de taille importante réalisée par le défunt est la fondation en novembre 1975 de la revue Forum éditée par la maison Ibnou Charaf crée par lui-même et imprimée par la Société tunisienne d’arts graphiques STAG fondée par notre autre grand ami Moncef Ben Jomà. Forum est une revue littéraire et sportive; en fait en sus de son amour pour le théâtre et le cinéma Moncef Charfeddine est aussi amoureux du football et est un fervent supporter de l’Etoile Sportive du Sahel  à laquelle il a consacré un joli bouquin illustré de plusieurs photos de valeur historique incontestable. Le conférencier  cite quelques livres surtout ceux concernant l’histoire du théâtre en Tunisie et deux ou trois titres qui lui sont dédiés par l’auteur notamment les livres consacrés à Khlifa Stambouli, présenté par lui au siège de l’Association des anciens élèves de Sadiki,  et surtout le livre consacré au grand musicien et chanteur égyptien Mohamed Abdelwheb un chef d’œuvre  réalisé par le défunt. Le conférencier dit également à la fin de son intervention que Moncef Charfeddine est  aussi membre du comité de rédaction de la revue Essadikia où il a publié certains articles.

Le débat est  alors ouvert et quelques assistants ont parlé des relations qui les ont liés au défunt. Ahmed Hamrouni indique qu’il a bénéficié de l’aide de Moncef Charfeddine qui lui écrit l’introduction d’un livre consacré à la cantatrice et actrice Habiba Msika. En guise de conclusion à son intervention Hamrouni dit: qui écrit ne meurt pas.

C’est alors au tour de notre grand ami Moncef Ben Jomà de prendre la parole  pour relater quelques anecdotes vécus par le défunt et notamment sa peur des scorpions à Djerba et son pari gagné avec le grand historien, ayant une mémoire d’éléphant, Habib Chiboub, au sujet d’une interview donnée à la BBC sur l’enseignement tunisien par Habib Bourguiba fils selon Chiboub et Habib Bourguiba père selon Charfeddine malgré que chacun des deux ait présenté une preuve tirée de la revue arabe Houna london éditée par la BBC cause du quiproquos.

En fin de séance Zied le fils du défunt  a pris la parole au nom de sa famille présente à la cérémonie notamment la veuve du défunt et exprimé  ses sincères remerciements à l’Association des anciens élèves de Sadiki qui a organisé la cérémonie et à toutes les personnes  pour leur affable présence à la cérémonie.

Allah yarhamou.

Abdelkader Maalej

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