News - 09.05.2015
«Bourguiba, une modernité tunisienne ? » en colloque à la Maison de Tunisie à Paris
Paris – Correspondance spéciale - Revisiter Bourguiba et son héritage dans un moment de débat et de témoignages sera le thème d’un colloque exception qu’organise à Paris la Fondation de la Maison de Tunisie les 6 et 7 juin prochain. Gisèle Halimi, Mansour Moalla, Ezzedine Guellouz, Jean Daniel, Béchir ben Yahmed et Jean Lacouture apporteront leur témoignage. Souhayr Belhassen, Sophie Bessis, Habib Kazdaghli, Abdelhamid et Dalenda Larguèche, Houcine Jaidi, Hichem Abdessamad, Samir Marzouki, Ridha Shili, Maurice Vaisse et Hédi Jalleb seront dans l’analyse. Un plateau attractifif.
Ce colloque est la première collaboration académique entre la Fondation et un laboratoire de recherche universitaire tunisien, le Laboratoire de Patrimoine de l’Université de la Manouba. Il s'inscrit dans le programme de célébration du 90e anniversaire de la Cité internationale Universitaire de Paris.
Soixante ans après le retour de Bourguiba le 1er juin 1955, la Tunisie a fait du chemin mais Bourguiba n’est plus là. Des accords de l’autonomie interne, à l’indépendance, aux grandes réformes politiques et sociales qui ont jalonné la construction de l’Etat National, l’œuvre associée à son nom se perpétue, malgré les dérives et les convulsions.
Bourguiba est présent aujourd’hui par son héritage, par son œuvre mais aussi par un récit national prégnant qui constitue pour de larges franges le référent constant du nationalisme tunisien.
Mais si l’œuvre est connue et fait l’objet d’un débat souvent controversé, l’homme l’est moins parce que ses disciples (et lui-même) ont fini par lui façonner une image à la mesure de ses ambitions, celle d’un chef charismatique, visionnaire et infaillible. L‘histoire, on le sait est plus complexe.
En ces moments particuliers, revister Bourguiba suppose un double effort, celui de la mémoire (et heureusement que beaucoup parmi ses contemporains sont là et peuvent en témoigner), et celui de la distanciation, nécessaire à toute lecture objective. Son parcours long, dense et tumultueux se confond avec les moments forts des luttes nationales, de la construction de la République et ses réformes phares, de la libération des femmes à l’école moderne, de l’Unification du pays et à la lutte contre les particularismes… Mais cette œuvre ne saurait faire oublier l’exercice autoritaire du pouvoir, ni la répression de toutes les oppositions et dissidences politiques et syndicales avec leur lot de crispations identitaires chez les uns et de revendications sociales et démocratiques chez d’autres.
La rencontre de Paris se veut un moment de débat et de témoignages sur ce tournant dans l’histoire nationale et sur le parcours d’un homme qui a dirigé ce tournant : l’entrée de la Tunisie dans la dynamique complexe des réformes et de l’exercice autoritaire au nom de la modernisation.
Programme
Samedi 6 juin
9h30 : Ouverture
- Mot de bienvenue de M. Imed Frikha, Directeur de la Fondation de la Maison de Tunisie
- Allocution de M. Marcel Pochard, Président de la Cité internationale universitaire de Paris
- Allocution du Professeur Habib Kazdaghli, Doyen de la Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de Manouba
- Présentation de la thématique du colloque par le Professeur Abdelhamid Larguèche, directeur du laboratoire du Patrimoine, Université de Manouba
10h15 : Présentation de l’ouvrage « Bourguiba, le Retour ? »
10h45 : Vernissage de l’exposition « Bourguiba, l’homme de tous les combats »
11h15 : Première séance sous la présidence du Professeur Jean-Claude Casanova, Président de la Fondation Nationale des sciences politiques
- « Bourguiba, étudiant à Paris », Claude Nataf, Historien, Président honoraire de la Société d’Histoire des Juifs de Tunisie
- « Bourguiba et l’histoire ancienne de Tunisie, le dit et le non-dit », Houcine Jaidi, Historien, Faculté des Sciences Humaines et Sociales de Tunis.
- « Bourguiba était-il laïc ? » par Hichem Abdessamad, Historien, France
- « Bourguiba et les Juifs tunisiens », Habib Kazdaghli, Historien, Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de Manouba.
12h30 : débat
15h : Deuxième séance sous la présidence de Sophie Bessis, Historienne, écrivaine
- «De l’autonomie interne aux accords franco-tunisiens de juin 1955 », Ridha Shili, Historien, France.
- «Bourguiba et de Gaulle, un immense malentendu », Maurice Vaisse, Professeur d’Histoire des Relations Internationales, Institut Supérieur des Sciences Politiques, Paris
- «Bourguiba et la Francophonie » Samir Marzouki, Professeur à la Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de Manouba.
Débat
17h- Troisième, sous la présidence de Mme Dalenda Larguèche, Historienne, Directrice Générale du CREDIF
- «Le testament intellectuel de Bourguiba » Abdelhamid Larguèche, Historien, directeur du Laboratoire « patrimoine », Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de Manouba
- «Bourguiba et les Archives », Hédi Jalleb, historien, Directeur des Archives Nationales de Tunisie.
- «L’héritage de Bourguiba au miroir de la révolution de 2011», Souhayr Belhassen, Présidente Honoraire de la FIDH.
20h00 : Dîner en l’honneur des participants
Dimanche 7 juin
9h30 : Quatrième séance : Témoignages
Modérateur, Habib Kazdaghli, Doyen de la Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de Manouba
- Témoignages, Gisèle Halimi, Mansour Moalla, Ezzedine Guellouz, Jean Daniel, Béchir ben Yahmed, Jean Lacouture.
- Projection du film « Zaman Bourguiba » relatant la vie et l’œuvre de Bourguiba.
12h00 : Cocktail de clôture.
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