News - 27.11.2011

Attend gouvernement désespérément

Plus de cinq semaines après le scrutin du 23 octobre, la Tunisie attend encore la désignation officielle d’un nouveau Président de la République qui, à son tour, doit choisir un Premier ministre et le charger de former son gouvernement. Au vu du calendrier prévisionnel de la Constituante, cette attente risque de se prolonger davantage. Au mieux, le nouveau gouvernement n’entrera pas en fonction avant la semaine prochaine. 

Visiblement affecté par la manière dont les grands vainqueurs se sont répartis les principales charges à la tête de l’Etat, du gouvernement et de la Constituante, et l’avoir annoncé publiquement, le Premier ministre en exercice, M. Béji Caïd Essebsi s’est empressé de remettre la démission de son gouvernement au Président Mebazaa qui lui a demandé de rester en poste et gérer les affaires courantes, en attendant la passation effective des pouvoirs.
 
Alors que le gouvernement observe cette position d’attente, dans un contexte économique, social et sécuritaire délicat, le pays bruit de rumeurs quant aux nouveaux ministres qui feront partie du gouvernement de coalition. Après s’être mis d’accord sur une répartition des portefeuilles, les  partis ont dû retourner à leurs instances pour se concerter sur les noms à proposer. Et c’est à partir de là que certaines difficultés sont nées. S’agissant d’un mandat de courte durée (un an seulement en principe) et face à l’ampleur de la tâche dans des domaines spécifiques exigeant une expérience appropriée, les profils les plus adéquats ne se bousculent pas au portillon du gouvernement. Reste alors, les ambitieux qui se portent volontairement candidats et avec insistance parfois, et les militants disciplinés qui n’hésiteront pas à monter au charbon.
 
Entre ces différentes catégories, la Tunisie s'nterroge : qui a été approché ? Qui a décliné l’offre et qui a marqué une autre préférence ? Beaucoup d’incertitudes. Plusieurs noms reviennent avec insistance : Noureddine Behiri, Samir Dilou, Mohamed Ben salem, Zied Daoulatli, Abou Yaareb Marzouki (Ennahda), Samir Ben Amor, Abderraouf Ayadi, Mohamed Abbou, Abdelwaheb Maatar (CPR), Khalil Ezzaouia, Khyar Turki, Elyes Fakhfakh, etc (Ettakatol), Abdelfettah Mourou, Abdeljélil Temimi, et bien d’autres. 
 
Le long week end du Nouvel An de l'hégire a été mis à profit par le CPR et Ettakatol pour réunir leurs instances en consultation. Si ces deux partis comptent mettre en avant leurs meilleures compétences disponibles, dans les ministères qui vont leur revenir, Ennahda souhaite, en plus de ses militants, s’ouvrir à des personnalités indépendantes, la société civile et les hautes compétences du service public. Toutes les options restent ouvertes.
 
Alors que les état-majors politiques s’affairent à ces affectations, les urgences du pays ne font que se multiplier au fil des jours. La Tunisie ne demande qu’à se remettre au travail et retrouver sa stabilité et renouer avec la croissance.