Réformer ou mourir (VI) :La réforme de la politique de l'emploi
« Réformer ou mourir » : « nous voilà arrivés au terme de cette étude de M. Habib Touhami que vous avez été nombreux à suivre, avec la mise en ligne de la dernière partie consacrée à la réforme de la politique de l’emploi suivie des conclusions générales.
Comment faire en sorte que l’emploi cesse d’être caractérisé par le sous emploi et la précarité, par une inadéquation entre la formation et les offres de l’emploi de l’économie, par la prolifération du travail au noir et finalement par une grande incertitude ?
L’auteur propose ses solutions, comme il l’a fait pour les autres « grands chantiers »(1) sur lesquels devra se pencher le nouveau gouvernement qui sera choisi par la Constituante issue des élections du 24 juillet prochain.
.jpg) Jusqu’ici, la politique de l’emploi menée en Tunisie a été articulée  autour de deux composantes: la croissance et ses bienfaits supposés sur  les créations d’emploi, l'«ensemble des interventions publiques sur le  marché du travail, visant à en améliorer le fonctionnement et à diminuer  les déséquilibres qui peuvent y apparaître ». Si la première composante  peut être considérée comme pouvant relever d’une politique de l’emploi  (on y reviendra un peu plus loin), la seconde, par contre, ne relève que  d’une politique du chômage. En fait, tant qu’elle a pu compter sur  l’immigration et sur les recrutements en masse dans la fonction publique  et les entreprises nationales, la politique de l’emploi en Tunisie a  plus au moins tenu la route. Mais dès que les « sources » de  l’immigration se sont plus au moins taries, que le recrutement dans le  secteur public est devenu rare et que le différentiel demande-offre  d’emploi est devenu important et qualitatif, les limites de cette  politique sont devenues criardes. A cela plusieurs raisons.
Jusqu’ici, la politique de l’emploi menée en Tunisie a été articulée  autour de deux composantes: la croissance et ses bienfaits supposés sur  les créations d’emploi, l'«ensemble des interventions publiques sur le  marché du travail, visant à en améliorer le fonctionnement et à diminuer  les déséquilibres qui peuvent y apparaître ». Si la première composante  peut être considérée comme pouvant relever d’une politique de l’emploi  (on y reviendra un peu plus loin), la seconde, par contre, ne relève que  d’une politique du chômage. En fait, tant qu’elle a pu compter sur  l’immigration et sur les recrutements en masse dans la fonction publique  et les entreprises nationales, la politique de l’emploi en Tunisie a  plus au moins tenu la route. Mais dès que les « sources » de  l’immigration se sont plus au moins taries, que le recrutement dans le  secteur public est devenu rare et que le différentiel demande-offre  d’emploi est devenu important et qualitatif, les limites de cette  politique sont devenues criardes. A cela plusieurs raisons.
  
  Pour l’essentiel les mesures « d’accompagnement » à la croissance ont  tourné autour de l’incitation à l’embauche moyennant des dégrèvements  fiscaux et sociaux, la création d’emplois supplémentaires dans le  secteur public, l’aide à la création de micro-entreprises par les  jeunes, l’aide à l’insertion dans la vie active par le biais de stages  en entreprises, l’introduction d’une plus grande flexibilité sur le  marché du travail et la favorisation du travail à mi-temps et des  départs à  la préretraite. Or, on sait que ces mesures, appliquées  ailleurs aussi, n’ont jamais pu franchir un certain seuil. Dans notre  cas, les politiques actives de l’emploi (PAE) n’ont servi qu’à  dissimuler le sous- emploi et à occulter les dimensions réelles du  chômage. Peu de stages du type SIVP ont abouti à un CDI et tout indique  que les SIVP n’ont guère préparé les stagiaires à voler de leurs propres  ailes, principalement dans les régions défavorisées. Sur la croissance  et ses effets sur l’emploi, rien de vraiment tranché ne permet de  confirmer ou d’infirmer une telle corrélation. Ce que l’on peut dire par  contre est qu’un taux croissance élevé ne diminue automatiquement pas  le chômage puisque des poches de croissance peuvent exister par simple  inertie et que les situations, d’un pays à l’autre, d’un taux de  croissance à l’autre, ne permettent pas de tirer des conclusions  définitives. Au demeurant, les effets sur le volume de l’emploi  dépendent du différentiel entre la croissance de la production et celle  de la productivité. Pour sa part, la croissance de la production peut  résulter de gains de productivité qui ont à leur tour des effets plus  contrastés sur le volume de l’emploi (croissance intensive). Quoi qu’il  en soit, le résultat est là puisque l’économie nationale a enregistré  des taux de croissance relativement élevés à l’heure même où la  situation du chômage s’est sensiblement aggravée.
  
  Pour cacher aux yeux du monde et à nos propres yeux la vraie dimension  du problème, tous les artifices furent utilisés. Ainsi les statistiques  officielles nous révèlent-elles que Sidi-Bouzid a un taux de chômage «  très modéré »  (moins de 10% en 2007) comparativement à Siliana ou  Jendouba par exemple (entre 24 à 26%) et que le Nord-Ouest et le  Sud-Ouest ont des taux avoisinant les 20% (seulement). Plus grave, les  indicateurs disponibles ne permettent pas de saisir la dimension de la  précarité et  du sous-emploi (le sous-emploi est défini comme étant « la  productivité au travail d’une personne qui est inférieure à son niveau  de plein-emploi » BIT 1999).
Taux de chômage par région en 2007
| 
 | Taux de chômage | 
| District de Tunis | 13,9% | 
| Nord-Est | 10,3% | 
| Nord-Ouest | 19,6% | 
| Centre-Ouest | 14,3% | 
| Centre-Est | 11,7% | 
| Sud-Ouest | 20,0 | 
| Sud-Est | 17,6% | 
| ENSEMBLE | 14,1% | 
   
Source : INS, 2008.
  
  Plus de la moitié des gouvernorats ont des taux supérieurs à la moyenne.  Certains gouvernorats de l’intérieur ont même des taux de chômage très  supérieurs à  la moyenne du pays :
  
  24 à 26% : Tozeur, Jendouba et Siliana.
  20 à 22,5% : Kasserine, Gabès, Gafsa
  14 à 19% : Tataouine, Mahdia, Manouba, Le Kef, Ben-Arous, Kébili, Médenine.
  4 gouvernorats ont des taux très modérés (moins de 10%). Il s’agit de Zaghouan, Monastir, Nabeul et Sidi Bouzid.
  Comment saisir la réalité de la situation de l’emploi dans ces  conditions ? Question difficile puisque l’instrumentation méthodologique  et statistique adéquate nous manque et que la situation politique  ajoute à la confusion générale. Cependant, quelques traits peuvent être  soulignés.  
  
  1. L’emploi en Tunisie se caractérise par le  sous-emploi et la précarité. Les travailleurs du secteur informel  (433036 emplois en 2002 selon l’INS) et les travailleurs à domicile (320  000 personnes selon certaines estimations) constituent plus du quart  de  l’emploi global. Le travail saisonnier (Agriculture, BTP et Tourisme  pour l’essentiel) occupe le 1/10 de l’emploi total. Quant au travail à  temps partiel, il occupe selon diverses sources plus de 16% de l’emploi  global. Le sous-emploi touche donc près de 40% de la population occupée.  Par ailleurs, les contrats à durée déterminée (CDD) représentent ainsi  41% des contrats de travail dans les industries textiles, de  l’habillement, du cuir et de la chaussure (ITHCC), et 58% dans le  tourisme. On peut donc dire que le sous-emploi et la précarité  touchent  plus que la moitié de la population active potentielle en 2007.  Pour  sa part, la Banque mondiale estime que  près de 1,2 millions de  travailleurs occupaient un emploi partiel, saisonnier ou précaire en  2002. 
  
  2. L’emploi en Tunisie se caractérise par une rapide tertiarisation.   Toutefois, les données chiffrées infirment cette thèse, du moins à  première vue. En effet, l’évolution de la structure de la population  occupée par secteur d’activité montre que la part du Commerce et des  Services se situe en 2010 à 49,3% (contre 17,7% pour l’agriculture et la  pêche et 33,0% pour le secteur secondaire), soit à peu près le même  niveau qu’en 2005 (49,0%) et même cinq auparavant. On pourrait donc  évoquer une stabilisation et non une forte tertiairisation sauf que si  l’on se reporte à l’évolution de la même structure dans les pays  industrialisés tôt comme la Grande-Bretagne ou les pays industrialisés  tard comme le Japon, le déversement de la main-d’œuvre du secondaire et  du primaire vers le tertiaire s’est effectué en relation avec  l’évolution des productivités sectorielles (cela explique d’ailleurs que  la part du secondaire dans la population occupée totale est nettement  plus élevée dans les pays industrialisés tôt par rapport aux pays  industrialisés tard). Rien de tel ne s’est produit en Tunisie.
  
  3. L’emploi en Tunisie se caractérise par l’inadéquation entre les  formations et les offres d’emploi de l’économie. Dès le début des années  quatre-vingt et une fois la source de l’immigration plus au moins  tarie, aucun effort d’adaptation de la formation professionnelle par  rapport aux offres d’emploi ne fût consenti. On continua à former en  fonction des capacités d’accueil des centres et de l’Université sans  jamais anticiper le moins du monde sur l’évolution des besoins futurs de  l’économie. Il faut dire qu’aucune prévision spécifique n’a été  réalisée, non faute de moyens mais bien par manque de volonté. Cela me  rappelle l’anecdote, réelle, d’un bourgeois de ma région qui acheta  naguère une voiture tout en ne sachant pas bien conduire. Un jour, dans  un tournant qu’il connaissant bien pourtant, il lâcha tout, freins et  volant, pour crier ‘fossé, fosse’ pour s’encastrer dans ce fossé. C’est  très exactement ce qui se passa pour notre politique de l’emploi. Les  effectifs scolaires étaient bien connus, leur évolution aussi. On savait  donc que le nombre de diplômés du supérieur allait exploser et que  parallèlement les besoins de l’Education allaient diminuer. On savait  aussi  que la formation universitaire correspondait peu à l’évolution  économique et que le mode de savoir dispensé ne permettait pas aux  diplômés de s’adapter même quand ils le voulaient bien.
  
  4. L’emploi en Tunisie se caractérise par les effets du  PAS (Plan  d’Ajustement Structurel). D’un côté, les rigueurs de la politique  économique et financière ont conduit au rétrécissement des capacités de  l’emploi dans la Fonction Publique et les entreprises nationales, de  l’autre les exigences du PAS ont conduit à la déréglementation du marché  du travail et la précarisation de l’emploi salarié. Ainsi et selon la  Banque Mondiale elle-même,  600 000 personnes occupaient un emploi  partiel en 2004 et 550 000 autres personnes occupaient un emploi  saisonnier, soit  42% de l’emploi global à l’époque. On peut donc dire  que le travail précaire est donc devenu  un trait caractéristique du  marché du travail tunisien. Les contrats à durée déterminée (CDD)  représentent ainsi 41% des contrats de travail dans les industries  textiles, de l’habillement, du cuir et de la chaussure (ITHCC), et 58%  dans le tourisme.
  
  5. L’emploi en Tunisie se caractérise par la prolifération du travail  au noir. Ce phénomène est lié d’une part à la fragilité et au rendement  du travail dans le secteur informel, d’autre part à l’accroissement du  nombre de personnes pourvues d’un « second  emploi » et du nombre de  retraités repositionnés sur le marché du travail après leur départ à la  retraite. D’aucuns ont été tentés de vite sauter le pas en faisant  prévaloir une corrélation entre le double-emploi (ou l’emploi-retraite)  et le taux de chômage. Pour l’heure, aucune étude sérieuse ne confirme  cette corrélation.
  
  6. L’emploi en Tunisie se caractérise désormais par une grande  incertitude. A l’heure actuelle, l’impact de la situation politique et  sociale sur l’emploi existant n’est pas connu. Nonobstant l’emploi dans  le primaire, l’industrie non manufacturière et l’Administration qui sera  altéré à un degré moindre, l’emploi dans les industries manufacturières  et les services marchands (Tourisme et Transport notamment) est  directement lié à la conjoncture post-14 Janvier. Quant aux créations  d’emplois et dans la mesure où elles sont nécessairement dépendantes de  l’évolution de cette conjoncture, nul ne saurait avancer des hypothèses  plausibles. Il faudra probablement attendre le résultat des élections et  les premières mesures gouvernementales pour en statuer. 
  
  Quoi qu’il en soit, notre politique de l’emploi doit être revue, dans  ses buts, ses moyens et sa philosophie générale. Des éléments  constitutifs de cette politique ont déjà été exposés dans le chapitre  consacré à la politique du développement. D’autres le seront en  conclusion de celui-ci. Il s’agit pour l’heure d’insister sur les  erreurs à ne pas commettre. En effet, l’affolement et l’amalgame n’ont  jamais été de bons conseils.  
  
  1. Quelle que soit la gravité de la situation, c’est le nombre  d’emplois qu’il faut augmenter et non le nombre d’employés. S’agissant  de la Fonction Publique et des entreprises nationales, le recrutement  doit correspondre aux besoins, strictement aux besoins. En effet,  l’accroissement abusif du nombre de fonctionnaires conduit à  l’alourdissement de la charge fiscale qui pèse sur l’économie et sur les  salariés eux-mêmes, pire à clochardiser davantage les fonctionnaires et  à pérenniser le comportement malsain du « beylik ». Si l’on procède de  même dans les entreprises publiques, ce sont les consommateurs qui en  paient le prix (Electricité, Gaz, Transport)  ou bien encore les  investissements futurs de ces entreprises avec des conséquences graves  sur l’emploi lui-même.    
  
  2. Il ne faut pas recourir à la préretraite. En 1986, 4507 personnes  ont été mises à la préretraite pour un coût total de plus de 72 MD et  non pour 12 MD comme les services du Plan l’avait prévu (ces services  ont tablé sur 10.000 préretraités). Ainsi le coût unitaire s’était élevé  à quelque 18.000 dinars, soit trois fois plus que le coût d’un emploi  créé dans l’industrie manufacturière en moyenne. Le simple sens aurait  souscrit à la nécessité de créer plus d’emplois avec cet argent. Au  demeurant, notre système de retraite est financé par répartition et non  par capitalisation. Le financement de la préretraite signifie donc  l’alourdissement de la charge qui pèse sur les actifs cotisants et la  mise en danger des équilibres financiers des régimes.
  
  3. Il ne faut pas céder aux sirènes trompeuses du malthusianisme.  Dans son ouvrage « La montée des jeunes » Alfred SAUVY donne une  définition très précise du malthusianisme en notant « chaque fois que se  produit une différence (il s’agit ici de la différence entre la demande  de population active et l’offre d’emplois), un écart entre deux  grandeurs, deux choses qui devraient être au même niveau, il y a deux  façons de rétablir l’équilibre, aligner vers le haut ou vers le bas. En  annonçant qu’il y a excès de quelque chose, l’optique malthusienne  suggère instinctivement de niveler vers le bas ». Autrement dit, cette  vision se base sur le postulat erroné que la quantité de travail est  limitée. Il faut donc « partager » le travail. Or sous-entendre que le  travail est limité nous renvoie à un autre postulat erroné, lui aussi :  c’est celui de la saturation des besoins. On sait pourtant que les  besoins ne sont pas tous satisfaits, mais les politiques économiques  n’en ont cure puisqu’elles sont confortées par le vox-populi et par la  force de l’apparent, éventuellement même par les syndicats et les  réflexes corporatistes : trop de médecins, trop d’avocats, trop de  vendeurs, trop de professeurs, etc. Alfred Sauvy disait: « le travail  crée le travail».  Car il n’existe de leviers essentiels pour améliorer  durablement la situation de l’emploi que l’investissement, la formation,  le développement régional et l’amélioration des revenus. 
  
  A l’heure actuelle, près de 180.000 chômeurs du Supérieur attendent de  trouver un emploi dont près de 80% de maitrisards et de diplômés des  filières courtes. Dans les prochaines cinq années, 50.000 diplômés du  supérieur au moins se déverseront annuellement sur le marché du travail  dont l’essentiel sera toujours composé des filières les moins aptes à  l’insertion dans la vie active. Ni l’économie tunisienne, ni nulle autre  économie de taille ou de niveau de développement comparable ne sont  capables de résorber ce type de  chômage dans le court terme.  Par  ailleurs, il serait irresponsable de faire croire aux diplômés du  supérieur que leur problème trouverait une solution indépendamment du  chômage en général. En fait, le nombre d’emplois qui pourraient être  offerts aux diplômés du supérieur est dépendant du volume des emplois  créés de façon globale. Dans cette perspective, l’Université, le système  éducatif et la formation professionnelle nous doivent un sérieux examen  de conscience. Comment ces institutions acceptent-elles de rester  neutres ou passives face à l’inadaptation « professionnelle » et sociale  des  diplômés alors que la Nation leur octroie plus de 8% de son PIB ?  Au-delà de la responsabilité des pouvoirs publics, le corps enseignant  et les formateurs ont à assumer les leurs de responsabilité. Par manque  d’adaptation, notre politique éducative et de formation est en train de   produire des effets négatifs sur la croissance, les revenus et  l’emploi.  
  
  On ne bâtit évidemment pas sur du vent. Il nous faut donc partir des  réalités économiques nationales et internationales : manque de  compétitivité et d’intégration de l’économie nationale, poches de  résistance aux progrès et à l’amélioration de la productivité, effets de  la globalisation, de la concurrence étrangère et du caractère volatil  des marchés financiers, etc. Parallèlement, l’idéologie, quelle qu’elle  soit, doit être bannie. C’est dans ce cadre qu’il nous faudra passer  nécessairement par la création de beaucoup plus d’emplois salariés dans  les régions défavorisées afin de faire « émigrer » l’emploi au lieu  d’encourager l’émigration des populations (il y a une corrélation  directe et significative entre le niveau de l’emploi salarié et l’emploi  total dans les régions d’une part, le niveau des dépenses par personne  et par an d’autre part). Sur ce plan, le « volontarisme » n’y suffira  naturellement pas. Malgré tout,  certains pays libéraux n’ont pas hésité  à recourir à des mesures volontaristes (exemple du Général de Gaulle en  France concernant le « déménagement » de l’activité industrielle du  bassin parisien vers la province). C’est pour dire que dans ce domaine,  ce n’est pas l’idéologie qui doit primer, mais bien l’intérêt général.  Au demeurant, entre un Etat « neutre » et un Etat « omnipotent », il y a  bien une marge. Au-delà des querelles idéologiques, n’importe quel  observateur avisé conviendrait que rien ne peut être fait dans certaines  régions de l’intérieur et du sud sans l’intervention ou la  bienveillance des autorités régionales. Le nier, c’est faire preuve  d’une grande mauvaise foi.
  
   Les mesures structurelles
- L’emploi n’étant en définitive que la résultante l’activité  économique, le négatif de la photo en quelque sorte, la première mesure  doit viser au déblocage et ensuite  l’accélération du processus du  développement. Un acte politique nécessaire peut symboliser le  changement de cap ainsi introduit : la création d’un Ministère de  l’Economie, de l’Industrie et de l’Emploi.
 
- La seconde mesure concerne l’orientation de l’investissement vers les activités à haute teneur en VA. Conformément à ce qui a été noté précédemment, cette orientation nécessite la révision du code de l’investissement et du mode de financement et peut être même la redéfinition du rôle de l’Etat dans le secteur concurrentiel. Cette hypothèse ne doit pas être écartée au nom de l’idéologie, qu’elle soit libérale ou étatiste.
- La troisième mesure est d’ordre « culturel ». Jusqu’ici,  l’entreprise tunisienne a été considérée par les travailleurs et l’Etat  comme une vache à lait, sans plus. Or, c’est l’entreprise qui créé la  richesse et l’emploi en fin de compte. L’absence d’une  culture  d’entreprise fait toute la différence entre une société progressive et  une société régressive. Il est donc indispensable qu’au sein des  entreprises, le dialogue social puisse prendre corps pour aller au-delà  des considérations classiques sur le salaire ou les conditions de  travail.
 
- Pour ce faire, il est urgent de développer et de diversifier  l’information économique. Il n’est pas normal que l’école ne puisse pas  dispenser une culture économique minimale et basique ni que les  informations économiques soient produites uniquement par les instances  officielles. Et d’ailleurs comment rendre la vie démocratique aussi  pleine que possible si le citoyen n’a pas les moyens de comprendre les  implications des décisions économiques et financières que le  gouvernement prend en son nom.
 
- Le cas particulier des petites et moyennes entreprises doit être  pris en considération tant au niveau du financement qu’au niveau de  l’octroi des marchés de l’Etat (les deux volets étant liés au demeurant)  ou bien encore au niveau de la flexibilité   En effet, le développement  des entreprises ne s’opère pas de façon similaire ou linéaire selon  qu’il s’agisse de grandes ou de moyennes et petites entreprises. Une  grande entreprise sait négocier et obtenir un allègement de ses taux  d’intérêt débiteurs, mais pas une PME. A ce  problème s’ajoutent le  manque de fonds propres des PME ainsi que la difficulté de fournir les  garanties exigées par les banques.
 
- Il s’en suit que le système financier doit être réformé à son  tour,  et ce pour insuffler à l’activité économique la dynamique qui lui  manque. Pour l’heure, ce système se contente de prélever des intérêts  sans trop s’impliquer outre mesure dans le processus de développement du  pays.  
 
- Toute politique de l’emploi doit intégrer à l’avenir la  participation active des régions à l’aménagement du territoire et à  l’essor de la politique industrielle. Sans cette participation, on  continuera à créer des emplois là où le chômage est le moins virulent  alors qu’il s’agit de créer des emplois là où se trouvent les taux de  chômage les plus importants.
 
- L’amélioration de la situation de l’emploi est dépendante de notre  connaissance du marché de l’emploi et de son évolution future. Il s’agit  d’une part d’affiner nos données relatives à la demande d’emploi à  travers la révision des taux d’activité spécifiques par sexe et âge afin  de mieux tenir compte de la réserve de population active qui vient à  chaque fois perturber le volume de la demande additionnelle. Il s’agit  d’autre part de mieux  connaître l’offre par type et niveau de  qualification. Cette logique s’applique naturellement à l’échelle  régionale. Sans les données recueillies par ce biais,  aucune prévision  n’est possible à l’heure où les incertitudes liées à la conjoncture  internationale ou nationale ajoutent à la faiblesse ou à l’insuffisance  de notre instrumentation statistique et de prévision. 
 
- L’amélioration de la situation de l’emploi passe aussi par la  diminution de la durée du chômage. Ceci n’est possible que si les moyens  de gestion du marché de l’emploi sont réformées et si, concomitamment,  la formation professionnelle réaménagée afin qu’elle puisse répondre  rapidement à la demande des entreprises. La structure qui chapeaute la  formation professionnelle devra donc être revue en conséquence.
 
- Un dernier point et des plus importants : la préparation à la vie active. Il ne faut pas le cacher, notre système éducatif ne prépare pas suffisamment à l’entrée dans la vie active et notre système de formation ne prépare pas non plus à l’entrée dans la vie professionnelle. Il faut donc engager sans tarder la préparation des « assisses nationales à l’insertion ». Université, entreprises, spécialistes, formation professionnelle, parents d’élèves et élèves eux-mêmes doivent y être invités.
Mesures conjoncturelles
- Etant donné la place qu’occupe le secteur du BTP dans l’emploi et  de son impact sur les autres secteurs économiques, un programme national  de construction d’édifices publics peut être proposé. A l’heure  actuelle, l’Etat et les Caisses de Sécurité Sociale dépensent des sommes  considérables en location de bureaux. C’est le cas aussi bien à  l’échelon central que dans les régions. Pour ce faire, un «  réaménagement » des crédits alloués à certains projets d’infrastructure  s’impose, en raison notamment de leur moindre impact sur l’emploi.
 
- La seconde mesure concerne la mise en place  d’équipes  pluridisciplinaires à la disposition des Gouverneurs : économistes,  démographes, sociologues, pédagogues, planificateurs, financiers, etc.  Ces équipent doivent donc recevoir une formation complémentaires au sein  de l’Université, de l’Administration centrale et des instituts et  organismes publics : INS, IEQ, Normalisation, CEPEX, etc.
 
- Un programme national d’archivage et micro-filmage des documents administratifs, juridiques et culturels doit être mis en place. Une Nation sans histoire est une Nation perdue. Ce travail, utile, est finalement à la portée des chômeurs du supérieur pour peu que les organismes officiels spécialisés soient appelés à la rescousse.
  Conclusions 
Au-delà des combinaisons possibles des facteurs favorables et des  conclusions des théories économiques du développement, il semble que  seuls les pays ayant réussi à établir une meilleure répartition des  revenus aient été à même de développer durablement  une épargne  suffisante pour financer leurs investissements. Dans la situation d’un  pays émergeant comme le nôtre caractérisé par un grand écart de  patrimoine et de revenus, l'épargne des plus nantis n’est pas  nécessairement consacrée à l’investissement mais plutôt à des  consommations de luxe ou exportée vers l’extérieur. Parallèlement et en  raison de la politique suivie, l’épargne des classes moyennes est  insuffisante pour soutenir l’effort d’investissement. D’ailleurs  l'épargne  ne parvient pas directement à l'investissement puisque celui-ci  transite par les institutions financières qui le rendent cher et parfois  même inaccessible.  La politique des revenus a donc des effets directs  sur l'investissement et la croissance.
  
  Notre pays semble avoir sacrifié son processus de développement en  s’inclinant devant la théorie de l’offre telle qu’est prônée par les  institutions financières internationales, notamment en ce qui concerne  la question de la modération salariale. L’aggravation des inégalités et  le moindre  bénéfice tiré de la croissance par le plus grand nombre  s’expliquent essentiellement par le bas niveau des salaires minima et  par  la compression des salaires réels. Cette compression (il s’agit en  fait d’une baisse avérée des salaires réels) n’a pas manqué d’arrêter  net l’évolution du profil de la demande mesurable par la stagnation  relative de l’évolution des coefficients budgétaires. De plus, le  resserrement des inégalités se traduit par des opportunités de  croissance fondées en partie sur le marché intérieur alors que  l’accroissement des inégalités, résultat de la compression des salaires,  suscite invariablement une extraversion plus grande, c'est-à-dire une  croissance fondée sur l’exportation de produits à faible valeur ajoutée  et à faible niveau technologique. 
  
  C’est à ce niveau que le politique doit être réintroduit dans la  réflexion en cours sur les rapports dialectiques entre développement et  répartition des revenus, non qu’il fût absent dans l’explicitation des  déterminants que nous venons d’évoquer, mais parce que de l’avis même  des instances internationales le problème de la gouvernance se pose  désormais en des termes tels que les interactions entre le  fonctionnement et la nature des institutions politiques d’une part, le  développement et la croissance d’autre part, doivent être prises en  compte quant à l’efficience comparative des processus d’une part, du  niveau et des conditions de l’aide apportée par le FMI et la BM d’autre  part. Autrement dit, il nous faut poser le problème de l’interaction des  institutions politiques et du développement économique sur le long  terme. Dans ce cadre, plusieurs facteurs politiques ont été mis en avant  pour expliquer les écarts de croissance entre pays : démocratie,  respect des droits de l’homme et de la propriété, instabilité politique,  etc. On reste malgré tout dans une logique particulière (tronquée  dirait-on) dans la mesure où les études en question ont considéré les  variables institutionnelles comme des facteurs exogènes, déterminant la  croissance à long terme sans être eux-mêmes influencés par les  performances de l’économie. Tout indique, au contraire, que sur le long  terme, le cadre institutionnel n’est pas figé et qu’il a une influence  significative sur les déterminants de la croissance tout en subissant  lui-même l’influence négative ou positive du développement économique.  C’est très exactement le sens du postulat que nous avons retenu dès le  départ en réfutant l’existence d’une primauté de l’économique sur le  social. Au demeurant, les liens entre sphère politique et sphère  économique relèvent d’une relation très complexe, à l’instar de ce qui  se passe entre démocratie et croissance. En tout cas, si la forme des  institutions semble être en elle-même préjudiciable dans certains cas à  de bonnes performances économiques, les relations qu’elle entretient  avec les autres déterminants politiques renversent les termes de la  réflexion. La démocratie se présente ainsi comme une condition  essentielle à une alternance du pouvoir et affecte, par ce biais,  positivement la croissance. En même temps, et cela a certainement été le  cas pour nombre de pays, l’alternance politique non maîtrisée peut  conduire à l’instabilité politique, et par voie de conséquence au  blocage ou au freinage du processus de développement.
  
  En fait, les résultats des études  relatives à l'influence de  l'instabilité politique sur la croissance économique sont moins indécis  que ceux relatifs au rôle de la démocratie. Certes, l'instabilité  politique ou institutionnelle a probablement des effets négatifs sur la  croissance et le développement. Certes, l'alternance politique a une  influence beaucoup moins claire sur les performances économiques d'un  pays. Mais au bout du compte, ce type de raisonnement est vide de sens.  La démocratie et la bonne gouvernance n’ont pas à être constituées en  pendant ou en appendice de la croissance et du développement. De  surcroît, si la nature du régime politique peut avoir des conséquences  plus au moins directes et plus au moins quantifiables, certaines ou  incertaines, positives ou négatives,  sur la création des richesses,  l’histoire montre avec autrement plus de certitude que la nature du  régime politique a des incidences incontestables, presque logiques  finalement, sur la répartition des richesses produites.   
  
   Cette proposition va naturellement à l’encontre des deux idéologies  dominantes du siècle qui vient de s’écouler : le marxisme et le  libéralisme. En effet, les doctrines libérales et le marxisme  traditionnel ont partagé au fond la même croyance que la question de  l’égalité n’en est pas une puisque la dynamique économique du marché  d’un côté, la logique de la lutte des classes de l’autre, auront à  résoudre toutes les questions sociales. Or si l’une a échoué au niveau  de la création des richesses, l’autre a  au niveau de leur répartition.  Nous sommes donc en droit de renvoyer dos-à-dos ces deux conceptions et  de poser la question des rapports liberté/égalité à partir d’une théorie  à élaborer de la justice sociale. C’est d’autant plus nécessaire que la  prédiction, très violemment contestée à son époque, de Raymond ARON sur  la parenté des modèles marxiste et libéral (tous deux qualifiés par lui  de modèle de croissance) sonne juste et que nous ne cessons de dire ici  qu’il faut mettre l’accent en priorité sur les interrelations  socioéconomiques propres à un processus de développement. 
  
  Si nous considérons qu’il y a bien quatre sphères jouant pleinement dans  le déblocage de notre processus de développement et de son accélération  par la suite: la politique de développement, la stratégie industrielle,  le système éducatif et de formation, la politique de redistribution des  revenus; on conviendra aisément qu’aucune sphère n’est indépendante par  rapport aux trois autres, et que toute sphère est conditionnée dans son  évolution par les évolutions des autres sphères tout étant elle-même à  l’origine des évolutions affectant les autres sphères. Ainsi le  rendement du système éducatif est tributaire des moyens que lui accorde  la redistribution des revenus (les transferts sociaux notamment), mais  il dépend dans une large mesure de la répartition primaire des revenus  en ce sens que la démocratisation de l’enseignement n’est pas suffisante  à elle seule pour rétablir l’équité sociale, encore moins la mobilité  sociale. De son côté, le processus de développement requiert  l’accroissement de la productivité qui dépend tout à la fois de  l’accroissement du capital par travailleur (K/L) et de l’accroissement  du capital humain, lequel dépend de l’efficience du système éducatif et  de l’efficience des mécanismes de répartition et de redistribution des  revenus. L’intégration « développante »  ne trouve donc pas ses  références uniquement dans les agrégats et les indicateurs strictement  économiques tel le TEI ou le contenu en importations de la demande  finale, mais bien dans l’ensemble des structures structurantes (ou  cognitives) et des structures structurées (ou sociales).     
  
  L’accroissement des richesses produites par un pays peut donc cohabiter  avec l’élargissement de l’éventail des revenus et du patrimoine. Elle  peut alors conduire à l’appauvrissement, ce qui n’est pas du tout  contradictoire avec le recul concomitant de la pauvreté telle qu’elle  est mesurée par la Banque Mondiale ou l’INS (à titre de comparaison, le  BIT situe le taux de pauvreté en 1900 à 20,7% contre 6,7% pour l’INS).  Il existe donc bien un seuil quant à la répartition primaire des revenus  au-delà duquel toutes les politiques de redistribution sont  inopérantes. Autrement dit, si la part des salaires dans la valeur  ajoutée est faible au regard de la part de l’emploi salarié dans  l’emploi total et des niveaux de productivité sectorielle, les  mécanismes de redistribution des revenus conduisent invariablement à  l’aggravation des inégalités sociales au lieu de les atténuer. C’est  dire que la répartition équitable des richesses doit d’abord s’effectuer  au niveau de la répartition primaire, sinon la redistribution ne pourra  jamais prendre le relais. Notre propos va évidemment à l’encontre d’une  certaine orthodoxie économique qui entend laisser les lois du marché  décider seuls de la répartition primaire, mais on conviendra  que l’état  de déséquilibre actuel ne constitue nullement le résultat « normal » de  ces lois, mais bien le résultat d’une option politique puisant ses  références ailleurs que dans les réalités socioéconomiques du pays. 
  
  Si la fiscalité relève de l’importance accordée aux valeurs de  citoyenneté et de solidarité par une société quelconque, elle relève  aussi du choix politique quant à la cohésion sociale et à la solidarité  nationale. Sur ce plan, la fiscalité constitue le moyen le plus simple  et le plus efficace pour réduire les inégalités. Or notre système fiscal  donne des privilèges exorbitants aux plus riches, qui paient moins  d’impôts et détournent la loi à leur seul bénéfice.  L’héritage «  culturel » de l’ère Ben Ali est à cet égard des plus révoltants puisque  ce régime a ancré l’idée que la fiscalité est une charité envers les  moins bien nantis, une obligation morale pour les riches (Fonds de  solidarité type 26-26 etc.), alors qu’il ne s’agit en fin de compte que  d’un devoir élémentaire : payer ce qu’on doit à la collectivité. En  effet, « il y a une chose pire que de payer l’impôt sur le revenu, c’est  de ne pas en payer ».
  
  Il est temps d’en finir avec des schémas de développement élaborés de  façon centralisée,  sans dialogue, sans la prise en compte des  aspirations régionales et des déséquilibres sociaux. Notre stratégie du  développement doit être démocratique, c'est-à-dire discutée à tous les  niveaux, partant des régions et de leur potentialité pour aboutir à un  schéma d’ensemble, cohérent et intégré. Ceci ne veut surtout pas dire  que les préoccupations à l’échelle nationale doivent être minimisées, au  contraire. Notre politique de développement devra donc concilier la «  construction » d’un modèle en deux volets, sinon elle ne sera ni  réaliste ni efficace. Elle doit pour ce faire être tournée davantage  encore vers les secteurs innovants et porteurs comme les TIC, la  biochimie, l’économie du développement durable, etc. Mais elle doit  surtout rechercher un point d’équilibre entre les secteurs riches en  emplois mais pauvres en VA et les secteurs riches en capital et en VA,  mais pauvres en emplois.  Le même équilibre devrait être recherché entre  les investissements directement productifs et les investissements à  productivité différée comme l’enseignement, la formation, la culture et  la santé. 
  
  Bref, des réformes de fond, difficiles et complexes, attendent le pays.  D’autres non évoquées ici sont aussi urgentes : les équilibres  financiers de la sécurité sociale, la réforme hospitalo-universitaire  (un vieux serpent de mer), l’aménagement territorial, les circuits de  distribution, la gestion de l’eau, la politique énergétique, etc. Aucun  gouvernement aussi légitime et décidée qu’il soit, ne peut les réaliser  si la société tunisienne reste exagérément impatiente, totalement  amorphe ou  foncièrement recroquevillée sur ses acquis. Des signes  avant-coureurs n’incitent pas à l’optimisme : la pauvreté des débats et  des programmes politiques, le développement exacerbé des corporatismes,  le particularisme régional ou professionnel, l’absence de civilité,  le  nihilisme et le nombrilisme. La démocratie a pour tâche de rationaliser,  canaliser et tempérer ces mouvements contradictoires. On verra bien si  elle en sera capable et si le régime des partis généré inévitablement  par le mode de scrutin choisi constituera oui ou non un handicap  insurmontable. Souhaitons qu’il n’en soit pas ainsi, sinon le pays ira  tout droit dans le mur.
  
  Habib Touhami
  
  (1) A lire aussi :
  
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Je tiens en premier lieu à féliciter Mr touhami pour la série d’articles « réformer ou mourir » dont la qualité intellectuelle et la profondeur des idées sont certaines. A propos de ce dernier volet et de la conclusion générale,il y a lieu de formuler quelques remarques : 1- La réforme de la politique de l’emploi a été appréhendée d’un point de vue beaucoup plus idéologique (théorique) qu’orientée vers un éclaircissement des futurs décideurs (pourtant première intention de l’auteur) 2- Certains aspects très particuliers à la situation du pays post révolution et actuelle ne peuvent pas s’accommoder des théories classiques néo-classiques ou modernes développées en matière de politiques d’emploi en l’occurrence la malthusienne ou keynésienne (politique d’emploi active ou passive, à tendance de réduction de la règlementation ou réglementant tous les aspects du marché du travail) 3- Malgré l’effort d’exhaustivité recherchée de nombreux éléments de réflexion ayant une incidence sur le sujet n’ont pas été suffisamment développées en l’occurrence l’exiguïté du marché tunisien, les économies concurrentielles des économies de la région du Maghreb, ainsi que la politique décalée des décideurs dont vous avez parlé avec beaucoup de réussite dont notamment la prolifération des crédits à la consommation ayant anéanti l’épargne nationale et la politique salariale ayant paralysé la consommation considérée comme le moteur du développement en l’absence des matières premières et de la fragilité des exportations. 4- Je trouve que la conclusion souffre de raccourcis préjudiciables à la compréhension de l’article tel que l’affirmation que toute les politiques s’entremêlent (éducation –formation –fiscalité- transferts sociaux… etc) sans en expliquer les relations de cause à effet ente elles 5- En tout état de cause il a été aussi agréable qu’instructif de suivre cette initiative et on en redemande

Le titre est-il bien choisi ? Et si on ne voulait pas mourir, même si on ne veut pas réformer de la manière dictée ?

C'est bien .Soit . Et la réforme de la culture , qu'en est-il ? Toujours à la traine .

Pendant une génération, il faudra se limiter à 1 enfant par couple... Pendant une génération, les universités ne devront former QUE des créateurs d'entreprises, capables d'employer des millions de "travailleurs découragés" (comptés dans la statistique des travailleurs) Googlez " travailleurs découragés" et aussi NAIRU... Voyez comme les banquiers centraux sont pervers...
 
 
							 
 
							 
 
							 
  
 
           		 
 
           		 
 
           		 
 
           		 
 
           		 
 
           		 
 
           		 
 
           		 
 
           		 
 
           		 
           	 
           	 
           	 
				 
				 
				 
				 
 
			 
 
			 
 
			 
 
			 
 
			