News - 24.08.2011

Abdelfettah Amor révèle de nouveaux pans de la corruption: 9206 dossiers reçus

Quelque 9206 dossiers ont été présentés jusqu'à présent à la commission d'investigation sur les affaires de corruption et de malversation dont 3920 ont été examinés, alors que 200 autres dossiers ont été soumis à la Justice dont plus de la moitié concerne le président déchu et ses proches.

 
S'exprimant, mercredi, lors de la deuxième séance de la réunion de la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, la réforme politique et la transition démocratique consacrée à l'audition de la commission d'investigation sur les affaires de corruption et de malversation, M. Abdelfattah Amor, président de la commission a indiqué que «la Tunisie vivait sous le joug d'un système de corruption et de malversation bien organisé» qui, a-t-il dit, «s'est consolidé progressivement et a exercé sa mainmise sur l'Etat et la société».
 
L'ancien régime, a-t-il expliqué, croyait que le pouvoir était une manne à diviser entre le président et ses proches, ajoutant que la structure pyramidale du pouvoir a été fondée sur «le suivisme et non sur le questionnement», ce qui a conduit à la multiplication des foyers de corruption et de malversation dans toutes les structures de l'Etat et de la société.
 
Dans ce contexte, Me Abdelfattah Amor a souligné l'impérieuse nécessité de mettre en place une stratégie cohérente pour démanteler le système de corruption et de réfléchir sur la création d'une instance permanente pour circonscrire la corruption conformément à la Convention des Nations-Unies de lutte contre la corruption et la malversation.
 
La plupart des intervenants ont dénoncé le black-out imposé sur les travaux de la commission ainsi que sur l'évolution des dossiers de corruption dans tous les domaines, s'interrogeant sur l'éventuelle existence de restrictions juridiques sur les informations autour des dossiers soumis à l'examen.
 
Dans ce sens, Me Mokhtar Trifi a souligné la nécessité d'apporter toutes les garanties nécessaires, afin d'assurer le déroulement de l'instruction des dossiers dans la neutralité et la transparence.
 
Pour sa part, Hayet Hamdi s'est interrogée sur les contours de la stratégie de communication adoptée par la commission avec l'actuel gouvernement de transition qui, selon elle, a opté pour la tergiversation et l'atermoiement dans le jugement des symboles de la corruption et la réalisation de la justice transitionnelle.
 
De son côté, Moncef Yakoubi s'est interrogé sur la valeur des véritables pertes subies par l'économie tunisienne à cause de la corruption et de la malversation, dès lors que le cercle de la corruption a dépassé la famille du président déchu et ses proches, pour atteindre tous les rouages de l'Etat et les secteurs vitaux du pays.
 
 Par ailleurs, les membres de la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution ont examiné l'idée d'établir une liste noire des corrompus dans les différents secteurs, comme ce fût le cas pour la magistrature, l'information et les avocats ainsi que le dossier de la privatisation de nombreuses entreprises publiques.
 
En réponse aux interrogations et aux remarques, Me Abdelfattah Amor a indiqué que bien qu'elle veille sur le respect de la confidentialité de ses travaux conformément aux textes de loi, la commission essaie, autant que possible, d'informer l'opinion publique sur l'évolution des dossiers de la corruption, rappelant, à ce propos, le calendrier établi par la commission concernant les dossiers à l'examen et ceux qui avait été communiqués aux médias.
 
L'orateur a expliqué que l'examen de ces affaires soumises par la commission au ministère public revient à la justice, faisant remarquer qu'à l'exception de «l'affaire de l'aéroport Tunis-Carthage», toutes les autres affaires à l'examen sont étayées par des données fournies par la commission d'investigation.
 
Par ailleurs, il a évoqué les listes parvenues à la commission concernant des avocats et des magistrats proches de l'ancien régime, ainsi que la correspondance avec la présidence concernant le maintien en activité de certains magistrats ayant atteint l'âge légal de la retraite.
 
Chaque fois qu'elle prépare un dossier étayé de documents et de preuves, la commission le transmet à la Justice, a-t-il affirmé.
 
Au sujet du volume de la corruption financière et de son impact sur l'économie, Me Abdelfattah Amor a expliqué qu'il impossible d'évaluer précisément la valeur de la corruption, dès lors que cette tâche exige un travail approfondi.
 
Il a, à cet égard, annoncé que la commission va examiner cette question dans son rapport d'évaluation qu'elle va publier bientôt.
 
D'autre part, M. Amor a estimé que «le peuple a contribué, de son côté, à l'amplification du phénomène de la corruption dans le pays», déclaration qui a été vivement critiquée par les membres de la Haute instance qui ont considéré que cette déclaration est une offense à leur encontre et au peuple.
 
 
 
Vous aimez cet article ? partagez-le avec vos amis ! Abonnez-vous
commenter cet article
10 Commentaires
Les Commentaires
libertin - 25-08-2011 13:26

VOILA 7 LONGS MOIS QU ON ATTEND 9200 dossiers prêts et a ce jour aucun dossier consistant n a été traite .on nous prend pour des .....! a si 2 affaires de mégots de HACH c est bien

Ben Selma Fredj - 25-08-2011 16:00

Oui M.Amor ne se trompe pas en disant que le peuple a contribué , à l'amplification du phénomène de la corruption dans le pays, la preuve est que partout , tout le monde le dit , c'est aussi une occasion de se corriger , c'est bien de s'autojuger, Mr Amor lui même fait partie de ce peuple et il a eu le courage au moins de le dire, pourquoi lui envouloir donc? Faut-il en faire un dessin et du protocole aussi?

Abdel Rahim - 25-08-2011 20:34

Pourquoi jouer à la veuve effarouchée, s'offusquer et se scandaliser parce que cet homme a tout simplement dit une vérité: oui, tout le monde a contribué d'une façon ou d'une autre à l'amplification et à la perpétuation non seulement du phénomène de la corruption mais aussi de l'oppression, de la dictature, du favoritisme, des passe-droits, de l'incivisme et du déni du droit et de la justice, ne serait-ce que par son silence et son indifférence. Pourquoi se le cacher ? Sauf que M. Amor ne fait pas lui-même exception à cette règle et il était même placé aux premières loges.

gueblaouiM - 25-08-2011 20:46

Mr Amor a mis le doigt là où il fallait mais pas dans l'oeil, la plupart des tunisiens haletaient à la recherche d'un piston bien placé pour l'aider à résoudre ses affaires même dans le cas d'affaire simple ne nécessitant aucune intervention étrangère ,sans parler de la corruption institutionnalisé dans la sphère du pouvoir et alliés,le tunisien moyen payait aussi largement pour bénéficier d'avantages interdits ,les administratifs de toute catégories,STEG, SONEDE pour soi-disant accélérer un branchement.... les médecins pour un certificats de maladie bidon, les avocats ,les juges dans des affaires louches,les journalistes pour des articles vantant telle personne ou tel produit ,matériel ou intellectuel, ou l'inverse ,les membres de commissions pour défendre un dossier ,les enseignants pour graisser les notes des élèves qui payent pour des cours de soutien scolaire ,les parents acceptaient et encourageaient pensant qu'ils rendaient ainsi un service à leur progéniture, que reste -t-il donc , nous étions tous coupables, ce qui étonné c'est la réaction de ces membre de cette Haute Commission qui sont à l’affût pour dénoncer, critiquer, attaquer toute personne qui aura le culot d'ouvrir sa........, ces messieurs cherchent à se mette en valeur,mais elle sera négative, ils oublient ou ils le font exprès ,qu'ils ne font que semer la discorde et le doute dans l’esprit du tunisien moyen , qui n'est nullement idiot et il tranchera le 23 octobre prochain,la vengeance des urnes aura un effet du tonnerre, et ces politicards ne devront pas être surpris et crier , comme on est en droit de s'y s'attendre, à une falsification des votes.....on vous observe messieurs, alors par respect à ce peuple, ayez la décence de vous tenir droit .......

Franzaoui - 26-08-2011 09:26

M. Amor à tout à fait raison. Qui n'a pas donné 10 dinars pour obtenir plus vite un papier (ça commence comme cela); ou plus pour autre chose

El ANDOULSI Mohammed - 26-08-2011 11:16

QUI SE SENT MORVEUX QU'IL SE MOUCHE dit un vieux proverbe. je ne prends nullement la defense de Mr Amor mais comme il l'a dit "le peuple tunisien a bien contribué à l'amplification du phénomène de la corruption"je ne parle pas là des grosses affaires de la Jet society tunisienne où les affaires se traitent à coup de centaines de millions mais au niveau meme du simple citoyen qui a besoin d"un sevice auprés de l'administration et qu'on fait aller et venir combien de fois jusqu'a ce qu'il comprenne qu'il doit" graisser la patte" . Les " Omdas" sans generaliser étaient des specialistes dans le domaine qui sans foie ni lois squattaient les plus démunis.Qui de vous Messieurs de la Haute Instance qui reprochent à Mr Amor d'avoir dit à haute voix une verité que rares sont les gens qui osent la crier,n'a jamais entendu parler comment on corrompt un agent de la circulation et là je cite le président déchu champion dans le domaine qui dans l'un de ses 'discours" a parlé des "Khmais & Achours" (' 5 dinars et 10 dinars perçus par ces agents) pour soit disant dénoncer les corompeurs et les corrompus.Allons donc! faisons appel à notre sens de citoyenneté de patriotisme et de d'honneteté, en appelant "Un chat un chat" et que la Haute Instance pense à la création d'une institution qui aura comme objectif le traitement des affaires de corruption pour éradiquer ce phénomene

Chadi - 26-08-2011 13:49

"La confiance ne se négocie pas !" Ou on a une confiance (avec vigilance), ou on en a pas.... A mon avis il faudrait faire confiance à la "Haute instance d'investigation sur les affaires de corruption et de malversation" mise en place, ce qui n'empêchera pas cette Haute instance, de rendre des comptes au peuple, une ou deux fois par mois, en précisant l'évolution du nombre de dossiers et des difficultés rencontrées.

m.fathallah - 26-08-2011 16:02

avec abdelfattah amor on risque d'attende pour l'eternite'

m.fathallah - 27-08-2011 15:03

lEn culpabilisant tout le peuple on risque de banaliser les affaires de corruption des responsables de l'ancien regime et de la passer a almousalaha sans mouhasaba. attention au couleuvre

ayaket - 27-08-2011 22:09

Il me semble qu'il y a des partis pris dans la publication de nos commentaires puisque j'ai déjà donné un avis à ce sujet hier et qui n'a pas été publié par vois soins. J'assure également que j' ai respecté la déontologie en la matière sauf qu'il me semble que ceux qui sont privilégiés par vous ne mettent pas le doigt sur les véritables fautifs qui se complaisent à étouffer des affaires qu'ils ont jugés du temps de l'ex président. J'espère que cette fois vous publierez cet avis.

X

Fly-out sidebar

This is an optional, fully widgetized sidebar. Show your latest posts, comments, etc. As is the rest of the menu, the sidebar too is fully color customizable.