Hommage à ... - 07.11.2012

Mohamed Ali Slim

L’homme qui vient de nous quitter à l’âge de 89 ans avait l’étoffe et l’envergure des grands serviteurs de l’Etat. Figure de proue de la haute administration tunisienne et plus particulièrement de l’ENA dont il avait été directeur général dix années durant, l’homme s’était aussi voué à l’enseignement, à la formation en sciences administratives, au management d’entreprises et au consulting, avant d’être appelé par Bourguiba à ses côtés, au Palais de Carthage, comme conseiller. Agrégé ès lettres, licencié en droit et titulaire de plusieurs autres diplômes et distinctions en Tunisie et à l’étranger, Mohamed Ali Slim avait aussi apporté, en plus des fonctions de PDG de plusieurs entreprises publiques, un dense et fructueux concours au bon fonctionnement de nombre d’institutions et organismes régionaux et internationaux.

Militant de la première heure, intellectuel et cadre supérieur respecté pour son patriotisme et son  dévouement, il jouissait d’une grande notoriété dans le microcosme politique et de la haute administration, ainsi que dans le milieu universitaire et le monde de la culture. Mohamed Ali Slim était aussi connu et apprécié pour sa probité et sa modestie, lui qui s’était investi pleinement pour un enseignement de haut niveau, une morale exemplaire, une administration de qualité, un Etat moderne, ouvert et respectueux du droit et du citoyen.

Au début de son parcours professionnel, il avait enseigné notamment au lycée de Sousse, au lycée de Sfax, au lycée technique de Tunis.

Ses nombreux disciples, collègues et collaborateurs gardent de lui le souvenir d’un homme de coeur et de raison, érudit, ayant toujours la bonne répartie et vouant un véritable culte au travail bien fait. Tous se rappellent la maxime qui revenait souvent dans sa bouche : « le plus important dans la vie, ce sont les dernières minutes». Rien ne prédestinait spécialement ce littéraire et interprète à une si brillante carrière dans la haute administration. Après ses études secondaires au Collège Sadiki où il avait eu comme professeur le grand Mahmoud Messadi, entre autres, il intègre successivement l’Ecole normale des professeurs adjoints (ENPA) et le Lycée français de Tunis.  Il diversifie ensuite ses études : lettres arabes à la faculté des Lettres de Tunis, traduction et interprétariat à Bourguiba School, sociologie, terminologie juridique à la faculté de Droit et des Sciences économiques de Tunis et surtout une agrégation à la Sorbonne… Ce n’est qu’ensuite qu’il devient énarque (cycle supérieur de l’ENA) et grand commis de l’Etat. Sa notoriété lui valut d’être appelé par l’Etat mauritanien à occuper les fonctions de conseiller du gouvernement, à Nouakchott, pour l’aider à asseoir les fondements d’une administration digne de ce nom.