News - 20.04.2012

Un nouvel appel de BCE : la dernière ligne droite avant la création d'un parti ?

A 86 ans, toujours bon pied, bon œil, imperturbable face aux critiques  dont il est la cible, Béji Caïd Essebsi semble plus que jamais décidé à mener à bien la mission de redressement républicain dont il s’est investi  depuis  les élections du 23 octobre. Après  son « Appel à l’opinion publique » du 26 janvier 2012, voici « l’appel  de la Tunisie ».

En postulat, il y pose la nécessité de réussir la deuxième phase de la transition démocratique. Une idée récurrente qu'on retrouve dans toutes ses déclarations. Suit un préambule où il brosse à grands traits un tableau bien sombre de la situation politique, économique et sociale, dominée notamment par « la montée de l’extrémisme  violent qui menace les libertés publiques et individuelles et la sécurité des citoyens », pour, ensuite, aboutir  à l’impératif d’unir «les forces de progrès autour d’une plate-forme commune de manière à engager  le processus démocratique sur la bonne voie avec toutes les parties, y compris le gouvernement provisoire actuel».

Il énumère ensuite un certain nombre de préalables à un dialogue constructif : d’abord, cette piqure de rappel : « l’ANC devra respecter les engagements pris ultérieurement en  fixant clairement un délai pour l’élaboration de la constitution et la tenue des prochaines élections tout en réactivant dans les délais les plus brefs l’ISIE ».  Suit une série de recommandations comme la mise au point d’un plan de sauvetage de l’économie nationale qui « devra faire l’objet d’un consensus basé sur le retour de la confiance, de la sécurité de la stabilité, des investissements, la réactivation de l’appareil de production, la création de plus d’emplois et la sauvegarde du pouvoir d’achat du Tunisien » ; un intérêt accru pour les régions déshéritées et les jeunes sur la base de la justice sociale et de la solidarité nationale. Il met en garde contre toute interpénétration entre l’appareil d’Etat et les partis la politisation des mosquées, l’émergence des milices et les dangers du terrorisme « qui menace la sécurité du pays  et les intérêts nationaux et internationaux de la Tunisie » et appelle à sauvegarder  la liberté de la presse  et tous les acquis sociaux, citant notamment les droits de la femme avant de conclure à la nécessité d’observer « neutralisme positif » en matière de politique étrangère, loin des alliances ou fronts extérieurs.

Par petites touches, BCE affine son projet politique. S’il ne s’est pas résolu encore à sauter le pas en créant son parti, il s’en rapproche singulièrement, « en créant un comité de travail provisoire » pour « la réactivation et le suivi » composé  de 12 personnalités  dont cinq anciens ministres du gouvernement de si Beji. On notera la présence de trois femmes et l’absence de destouriens.

Les membres du comité :Lazhar Karoui Chabbi, Taïeb Baccouche, Boujemaa Remili, Ridha Belhaj, Selma Rekik Elloumi, Samah  Dammak, Slim Chaker, Omar Shabou, Mohsen Marzouk, Mohamed Lazhar EL Akremi, Wafa Makhlouf Sayadi, Anis Ghedira.

Télécharger Appel  de la Tunisie
 
 

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15 Commentaires
Les Commentaires
salem ounaies - 21-04-2012 07:37

considérant que c 'est une bonne initiative, j'aimerais m'y adhérer ..que faire?..Merci

Mhamed Hassine Fantar - 21-04-2012 08:47

La Tunisie moderne et démocratique salue l'initiative du Premier ministre Béji Caïd Essebsi et répond présente à son appel.Le comité des douze a tout pour conquérir la confiance de la Nation:à leur crédit, ils ont le passé et le futur.Autour d'eux,se réuniront tous ceux qui militent pour la liberté pérenne, la démocratie durable et le progrès. Il est beau de se mettre aux côtés d'un chef intègre et ambitieux pour la Nation qui engendra Hannibal et Bourguiba.

Malek Ben Salah - 21-04-2012 09:22

Si Béji Caid Essebsi, Cher monsieur le Premier Ministre, Suite à cet appel sensationnel on ne peut qu’applaudir à la nécessité de sonner sans cesse au rappel du devoir national de tous devant la situation actuelle où patauge la Tunisie. Cependant, on ne peut que remarquer, qu’en plus des problèmes politiques qui vous inquiètent, vous omettez d’évoquer la situation agricole du pays avec les prix inabordables qu’atteignent les produits pour le commun des mortels, et qui nécessitent des mesures de redressement urgentes. Déjà, si Jellali, membre de votre gouvernement, n’a pas levé le petit doigt pour essayer d’agir efficacement contre cette montée prévisible des prix, et aujourd’hui, on ne voit dans votre comité de réflexion au moins un agronome pour parer à cette situation qui ne peut durer, étant tous concernés. La campagne à venir risquant d’être encore plus catastrophique que l’actuelle, on ne pourra faire vivre ce pays à coups d’importations. Avec mes sincères salutations anticipées. Malek Ben Salah

Hedi Farid ben Salah - 21-04-2012 11:56

Jusquà ce jour je n'ai jamais vu un dirigent parler ou proposer une solution contre la corruption ni active ni passive, privée ou publique dans notre société tunisienne. Y aura t-il des propositions contre ce mal ?

HADIOS - 21-04-2012 12:27

Ce monsieur aurait mieux fait de se tenir tranquille surtout après avoir été chassé de plusieurs villes comme à SFAX ou SOUSSE ou BIZERTE ...Il parait qu'il accuse une nostalgie au poste qu'il occupait et qu'il éprouve une certaine difficulté de s'en passer. Pauvre BCE.

Belhaouane habib - 21-04-2012 13:13

La création de n'importe quel parti politique est une action de division (nous et les autres)au sein d'un peuple. Le parti favorisera la concurrence et l'animosité en interne et en externe envers l'autre. Les partis politique dans le monde entier fabriquent en permanence des amis et des ennemies et finissent tous dans la décomposition . Nous ne sommes pas des citoyens exceptionnel observe autour de vous cher ami et vous verrez qu'est ce qui se passe dans les partis les plus démocratique du monde; c'est la guerre en interne et en externe, la corruption, les concessions, les coups bas etc etc.... Rester innocent c'est détruire l'obscurantisme et ce système de parti qu'on veut nous imposer pour résoudre les problémes.

MOLIDE - 21-04-2012 16:58

C EST LE SEUL A TUNIS QUI AIT DE L EXPÉRIENCE TOUS LES AUTRES SONT DES RIGOLOS

DIDOUNETOUF - 21-04-2012 19:33

Monsieur BEJI CAID ESSEBSI, il n'est jamais trop tard pour bien faire, nous vous supplions de faire quelque chose pour notre pays, qui se trouve actuellement à la dérive, au secours, il n'y a pas de pilote dans l'avion.

ourwa - 22-04-2012 03:20

BCE ne s'est jamais démené autant!...alors qu'en tant que premier ministre provisoire il s'est croisé les bras et cousu la bouche, le voici qui se met à rêver d'un destin national au sommet de l'Etat ( il sait que Marzouki va sortir par la porte de service...)en réactivant quelques momies de l'ère bourguibiste, dans l'espoir de créer un parti "républicain", marche-pied pour le nirvana... C'est fou ce qu'il y a comme partis "républicains" en Tunisie, en ce moment ! Le pays en a à revendre...et BCE ramasse les rebuts du marché pour garnir sa boutique... En attendant, il cogite et patiente « en créant un comité de travail provisoire » dixit. Faut pas rigoler... Décidément, le "provisoire" est devenu le sport favori de la classe politique tunisienne...un provisoire qui risque de durer une éternité. Wallahoumma zidnâa sabrann !...

A.HABOUBI - 22-04-2012 10:15

BCS est l'homme de la situation.Son discours est plein d'idées et d'attitudes en accord avec les revendications de la Révolution.De plus il s'entoure de vrais militans pour la République.

Mohamed Najib Chabbi - 23-04-2012 06:22

Une dictature éclatée par la révolution qui se reconstruit comme un puzzle!

sami trimeche - 23-04-2012 11:03

Le Bourguibisme : pierre angulaire de la Tunisie moderne , reste d'actualité pour son avenir . l'idée de nôtre président , Si Moncef Marzougui dans son dernier discours du Qatar ; selon laquelle Le Pragmatisme constitue la solution pour la Tunisie et peut être même pour le Maghreb , je suis tout à fait d'accord d'autant plus que Bourguibisme est synonyme de pragmatisme . Alors serrons les rangs autour de nôtre B.C.E ,l'un des derniers dinosaures du Bourguibisme .

LAYOUNI - 23-04-2012 14:45

il semble pourtant urgent que la décision soit prise, car l'araignée tisse sa toile et de manière très profonde. je demandait à ma jeune magasinière habitant à la cité ETTADHAMEN depuis quand elle portait un hijeb: "4 mois", si c'etait par conviction:" non ,mais toutse les femmes du quartier l'ont fait..." j'ai rendu visite à une autre employée, sortie de son dom., j'ai croisé des hommes qui sortaient de la mosquée et tous etaient devenus des salafistes. ces gens incitent à la peur et à la violence dans les quartiers où nous n'allons pas, et voila qu'un jour nous seront pris au dépourvu.le premier qui viendra au secours de ces quartiers et leur redonnera de l'espoir, avec un calendrier probable sera l'élu.Rousvelt a pris le pouvoir avec une phrase:"je n'ai pas de solution rapide,mais je ferais de mon mieux.." la SOLUTION = un programme + un échéancier

Fathallah - 24-04-2012 12:39

Bien entendu, c'est le discours d'un diplomate chevronné et consommé.C'est le style velouté. Même, s'il le pense, il ne peut jamais dire de manière directe ce qu'il pense tout bas. A savoir le Parti dominant sur la scène politique qui détient les leviers de commande n'a pas les mêmes priorités que les tunisiennes et les tunisiens qui ont délogé Ben Ali du Palais de Carthage. Sous réserve d'un peu d'honnêteté intellectuelle, il y a lieu de dire que le RCD n'est pas mort puisque le Parti qui le remplace se sert habilement de ses méthodes qui ont fait leur preuve. Maintenant on comprend bien pourquoi, il a été procédé, immédiatement, à la disparition du RCD par l'intermédiaire de la Justice, c'était tout simplement pour ne pas laisser la latitude aux vrais militants de la Tunisie mais qui portaient l'étiquette du RCD de tenir leur Congrès pour se débarrasser des Corrompus et prendre part active à la relance globale du pays. Il est de plus en plus évident que l'implosion du RCD ne s'est pas faite en faveur du pays en tant que tel, mais en faveur du Parti dominant qui cherche à s'installer au "Pouvoir" indépendamment de la facture ou de la fracture de la société tunisienne.Somme toute,face à un Parti qui a accaparé le Pouvoir et qui cherche à y s'installer aux frais de celles et ceux qui ont payé de leur sang la libération du pays, ce n'est pas avec un langage en velours et d'une connotation diplomatique qu'on peut les ramener à la raison. Il faudrait plus et mieux que cela.Maintenant, tout le monde parle et personne n'écoute et les Leaders des nouveaux Partis semblent s'investir, moralement et matériellement, pour occuper les devants de la scène, en vue des prochaines élections pour récupérer leurs fauteuils de gouvernement et non de gouvernance. Je me pose toujours la question, si nos Politiques, à nous, qui sont actuellement en exercice ou ceux qui font du jogging pour atteindre "la Kasbah" ou Carthage suivent la Campagne Électorale en France. Lorsqu'on écoute ces gens là discuter des problèmes économiques, financiers puis politiques de leur pays et des solutions à apporte, on doit avoir honte.

contre nida tounes - 03-08-2012 23:22

Je trouve que le retour des rcdistes dans nida tounes face aux islamistes ne va rien changer de la situation qui dechire la Tunisie. Le tunisien est entre deux feux: salafistes ou rcdistes.C'est la misere. IL NOUS FAUT DU NOUVEAU ;)

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