Taoufik Habaieb : Le vrai travail commence aujourd’hui

Avec en titre de couverture « Vivement la 2ème République, moderniste », Leaders Le Mensuel numéro 6, du mois de novembre, est dans les kiosques. Consacrant un dossier spécial aux élections, fort de 30 pages, il offre une large palette d’analyses et de commentaires, signés par Mansour Moalla, Chedly Ayari, Mohamed Ali Halouani, Elyès Jouini, Walid Belhaj Amor, Hamouda Ben Slama, et Sofiane Zribi. Enseignements d’un scrutin, mais aussi une grande interrogation : quel gouvernement d’union nationale ? Un sommaire riche et varié comme présenté ci-après

Le doigt enduit à l’encre bleue, la Tunisie vient de tourner une pénible page de son histoire qu’elle entend irréversible. Les millions d’électeurs qui ont patienté, des heures durant, dans un afflux massif jamais connu auparavant, pour exercer, la première fois de leur vie, leur droit au vote ont donné au monde entier une belle leçon de maturité et de civisme. Le verdict des urnes, au-delà des choix, a surtout exprimé une implication totale du peuple dans la construction de la démocratie et l’instauration de la prospérité, dans l’attachement aux valeurs de la modernité et au respect des libertés.

Comment ne pas trahir ce vote ? Comment ne pas décevoir ces aspirations ? Comment confirmer la réussite de la révolution et donner espoir à tous les autres peuples qui luttent encore pour leur affranchissement ?

La responsabilité n’en incombe pas uniquement au parti Ennhadha, grand vainqueur, et aux autres formations qui lui sont proches. C’est à l’ensemble des forces politiques, mais aussi de la société civile qui a fait preuve d’une réelle puissance et d’une grande capacité pour se muer en un contre-pouvoir vigilant, d’inventer en commun, un nouveau mode d’entente autour de l’essentiel. Qu’il s’agisse de gouverner, ou de rédiger la nouvelle Constitution, ou encore de légiférer durant cette période de transition, la Tunisie a besoin d’une large coalition, la plus étendue possible, sans vainqueur, ni vaincu, sans exclusion aucune.

Les éditorialistes de Leaders, chacun selon son angle, expliquent pourquoi il y a urgence à construire cette coalition et comment elle doit être fondée, en évitant les pièges périlleux qui risquent de tout plomber.

Le vrai travail commence aujourd’hui. L’ampleur des demandes économiques et sociales urgentes, qui sont à l’origine de la révolution, exige que le futur gouvernement, se mette immédiatement à l’œuvre. Le pays ne peut plus attendre.

Si l’analyse du scrutin et l’amorce de la nouvelle République accaparent une grande partie de ce numéro, les parcours de réussite, l’économie et la culture ne sont pas en reste. Trois grandes séquences vous sont proposées.

D’abord, en ouverture des success stories, le portrait de Kamel Jendoubi, celui qui a gagné, avec son équipe de l’ISIE, le pari du 23 octobre. Retour sur le parcours de cet homme de tous les consensus qui, à l’unanimité, mérite un réel hommage.

Ensuite, la gouvernance, en choisissant le cas des banques, levier important et champ prioritaire d’application.

Enfin, la célébration, qui a failli passer inaperçue, du centenaire du grand écrivain Mahmoud Messadi. Son disciple et traducteur, Azzedine Guellouz nous en livre une superbe évocation. «Sa fille singulière», Dora Bouzid, décrit «le familier».

Mais aussi, bien d’autres lectures…