News - 10.07.2011
Le syndicat des magistrats tient son premier conseil national
"Une magistrature indépendante est la meilleure garantie pour une démocratie durable" tel est le slogan du premier conseil national du Syndicat des magistrats tunisiens, réuni dimanche, à Tunis, en vue d'examiner les diverses questions liées à la magistrature, à l'instar du mouvement du corps des magistrats et de leur promotion.
Dans une déclaration à l'Agence Tunis Afrique Presse (TAP), la présidente du syndicat, Mme Raoudha Laabidi, a considéré que "l'adoption de critères clairs dans le mouvement des magistrats et dans l'octroi de fonctions" sont à la base de la consécration de l'indépendance de la magistrature.
Elle a ajouté que "la promotion" n'est pas obligatoirement synonyme d'une augmentation salariale, mais consiste en un droit légal, précisant que la question de la promotion et du mouvement dans le corps des magistrats étaient souvent utilisés, sous l'ancien régime, comme moyens de pression sur les magistrats.
Cette réunion a permis de traiter plusieurs questions, dont notamment la relation entre le syndicat et l'Association des magistrats tunisiens (AMT), une relation qualifiée par la présidente du syndicat de complémentaire.
Mme Raoudha Labidi a insisté sur le fait que le syndicat répondra aux demandes de tous les magistrats qu'ils soient membres de l'association ou du syndicat.
Les membres du bureau exécutif du syndicat ont, pour leur part, exprimé leur satisfaction de l'accord conclu avec le quartet, issu du Conseil supérieur de la magistrature, et chargé de la préparation du mouvement et des promotions des magistrats, mettant l'accent sur la nécessité d'adopter le critère de l'ancienneté dans l'octroi des fonctions et de prendre en considération le choix du magistrat et ses conditions sociales.
Ils ont, par ailleurs, dénoncé les pratiques adoptées par le ministère de la Justice qui hésite à honorer ses engagements avec le syndicat concernant l'adoption de la promotion conformément à l'article 33 du Statut des magistrats.
Ils ont, d'autre part, réaffirmé leur refus de certains articles du décret-loi portant organisation de la profession d'avocat, soulignant que cette position n'est pas dirigée contre les avocats mais qu'elle est d'ordre juridique et concerne le bon déroulement de la justice.
Les membres du bureau exécutif du syndicat ont rappelé dans ce contexte la réussite de la grève des magistrats, organisée du 28 au 30 juin dernier, en signe de protestation contre le refus du ministère de ne pas donner suite à leurs revendications d'une part, et pour mettre en garde contre la signature du décret-loi par le président de la République par intérim, d'autre part.
Cette réunion a également permis d'évoquer les préoccupations des magistrats, d'évaluer l'action du syndicat au cours de la période écoulée, et de traiter des questions en rapport avec l'Amicale des magistrats, outre les accords signés par le syndicat et l'avenir de la profession à la lumière des changements que vit le pays particulièrement en ce qui concerne la relation des médias avec les structures représentatives des magistrats.
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