News - 11.04.2017
L’architecte Foued Elleuch est décédé : Un grand maître nous quitte
Son coup de crayon était fascinant ! D’un seul jet, Foued Elleuch dessinait ce qui serait une merveilleuse villa, un superbe hôtel (Temerza Palace, Tataouine...), un ensemble résidentiel ou un centre commercial. Grand maître de l’architecture tunisienne à partir des années quatre-vingt, il vient de s’éteindre à l’âge de 69 ans.
Foued Elleuch appartient à l’une des grandes familiales fondatrices de Sfax. Leur maison ancestrale au cœur de la médina, en face de la Grande mosquée, est un véritable musée d’architecture, de revêtements, de décoration et d’ameublement. Tout y dénote d’un goût raffiné et d’un luxe discret qui marqueront à jamais sa pensée. Sa passion sera alors l’architecture et la décoration dont il acquerra les fondamentaux à l'Institut technologique d'Art, d'Architecture et d'Urbanisme de Tunis(ITAAUT).
Une première expérience professionnelle à Bô-décor et voilà qu'il ouvre en 1980 son cabinet d’architecture, rue de Damas à Tunis. Rapidement, l’adresse sera le point de convergence des premiers promoteurs immobiliers, mais aussi des hôteliers et des particuliers. Appliqué sur sa grande table de dessin, Foued crayonne, en coups de maître. Sa créativité ne s’arrête pas et ne se répète jamais d’un plan à un autre. Seule sa touche est la même : un cachet arabo-musulman, très épuré, qui sait aussi se faire moderne. Fondé sur l’axialité et la transparence, avec des espaces généreux et de larges baies ouvrantes qui donnent sur la verdure entourant des piscines qu’il sait bien aménager, il conçoit des villas très agréables à vivre.
Foued Elleuch est méticuleux. Il suit lui-même ses chantiers, vérifie l’implantation et le respect de l’élévation fixée, s’assure de la qualité des plans de ferraillage, des fluides et des réseaux d’énergie, choisit les matériaux, veille au calepinage et ne laisse rien déroger au beau, à l’harmonie générale. Tout est bien dessiné : jusqu’au portes et motifs du fer forgé. Tout est sélectionné : céramique, marbre, et même accessoires. Son regard reste toujours fixé sur le produit final, sachant apporter aux maçons et autres corps de métiers les solutions qu’ils cherchent en cas de difficulté. En guise de référence, ils se proclament tous fièrement d’avoir travaillé avec Foued Elleuch.
Sa première chance, c’est d’avoir débuté avec le boom de la promotion immobilière et le lancement de la construction de villas de maître. Sa deuxième chance, c’est d’avoir eu d’excellents clients qui lui ont fait totale confiance et laissé libre-cours à l’éclosion de son talent. Younès Ben Jemaa qui lui avait confié la quasi-totalité des projets de l’Immobilière Edhamen, lui doit des résidences inégalées, un peu partout, notamment en banlieue nord, ainsi que le Carré du Lac. « Un grand maître nous quitte », déplore-t-il aujourd’hui, comme beaucoup d’autres, sa disparition.
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Les Commentaires
Jamil MASMOUDI - 17-04-2017 13:21
Allah Yarhmou si Foued! J'ajouterai qu'il était très agréable de contact .
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