Opinions - 17.06.2011

Cinq mois après !

La Tunisie entame depuis cinq mois une nouvelle étape de son histoire.

Aujourd’hui la machine économique tourne au ralenti. Le pays compte plus de sept cent mille chômeurs. Le secteur touristique est sinistré et fournit jour après jour de nouvelles vagues de chômeurs. A la frontière sud les forces armées nationales et les forces de sécurité intérieure défendent vaillamment l’intégrité territoriale  et consolident l’ordre public.

Les plans sécuritaire, social et économique sont en étroite corrélation et auront  un impact déterminant sur le devenir de notre révolution.

Sur le plan politique, une centaine de partis reconnus tentent d’occuper chacun à sa manière la scène.
L’un des partis, tente étrangement de convertir les musulmans que nous sommes déjà,  à l’islam et nous promet la rédemption.
Un autre verse dans le prosélytisme et sollicite notre adhésion au culte Maya et Chabbi. Le culte Maya ,  comme vous le savez nous vient d’Amérique latine ou il a connu son apogée du VIème au 9 éme siècle de notre ère.

Le culte Chebbi est né quant à lui au bord  de la rive sud de la méditerranée mais s’est déplacé au gré des  pérégrinations de son fondateur vers l’oasis de Tozeur (sud ouest de la Tunisie).
Plus sérieusement, notre peuple est plongé dans l’expectative. Les incertitudes frappent de plein fouet l’ensemble de l’activité économique.

Des politiques ont bien défini une feuille de route. Mais le trajet à suivre est trop long. Nous sommes censés élire une assemblée constituante laquelle sera chargée d’adopter une nouvelle constitution.
Mais dans quelques mois, nous serons encore au point mort.
Un pays tout entier risque de s’écrouler en raison de l’entêtement idéologique des Robespierre  qui vocifèrent et gesticulent à longueur de journée.

Et pourtant, la Tunisie compte de brillants constitutionnalistes qui peuvent en concertation avec les partis politiques confectionner plusieurs projets de constitution .Les projets seraient alors soumis à un référendum populaire.

Nous pourrions alors organiser le 23 Octobre des élections législatives et présidentielles, s’il y’a lieu. La légitimité de l’état serait ainsi totalement restaurée.

Afin de préparer de manière consensuelle les prochaines échéances, la Haute instance se doit d’accueillir tous les représentants des partis reconnus. Ainsi le climat politique s’améliorerait.

Les partis politiques défendant des valeurs proches pourraient se regrouper par pôle.
L’électeur pourrait opter pour un pôle islamique, pour un pôle de gauche ou pour un pôle républicain regroupant des partis centristes. 

Nous voterions pour un projet de société et non pour un programme de parti.
Le défi est extrêmement important.

Le premier ministre, Béji Caid Essebsi a déclaré dernièrement : Si la transition démocratique ne réussit pas en Tunisie, elle ne réussira dans aucun autre pays de la région.
Quelle Lourde responsabilité !

Riadh Azaiez