News - 14.03.2011

Tsunami au Japon : les Tunisiens sont tous sains et saufs

L’ambassade de Tunisie à Tokyo a dû pousser un long soupir de soulagement : tous les ressortissants tunisiens établis au Japon (soit près de 500 dont 359 sont immatriculés sur les registres consulaires) sont sains et saufs. Trois d’entre eux, des chercheurs post-doctorants, résidant dans la région de Sindai, particulièrement touchée par le Tsunami, ont dû être rappelés à Tokyo où ils ont été hébergés par des compatriotes, apprend Leaders auprès de l’ambassade.

«Il a fallu guetter le rétablissement des liaisons téléphoniques, coupées, pour pouvoir appeler un à un tous les Tunisiens et s’assurer de leur sécurité» ajoute notre source. Dès le déclenchement du séisme, la petite équipe de l’ambassade, formée de 3 diplomates et deux autres agents (consulaire et financier), conduite par le chargé d’affaires, M. Mohamed Trabelsi, depuis la démission de l’ancien ambassadeur Noureddine Hached, s’est mise à l’œuvre. Tout au long du weekend, elle était en poste, 24 heures sur 24 comme a pu le constater Leaders, à travers des appels téléphoniques (compter 8 heures de décalage horaire par rapport à la Tunisie, contact : 3-6-6, KUDAN MINAMI, CHIYODA – KU,  TOKYO 102 – 0074 – JAPON - E-mail:embassy-of-tunisia@cyberoz.net ; Tel. : 00813 35 11 66 22). Les Tunisiens au Japon sont pour la plupart étudiants et chercheurs, basés surtout à Tokyo et Tsukuba dont l’université entretient des relations étroites avec la Tunisie.

Leaders a pu joindre de son côté, le Professeur Abderrzak Ben Abdallah, Director of Systems Architecture Laboratory, University of Aizu, à Aizu-Wakamatus city, où il réside avec sa famille et qui est à 100 km seulement de la côte où s’est déclenché le Tsunami. «Nous allons bien, plus de frayeur que de mal, Hamdoullah, nous dit-il. J’ai à mes côtés un étudiant tunisien, Akram Ben Ahmed, qui est chercheur dans mon laboratoire, et nous sommes les seuls tunisiens dans la région. Et tout se passe bien.» Quant aux dégâts subis dans son laboratoire, Abderrazek indique qu’il s’agit surtout de livres et d’instruments scientifiques, tous les rayonnages étant tombés par terre, tout comme certains équipements de l’université. »

«Les Japonais vouent depuis longtemps beaucoup d’amitié pour la Tunisie, rapporte à Leaders, l’un de nos compatriotes, et montrent un intérêt tout particulier pour Carthage et Hannibal  auquel ils s’identifient particulièrement. Ces sentiments se sont transformés en véritable admiration, après la révolution du 14 janvier.» De retour à Tunis, juste avant le séisme, l’ancien ambassadeur à Tokyo, M. Noureddine Hached a exprimé à Leaders ses « sentiments de profonde compassion avec le peuple japonais dans cette grande épreuve, la plus dure subie depuis la deuxième guerre mondiale », soulignant l’amitié entre les deux pays.

Moins de risques, mais vigilance maintenue

Si le premier réflexe était de contacter les membres de la communauté tunisienne, pour s’enquérir de leur situation et leur réitérer les recommandations de sécurité, l’ambassade a également entrepris une série de contact avec les autorités et les autres missions diplomatiques.

A présent, la probabilité de séisme diminue, selon des sources japonaises consultées. Mais les risques d’émanations nucléaires persistent, avec deux hypothèses, soit le refroidissement des réacteurs, ce qui sera positif, soit la poursuite d’explosions. L’ambassade de France, à titre de précaution, estime que « même si aux dires des autorités japonaises auxquelles nous accordons notre confiance, la ville de Tokyo n’est absolument pas soumise à une quelconque retombée radioactive, nous pensons raisonnable de conseiller aux personnes qui n’ont pas de raison essentielle de rester à Tokyo de s’éloigner quelques jours de la région du Kanto.»

D’après le site internet de l’ambassade , deux explosions simultanées ont eu lieu ce matin dans la centrale de Fukushima (Fukushima I-3). Les causes sont encore en cours d’analyse, mais les autorités japonaises viennent de confirmer qu’il s’agit bien d’une explosion d’hydrogène (comme avant-hier à Fukushima I-1), sans endommagement du réacteur. Les mêmes autorités estiment que la situation est sous contrôle et qu’aucune autre explosion n’est attendue. Selon l’Agence de sûreté nucléaire, avec laquelle nos spécialistes sont en contact, les émanations radioactives seraient du même ordre que celles de l’explosion précédente. L’état des radiations sur tout le territoire japonais peut être consulté à l’adresse suivante : [http://www.bousai.ne.jp/eng/]. Elle montre que la situation était normale à partir de Ibaraki et en deçà, vers le sud, à 14h.30. Par ailleurs, selon l’Agence japonaise de météorologie, avec laquelle nous sommes également en contact, le vent était faible et orienté vers le nord-est, c’est à dire dans une direction opposée à celle de Tokyo. Toujours selon la même source, la situation est stable partout ailleurs : les refroidissements des réacteurs se poursuivent. »

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