Caïd Essebsi lance la révision de la loi électorale (Album Photos)
Pas d’amendement de la Constitution tunisienne de 2014, de sa propre initiative, mais révision de la loi électorale pour 2019. C’est ce qu’a annoncé le président Béji Caïd Essebsi dans son discours mardi matin à Carthage, à l’occasion la célébration du 62ème anniversaire de l’indépendance. Il aura fallu attendre la 45ème minute d’un discours (d’une heure) qu’il a su brillamment scénariser tenant en haleine les Tunisiens, pour qu’il lance le pavé dans la mare. « Vous connaissez ma position, sur la question, commencera-t-il par dire. Je ne prendrai pas l’initiative d’amender la constitution qu’il est de mon devoir de respecter, malgré ses insuffisances. Je n’avais pas participé à sa rédaction. Mais, je la respecte. Cela ne veut pas dire que nous ne devons pas en débattre. Nombre de spécialistes ont élaboré des propositions à ce sujet. Ils ont eu l’honnêteté de souligner que la priorité est à la révision de la loi électorale. » Parmi ces spécialistes, le président Caïd Essebsi mentionnera Sadok Belaid, Amine Mahfoudh, et Hassine Dimassi, présents lors du discours.
Quant au mécanisme choisi pour engager cette démarche, BCE indiquera qu’il est envisageable de constituer un groupe de travail restreint, au sein du comité récemment créé pour élaborer une nouvelle feuille de route du Document de Carthage. Sans donner plus de précisions sur la composition de ce groupe de travail restreint, il a indiqué qu’il est ‘’hautement souhaitable’’ que cette révision aboutisse avant les échéances électorales de 2019. Toutes les options sont donc ouvertes.
Balayant du revers les rumeurs persistantes qui avaient circulé tout au long de ces derniers jours quant au report des élections municipales du 6 mai prochain, ou l’avancement d’un an, des élections présidentielles de 2019, le président Caïd Essebsi a affirmé que les scrutins seront tous maintenus à leurs échéances fixées. « Celui qui veut s’y préparer, qu’il s’y prépare et pense à son programme électoral », lancera-t-il.
Dans un clin d’œil à peine voilé quant à sa propre décision à ce sujet, il dira, au détour d’une phrase : « Elu pour un mandat de cinq ans, je sais d’expérience quand il faut s’arrêter. Nul n’est condamner à rester à vie. Pour servir le pays, il faut continuer à travailler jusqu’au bout de son mandat.
Enfin, il s'est dit préoccupé par les lenteurs dans la mise en place de la Cour constitutionnelle, insistant sur la nécessité de respecter les délais fixés par la constitution. Il a formulé le voeu que les membres de cette institution, l'une des pièces-maîtresses de l'Etat de droit soient élus ce mercredi par l'ARP. Faute de quoi, li faudra envisager l'adoption de la règle de la majorité absolue.
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