News - 03.02.2012

Le sit in de certains corps de sécurité:«une désertion», selon Carthage

Le ton est ferme et la condamnation sans appel ! «Au moment où l’armée et nos forces de sécurité affrontaient avec courage et patriotisme un groupe de passeurs d’armes surpris dans la région de Bir Ali Ben Khalifa, nous avons été surpris de voir des syndicats de certains corps de sécurité se lancer dans des manifestations et des sit-ins, agitant des revendications sectaires, au mépris des statuts régissant leurs corps et oubliant que le pays est en état d’urgence». Pour le porte-parole du président de la République, Adnène Manser, cette attitude est d’autant plus «répréhensible» qu’elle s’est accompagnée de divulgation de secrets pouvant mettre en péril le dispositif mis en place pour la lutte contre le terrorisme.

«Une nouvelle page devait être ouverte entre les forces de sécurité et le gouvernement avions-nous espéré, mais, certains dirigeants de certains syndicats se sont mis à servir les intérêts de catégories influentes, qui l’étaient ou le demeurent et qui constituent des ennemis du processus démocratique», a-t-il affirmé, sans les désigner avec plus de précision. « D’une seule voix, la présidence de la République et le gouvernement, a indiqué Manser, ne vont pas se taire face à ces agissements contre ces gens qui font tout sauf l’accomplissement de leur devoir, et encore plus dans cette situation particulière que traverse la Tunisie». «Il s'agit d'une désertion», a-t-il martelé.

Ces propos ont trouvé leur confirmation immédiate dans l'ouverture d'une enquête sur le sit-in organisé jeudi à la place de la Kasbah à l'appel du syndicat des forces de sécurité intérieure, avec la participation de policiers en civil, ordonnée par le ministère public. C’est ainsi qu’une  enquête est instruite contre "toute personne ayant enfreint les mesures de l'état d'urgence décrété dans le pays et organisé des réunions sur la voie publique", et l’émission des mandats judiciaires à cet effet a été demandée.

Le procureur de la République près le  tribunal de première instance de Tunis s'est rendu jeudi sur les lieux pour inspecter la situation "dans le souci de consacrer la primauté de la loi et de l'appliquer à toutes les personnes sans exclusion".