News - 22.04.2012

CPR : Marzouki a-t-il lâché Ayadi ?

Abderraouf Ayadi, secrétaire général par intérim du CPR ne désarme pas. La décision de lui retirer son mandat, annoncée jeudi par Imad Daïmi, membre du Bureau Politique et Directeur de Cabinet de Moncef Marzouki à la Présidence de la République, ne semble pas le déstabiliser. Fort du soutien d’une poignée de co-fondateurs du parti, notamment Néziha Rejiba (Om Zied) et Fethi Jerbi ainsi que d’une dizaine d’élus à l’Assemblée nationale constituante, il multiplie déclarations à la presse et déplacements sur le terrain à la rencontre des structures régionales et de militants de base. Sa stratégie est claire : rallier en sa faveur le maximum de cadres du CPR et renverser la vapeur lors du prochain conseil national. Y parviendra-t-il ?

De l’offensive menée à son encontre par les « Cépéristes des deux palais », La Kasbah et Carthage, c’est à dire les ministres et les membres du cabinet présidentiel, comme les a qualifiés Om Zied, il garde une profonde amertume. « Nous risquons d’aller droit vers une division si on ne parvient pas à un consensus", comme il l’a déclaré lors d’un meeting tenu samedi à Béja. Même s’il ne l’affiche pas publiquement, il ne peut s’empêcher de constater que Marzouki n’a rien fait pour mettre fin à cette «attaque » ou du moins,pour  préserver l’unité du parti. S’il ne demande son appui en sa faveur, il l’appelle, à « une plus grande impartialité »
 
Ayadi est conscient de la fragilisation du CPR qui s’aggrave depuis quelques mois. C’est pourquoi, il s’emploie dit-il, à restructurer le parti, mettre en place une nouvelle stratégie de communication, trouver des sources de financement et agir davantage sur le terrain. La tâche n’est guère facile. Le CPR compte, selon lui, 16 000 adhérents, et avait recueilli le vote, lors des élections du 23 octobre dernier, plus de 325 000 électeurs auxquels Imad Daïmi, n’avait pas manqué de rendre hommage, lors de sa conférence de presse de jeudi. Comment fidéliser ces militants et ces électeurs mais aussi et surtout accroître leur nombre. C’est là, le véritable enjeu pour le CPR et son chef, Moncef Marzouki. Toute division ne sera, en définitive, que défavorable au poids et à l’avenir du parti ainsi uq’aux chances électorales de ses dirigeants, à commencer par Marzouki lui-même.
 
Pour compter lors des prochaines élections, présidentielles ( ?) et législatives, il va falloir en effet, réussir à rallier au moins 20% des votants, c’est à dire, pas moins de 1,5 million d’électeurs. Avec ses dissensions et clivages, le CPR risque d’être loin du compte. Imad Daïmi a essayé de laisser la porte ouverte à Ayadi et à  ses co-équipiers en s’en remettant à la décision du prochain conseil national convoqué pour le 12 mai. Même si cela aboutit à une rupture, faute d’efforts soutenus de réconciliation.