Le gouvernement Jebali prend les manettes
Il aura donc fallu deux mois pour que le nouveau gouvernement se mette en place. Deux mois de conciliabules et de chuchotements pour que l’équipe gouvernementale issue des élections s’attelle à la tâche comme l’y convie son chef, Hamadi Jebali. La cérémonie de passation a eu lieu lundi à la Kasbah, dans le grand patio du palais du gouvernement, en présence des nouveaux ministres et de leurs prédécesseurs qui y avaient pris place, côte à côte, sur deux rangées horizontales.
Le Premier ministre sortant, très à l’aise comme à son accoutumée, a dit avoir assumé la responsabilité qui lui a été confiée et œuvré à l’accomplissement de son devoir du mieux qu’il pouvait malgré «les critiques» dont il avait fait l’objet, allusion aux attaques et calomnies notamment de la part de ceux qui l'encensent aujourd'hui. Mais il ne pouvait laisser passer l'occasion sans avoir une pensée pour Rached Gannouchi : « si Rached avait tout à fait raison. J'ai été retiré des archives du Bey. Déjà au XIXe siècle, mon arrière-grand père travaillait avec le souverain régnant de l'époque. Moi-même, j'ai été nommé au début de ma carrière sous le règne de Lamine Bey en 1956 », reconnaissant toutefois qu'il entretient aujourd'hui des rapports cordiaux avec le leader de la Nahdha.
Hamadi Jebali, de son côté, a affirmé que la nouvelle équipe assumerait sa tâche avec sérieux et responsabilité. Il s’est dit conscient de l’importance de la mission qui incombe à la nouvelle équipe eu égard aux défis de la prochaine étape marquée par «la multiplication des revendications et l’urgence d’approfondir l’examen des dossiers cruciaux». Il s’est dit convaincu que l’administration tunisienne, les hommes d’affaires et l’organisation syndicale ne ménageront aucun effort pour placer les intérêts du pays au dessus de toute considération étriquée.
La cérémonie prend fin. Elle a été sobre et courte. Les nouveaux ministres ont hâte de découvrir leurs bureaux et de procéder à la passation avec leurs prédécesseurs qui étaient animés des mêmes sentiments. Ce sera fait dans la matinée. En attendant, quelques membres de l’ancienne équipe ont décidé de déstresser en allant prendre un café au Souk Echaouachia, mitoyen du palais du gouvernement.