News - 07.12.2013
Houcine Abbassi : «Ils veulent du sur mesure au lieu d'une taille standard»
Port El Kantaoui – De notre envoyé spécial. L’explication sur le blocage du Dialogue nationale est fournie. En partie. «Ils veulent chacun du sur mesure, conforme chacun à ses propres intérêts, alors qu’on pourrait opter pour une taille standard, convenable pour tous », a indiqué Houcine Abbassi. Avec son langage imagé de vieux routier syndicaliste, le secrétaire général de l’UGTT et chef de file du Quartet a voulu tout résumer ainsi quant à l'attitude des 21 partis participants aux concertations tranfsormées en négociations quant au choix du nouveau chef du gouvernement. Trois préalables sont selon lui, la clef de l’aboutissement : « Il n’est pas très difficile d'y réussir, affirme-t-il: il suffit que chacune des parties concernées renonce à son amour propre, à ses intérêts partisans et à la récupération de la solution qui sera trouvée. Il est vrai que la Tunisie a été désertifiée par Ben Ali, mais le pays regorge de compétences».
Quelles sont les conditions requises du candidat idoine? Abassi en en cite trois, principalement : « la compétence, l’indépendance et l’intégrité ». Intervenant devant plus de 1000 chefs d’entreprise réunis samedi à Port El Kantaoui, lors des Journées de l’IACE, il a révélé qu’en fait « il n’y a pas une seule partie qui bloque le dialogue nationale, mais plusieurs, à des degrés différents. Plus d’une fois, faute d’accord, le Quartet a prorogé les délais initialement fixés, dans l’espoir de parvenir à un consensus. En vain. Mais, cette fois-ci, ce sont des partis qui ont souhaité bénéficier d’un nouveau délai, demandant 7 à 10 jours supplémentaires. Accédant à leur demande, nous nous sommes donnés rendez-vous le samedi prochain, 14 décembre».
Quelle alternative prévoit-il en cas d’échec? Une conférence de presse pour « dire les quatre vérités » ? Abbassi semble être plus confiant : « nous allons changer de mécanismes nous en avons identifié un premier, et en ultime recours, un second. Tant qu'il y a de l’espoir, nous persévèrerons dans le Dialogue national, tellement nous y sommes attachés».
« La privatisation des banques publiques est inacceptable »
Au risque de heurter certains, le secrétaire général avait commencé son discours par une remise totale du modèle économique et social tunisien, « trop capitalistique, dicté par les bailleurs de fonds internationaux et oppresseur des droits sociaux ». Il tempèrera cependant ses propos en rendant hommage au nouveau pacte social scellé avec l’UTICA, saluant au passage la « fructueuse collaboration avec sa présidente Ouided Bouchammoui ». S‘agissant du financement de l’entreprise, thème de ces 28èmes Journées de l’IACE, Abbassi indiquera que "beaucoup reste à faire, surtout pour réformer le système bancaire, mais sans en profiter pour privatiser les banques publiques et entreprendre une réforme fiscale profonde et équitable".
« Ma crainte, dira-t-il, c’est que tous vos travaux, aussi intéressants qu’ils puissent être, risquent de rester lettre morte, faute du dénouement de la crise politique que nous vivons. Seule une sortie de crise, consensuelle et rapide, débloquera progressivement les horizons bien assombris. Je continuerai à y croire ».
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