La Tunisienne, de plus en plus impliquée en politique
La femme tunisienne est de plus en plus impliquée en politique et dans la vie publique. C’est le constat qu’en fait une étude sérieuse et très documentée de la sociologue Dorra Mahfoudh Draoui qui l’a présentée, lundi, à la conférence internationale sur « la participation de la femme à la vie publique et politique et à la prise de décision », tenu à Tunis.
Cette experte genre relève d’abord la participation massive et de plus en plus visible des femmes à toutes les formes d’expression et d’actions comme les sit in, les grèves, les échanges sur les réseaux sociaux, la rue devenant pour les femmes aussi un espace politique à conquérir. Pour elle, le 29 janvier 2011 est hautement symbolique parce que ce fut la date de « la marche des femmes contre les violences, la pauvreté et les discriminations sociales et régionales ». La sociologue constate aussi qu’aux élections du 23 octobre 2011, les femmes avaient représenté 45 % des électeurs mais que cette proportion s’est élevée à 53 % pour la tranche d’âge des 18-35 ans, ce qui montre leur plus fort attachement à leurs droits citoyens. Les sondages réalisés au cours de cette période, relève-t-elle encore, montrent que les femmes sont devenues bien plus politisées qu’avant la révolution.
Faisant par ailleurs référence aux principes de parité et d’alternance retenus pour les dernières élections en date, elle rappelle qu’il y avait eu 5502 femmes candidates et 128 listes conduites par des femmes sur un total de 1524 listes, soit un taux très bas de 8,39 %, faute d’application de la parité au niveau des têtes de listes, à l’exception notoire du Pôle démocratique progressiste. Le pourcentage de femmes dans les structures politiques de transition confirme cette tendance avec des niveaux de 27 % à l’Assemblée constituante 49 femmes sur un total de 217 députés), 13 % dans l’ancienne composition de l’Instance supérieure indépendante des élections et 7 % de femmes membres du gouvernement.