News - 23.04.2012

Les employés de la télé publique menacent d'entrer en grève à compter du 3 mai

Suite à aux agressions dont ont fait l’objet les journalistes de la télévision nationale de la part des sitinneurs, les trois syndicats de base de cette institution ont menacé de décréter une grève générale à compter du 3 mai prochain si rien n’est fait pour mettre fin aux provocations des contestataires qui campent depuis 45 jours devant le siège de la téolévision. Interrogé au journal de 20 heures, l’attaché de presse du ministère de l’intérieur a annoncé que suite aux troubles qui se sont produits ce lundi, il a été décidé de demander la levée de ce sit in. Une démarche dans ce sens sera effectuée auprès du ministère public.

Tout avait commencé quand les contestataires ont accroché, lundi matin, des affiches à l’entrée du siège de la télévision indiquant que « Tunis 7 était à vendre », relayant ainsi des déclarations dans ce sens de Rached Ghannouchi et Ameur Larayedh. Les sitinneurs ont essayé alors de s’introduire à l’intérieur du siège. Des échanges de coups s’ensuivirent, entraînant l’intervention des forces de l’ordre.

Le directeur technique de la télévision, Mongi Mansouri a indiqué à l’agence TAP que les employés de la télévision réclament la levée du sit in, parce qu’il constitue "une pression intolérable et un harcèlement moral et physique quotidien insupportable pour eux et qui perturbe leur travail". Il a dénoncé les appels lancés par les sitinneurs pour la privatisation de la télévision qui relèvent selon lui d’une vision erronée des problèmes que rencontrent le secteur de l’information et la télévision nationale tout particulièrement.

Les partis Ettakattol et Baath ont dénoncé les agissements des sitinneurs et apporté leur soutien aux employés de la télévision. Pour sa part, Maya Jribi, secrétaire général du PDP, s’est rendue sur les lieux et dénoncé les appels à la privatisation de la télévision.

Depuis quelques semaines, on a noté une recrudescence des attaques centrées sur le secteur audiovisuel public de la part du parti dominant. Cela avait commencé comme d'habitude par les petites phrases d'officiels subalternes, avant de passer aux menaces d'abord  voilées, puis plus explicites sur une "probable" privatisation de la télévision de la bouche des hauts responsables du mouvement. Mais ce n'est pas fini. Il est maintenant question de créer un syndicat  de journalistes proche du parti islamiste pour faire pièce au syndicat national des journalistes. Jusqu’où ira Ennahdha dans son offensive contre le médias ?