Blogs - 15.08.2021

Tunisie: Quand la gauche préfère le confort de l'opposition à l'épreuve du pouvoir

Le jour où l’extrême gauche tunisienne a jeté Nidaa dans les bras d’Ennahdha

Par Hédi Béhi - «Enfin les difficultés commencent» : ce sont les premiers mots que Léon Blum a prononcé en franchissant les marches du perron de l'hôtel Matignon pour prendre ses nouvelles fonctions. chef de gouverment du Front Populaire.Nous sommes en1936. Homme de principes, il refusera d'abord toute alliance avec les communistes mais finira par engager son parti, la SFIO  (la section française de l’Internationale socialiste) dans un compromis historique avec les communistes après des accords électoraux, non pas par opportunisme, mais parce qu'il fallait faire pièce au fascisme et au nazisme qui avaient le vent en poupe.

Depuis, Blum n'aura eu de cesse de consolider l'alliance entre les deux ailes de la gauche française. Porteur d'un grand projet pour la classe ouvrière, il sera le principal artisan d'importantes avancées sociales en France, notamment les congés payés et la semaine de 40 heures.

«Enfin, les difficultés commencent» : Blum avait hâte de prendre à bras-le-le corps les problèmes de son pays, tester in situ son programme. Une bonne leçon de civisme dont nos politiciens seraient bien inspirés.Je pense surtout à l'extrême-gauche qui a du mal à sortir du carcan idéologique où elle se complait, son incapacité à faire un distingo entre l'mportant et l'essentiel. On citera à titre  d'exemple, son refus de faire alliance  alliance avec Nidaa Tounès. Il manquait une dizaine de sièges pour gouverner. Pour ce faire, le président de ce parti, Béji Caïd Essebsi avait essayé de les trouver chez le Front populaire en se déplaçant lui-même au siège du Front populaire. Les deux formations étaient tout près d’un accord de gouvernement. Au jour J, les dirigeants du Front conduits par Hamma Hammami avaient éteint leurs portables acculant Nidaa à un consensus avec Ennahdha.

.Privés de leur seule tête politique après la disparition de Chokri Belaid, les dirigeants du Front venaient au nom de la pureté révolutionnaire, de gâcher une occasion en or, pour débarrasser le pays d'Ennahdha contrairement à ce qui avait été dit et écrit. Face à l'épreuve du pouvoir l'épreuve, ils ont choisi le confort de l'opposition systématique.

Hédi Béhi


 

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4 Commentaires
Les Commentaires
Hamdi - 16-08-2021 07:47

excuse bidon... Nidaa aurait pu trés bien négocier avec d'autres partis...

Rachid Bouhamed - 16-08-2021 10:05

Non, désolé : je ne coupe pas dans cette interprétation forcément oiseuse d'événements que nous avons vécus ensemble ! C'est à Béji Caied Essebsi, notre prétendu chevalier blanc, l'homme pétri d'expérience, en qui nous avions attaché tous nos espoirs de démocratisation sans retour, et à qui nous avons remis le devenir de notre Tunisie, que revient le pompon des décisions à contre-courant de la volonté populaire: d'abord, la remise en selle incroyable et saugrenue de cet Ennahdha que nous avions éliminé du paysage politique grâce au mécanisme ultra-démocratique des élections, crime politique dont nous n'avons pas fini de payer les effets irréversibles ; ensuite, l'invention inopinée du legs de Nida Tounès à son improbable fiston, qui ne s'était jamais fait connaître que pour ses frasques juvéniles - bien qu'il ait largement dépassé l'âge toléré - et de toutes façons bien incapable de gérer ce legs transmis par un géniteur trop affectionné, et déjà dépassé par les événements ! J'aurais tant préféré ne me souvenir, à l'instar d'une grande majorité de Tunisiens, de BCE que comme d'une grande figure de notre histoire contemporaine, mais le fait est que la Tunisie et ses enfants ne retiendront de son passage que l'opprobre de la courte échelle qu'il a trop aimablement prêtée aux Frères Musulmans !!!

Touhami Bennur - 16-08-2021 11:34

Et si on parlait de l´epoque technologique, la pensé n´échapperait completement d´inclure l industrialisation car l´industrialisation determine le mode vie. Si on veut apprendre de l´Occident quelque chose c´est bien l´industrialisation. Sans industrialisation pas de democratie. La Grece qui est entrée tard das l´union Europenne et qu´il n´est pas industrialisé les gens portaient leur religion jusqual´an 2000 sur leur carte d´identité et elle n´a toujours pas séparer la religion de l´Etat. Voilà un exemple clair de la discussion irrealiste. Il faudrait une voie Tunisienne de transition á la democratie.

ARFAOUI ABDESSELEM - 16-08-2021 12:21

ALORS HAMMA LE CHÔMEUR LONGUE DURÉE TU ES FIER DE TOI ET DE L'ETAT DU PAYS PAR TON EGO DÉMESURE ET TA TRAÎTRISE ??????

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