Rakia Moalla-Fetini : Sept considérations à méditer à la veille des élections
1. Le bilan économique et social sous le régime politique instauré depuis janvier 2011 est très négatif, pour ne pas dire catastrophique.
- une corruption mafieuse qui a gangrené tous les secteurs de l’économie sans exception et qui est en train d’asphyxier, durablement et sournoisement, l’ensemble du tissu économique ;
- une gestion macroéconomique désastreuse qui a mené le pays au bord de la faillite : stagnation économique, recrudescence du chômage, inflation rampante, chute de la valeur du dinar, et endettement excessif.
- un pouvoir d’achat en chute libre pour une grande majorité de personnes, avec une lente mais sûre paupérisation de ceux qui étaient déjà démunis ;
- des bergers égorgés, des soldats massacrés ;
- l’école publique en état de délabrement avancé ;
- les hôpitaux publics tellement démunis que les médecins formés à l’école de la République, avec tout l’investissement que cela représente, les désertent en masse ;
- la saleté et les odeurs nauséabondes à chaque coin de rue, constituant une insulte quotidienne à la dignité du citoyen ;
- la catastrophe écologique tout le long d’un littoral transformé en zone d’habitat spontané anarchique ;
- le joug d’un seul clan mafieux sous l’ancien régime a été remplacé par celui de 6 à 7 nouveaux clans, tout aussi mafieux ;
- ce sont, au final, toutes les institutions de l’Etat moderne, bâties de haute lutte, qui subissent des coups de boutoir systématiques et destructeurs.
2. Le seul acquis sous ce nouveau régime est la liberté d’expression, mais faisons gaffe!
3. Coupables et responsables
4. Les deux chefs de gouvernement, l’actuel et un ancien, qui ont osé cacher leur double nationalité, sont-ils dignes de notre confiance ?
5. On ne s’improvise pas candidat à la présidence du jour au lendemain
6. N’est-il pas grand temps de fermer ce chapitre de démocratie infantile qui a détruit les institutions de l’Etat et paupériser le peuple ?
- Depuis la chute de l’ancien régime le pays s’est ouvert à des vents et des courants pas toujours propices. Des consultants dépêchés par des think-tanks de tous bords ont créé tellement de brume qu’il nous a été impossible de comprendre ce qui se passe, d’où l’on vient et vers où on va.
- Une nouvelle constitution a été écrite dans la précipitation, au milieu de cette brume, sans même que l’on s’interroge sereinement si c’était la première urgence. Des apprentis sorciers se sont mis à importer des idées et des modèles qui ont été conçus sous d’autres cieux pour d’autres contextes historiques et sociaux, comme le régime parlementaire ou la stratégie monétaire de ciblage de l’inflation.
- Personne n’a pris le temps de lire l’histoire pour comprendre que la démocratie, pas plus que les usines, ne peuvent être importées clefs en mains. Elle est le fruit d’un travail de longue haleine sur plusieurs siècles pour construire les institutions de l’état et pour élever le niveau de conscience civique du citoyen de sorte qu’il puisse participer de façon effective à un gouvernement du peuple, par le peuple, et pour le peuple. Qu’est-ce qu’on en est loin !
7. Plutôt que de continuer à vouloir construire des chimères ayant l’apparence des châteaux, revenons à notre ancienne demeure.
- Ecrire un commentaire
- Commenter
Un bon article exhaustif qui retrace les palabres vécus depuis 2011-2019. Je souhaite qu'il soit bien compris par tous les lecteurs ,toutes finalités confondues, pour prendre conscience de l'état du pays actuel et être déterminés à renoncer complètement au système actuel pour construire un nouveau compatible aux aspirations de la jeunesse tunisienne avec toutes ses composantes.Il faut oser.
une confirmation que l'intello tunisien ne fait que brouiller la vue au lieu de l'éclaircir
Dorenavent on ne peut plus dire que "Israel est le seul pays démocratique au Moyen Orient", maintenant il ya la Tunisie en Afrique du Nord aussi. Et puis rien n´empèche quelqu'un´un de se préparer á une meilleure democratie. Il ya beaucoup á faire là aussi.
EXCELLENT ! Revenons à notre ancienne demeure !