News - 28.02.2012

Constituante: divergences sur la nature du régime politique

Les représentants des groupes parlementaires à l'Assemblée nationale constituante sont unanimes sur l'impératif d'inscrire dans la nouvelle Constitution de la Tunisie, la protection des droits et des libertés, la garantie de la liberté de pensée et de conscience et de l'organisation au sein de partis et d'associations.

Lors de la plénière de la Constituante tenue mardi au Bardo, et consacrée à la présentation des projets de Constitution des groupes parlementaires, les constituants ont évoqué l'inscription dans la Constitution les droits socio-économiques en réponse aux revendications du peuple Tunisien aux droits au travail, au logement, à la santé et à l'éducation.

Les quatre groupes parlementaires intervenant lors du débat mardi, se sont mis d'accord sur les points suivants: la consécration de l'indépendance de la justice, la séparation des pouvoirs législatif et exécutif et la création d'une cour constitutionnelle qui aura pour mission de contrôler la constitutionnalité des lois.

L'accent a été mis sur la nécessité de renforcer la langue arabe qui doit être "la langue officielle dans l'administration et dans toutes les sphères d'activité".

Le principal point de discorde entre le groupe du Mouvement Ennahdha (islamiste) et les autres groupes est l'adoption du référentiel des formations politiques de la Constituante comme source de législation et d'élaboration des lois.

Pour Sahbi Atig (Ennahdha), la Constitution doit être basée sur les principes islamiques pour garantir la réconciliation entre l'identité du peuple et les lois qui le régissent.

"L'idée de séparation du politique et du religieux est étrangère à l'Islam", a-t-il justifié, considérant l'Islam comme "une croyance, une conviction et une manière de gérer la vie sociale et les relations entre individus".

"La Constitution doit réaffirmer l'appartenance arabo-musulmane de la Tunisie. Le texte de la Constitution ne doit pas contenir des dispositions contraires au Coran et à la Sunna", a ajouté l'élu d'Ennahdha, précisant que son parti propose de s'inspirer, en plus du référentiel de l'Islam, des principes universels, du réformisme tunisien et des acquis humanitaires en tant que sources de législation.

Mouldi Riahi (Ettakatol) a exprimé sa crainte que l'institution de la charia comme source principale de législation ne donne lieu à des surenchères que la société peut éviter.

Il a proposé de se limiter à l'article premier de la Constitution de 1959 qui fait l'objet "d'un consensus entre toutes les parties",appelant à inscrire dans la Constitution, le respect de la liberté de conscience, de la protection des lieux de culte et de la garantie de leur neutralité.

Des divergences sont apparues entre les groupes parlementaires sur la nature du système politique entre ceux qui appellent à l'adoption d'un système parlementaire unicaméral (Ennahdha) ou un régime mixte, mi-parlementaire, mi-présidentiel (CPR) ou un régime présidentiel modifié (Ettakatol) (TAP)

Tags : constituante   Tunisie  
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3 Commentaires
Les Commentaires
Mohamed Al Mazri CHOUK - 29-02-2012 01:51

LE DROIT CONSTITUTIONNEL DU CITOYEN A L'INITIATIVE POPULAIRE ? LE DROIT CONSTITUTIONNEL DU PEUPLE AU RÉFÉRENDUM POPULAIRE ? Mais ils n'en ont jamais entendu parler... DONC IL N'EN ONT RIEN A FOUTRE ! La FRANCE NE LEUR EN A RIEN APPRIS... l'Arabie ç'est-où-dites, NON PLUS! Alors bof... en bons moutons, nous coucheront dans leur partithéocratie

Mustapha STAMBOULI - 29-02-2012 08:59

La Chariâa dans la constitution : une provocation mal saine La question posée par l’actualité n’est pas seulement une question d’attitude vis-à-vis de la religion et de sa relation avec l’Etat. La réalité, c’est que la politique en faillite, face à la crise, consiste à prendre le peuple en étau entre deux fascismes, celui, de plus en plus agressif, de la classe dirigeante et celui d’un autre fascisme menaçant : des intégristes salafistes s’appuyant sur la religion. Des deux côtés, le danger est grand... Vouloir introduire la Chariâa dans la nouvelle Constitution est une provocation et une déclaration de guerre aux tunisiens qui ont appris à vivre en bonne entente avec l’Islam malikite et hanafite. La Chariâa, c’est cent interprétations, c’est ouvrir une voie royale au fascisme et à la dictature. La chariâa islamique comme source essentielle pour l’élaboration des lois, c’est est aussi accepter des attitudes agressives de ces jihadistes, intégristes et salafistes et leur diktat, c’est aussi la répudiation et les quatre femmes et tant d’autres choses. Non, les tunisiens et surtout les tunisiennes n’en veulent pas de cela. Ce n’est pas le projet de la révolte du 14 janvier. Les tunisiens n’ont pas dégagé Ben Ali pour instaurer la chariâa dans le pays. C’est la contre-révolution qui s’installe dans le pays, c’est un projet de société diamétralement opposé à celui du peuple dans son écrasante majorité. La Constituante joue avec le feu et si elle persiste elle perdra ! Sadok Chourou, député d’Ennahdha et membre de la commission du préambule, a déjà donné le ton dans les débats de sa commission en déclarant que « le préambule doit se faire suivant trois références fondamentales, qui sont le Coran, la Sunna et l’unanimité des savants de la Umma islamique. C’est l’unique référence fondamentaliste islamiste reconnue et les théologiens de l’Islam sont unanimes là-dessus ». Ces propos de ce salafiste constitue une déclaration de guerre que tous les Bourguibistes et Hachedistes ont bien compris et ne mettront pas beaucoup de temps pour s’opposer à cette agression lâche. Nos moyens sont énormes pour faire face à cette dérive et à ce complot. N’oublions pas l’introduction de la chariâa au Soudan a abouti in fine à imploser ce pays frère. Il est vrai que la Tunisie n’est pas le Soudan mais les tunisiens n’en veulent d’une Constitution basée sur la chariâa. Le risque est énorme et le clivage est net. Le Littoral refuse l’arrogance de ces salafistes comme un certain Chourou et tant d’autres émirs d’ennahdha qui cherchent à déstabiliser notre pays en introduisant des concepts archaïques et anachroniques. Mustapha STAMBOULI

bosman - 06-03-2012 13:25

Je suis d'accord avec ce qu'il a proposé, à savoir: se limiter à l'article premier de la Constitution de 1959 qui fait l'objet "d'un consensus entre toutes les parties" et à inscrire dans la Constitution, le respect de la liberté de conscience, de la protection des lieux de culte et de la garantie de leur neutralité.En plus je suis pour l'existence et le respect des autres religions! Les Tunisiens se sont battus pour être libres et non sous le joug de quiconque

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