News - 21.04.2011

Vers un Pacte Républicain?

Les partis politiques, les représentants des organisations nationales, les régions ainsi que des personnalités nationales représentées au sein du conseil de la haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, la réforme politique et la transition démocratique ont défendu des thèses divergentes au sujet de la formulation du pacte républicain auquel ont appelé les différentes sensibilités politiques du pays quelques mois avant l'élection de l'Assemblée Nationale Constituante.

Lors de la réunion du conseil de la haute instance qui a eu lieu, mercredi, plusieurs intervenants ont souligné la nécessité de conférer à ce pacte un «caractère juridique contraignant» pour tous les candidats en lice aux élections de la Constituante, alors que d'autres ont considéré que «la dimension morale et éthique du pacte est capable d'éviter d'éventuels dérapages, lors de l'opération électorale».

Ils ont, également, estimé indispensable que le contenu du pacte soit « fidèle » aux sacrifices consentis par le peuple tunisien et garantisse les acquis accomplis par le pays depuis l'indépendance, en prévision de la soumission de ce pacte à un référendum.

D'autres intervenants ont appelé à incorporer des dispositions de la Déclaration Universelle des Droits de l'homme et des principes des pactes internationaux ratifiés par la Tunisie dans le texte du pacte républicain afin qu'il réponde au mieux aux aspirations du peuple et consacre les acquis civilisationnels et historiques de la Tunisie.

La proposition visant à remplacer l'expression « pacte » par celle de « Déclaration tunisienne des fondements de la citoyenneté » a suscité une large approbation auprès des membres du Conseil.
Plusieurs intervenants ont salué cette proposition qui, à leurs yeux, est en harmonie avec les aspirations de tous les tunisiens, dés lors que le principe de citoyenneté défendu par la révolution du 14 janvier, repose sur la consécration des libertés, de l'égalité, de la justice et du bannissement de la violence.

D'autre part, la question de l'élaboration d'un pacte contraignant qui engage tous les acteurs politiques a fait l'objet de polémique au sein du conseil de la haute instance. Les votes recueillis à cet effet ont fait ressortir une majorité favorable à cette proposition contre quatre membres qui étaient contre l'idée, dont une personnalité nationale indépendante et trois issus du Congrès pour la République.

Expliquant les motifs de ce refus, M. Samir Ben Amor, représentant du congrès pour la République, a affirmé l'Agence TAP que « son parti est hostile au caractère contraignant du pacte, dès lors qu'il n'existe pas un pouvoir au dessus de celui de la Constituante qui sera élue par le peuple ».

Il a ajouté, à ce propos, que le Conseil de la Haute Instance pour la réalisation des objectifs de la révolution n'est pas représentatif de toutes les sensibilités politiques du pays et partant, il ne peut s'ériger en un interlocuteur officiel de tous les partis.