News - 02.12.2025

Édito: Que l’année qui s’annonce soit meilleure

Édito: Que l’année qui s’annonce soit meilleure

Point de trêve respectée, point de paix négociée, mais une reddition complète imposée. La négociation apparente n’est que de pure forme. Ce qu’exige le président américain Donald Trump en Palestine, surtout, n’obéit qu’à une seule loi : la sienne. Son plan pour Gaza, avalisé par le Conseil de sécurité de l’ONU, est en fait l’expression de «ni territoire, ni peuple, ni Etat», comme l’a bien résumé le Pr Slim Laghmani. «Une mise sous tutelle pour une durée indéterminée», sans droit de recours. Une capitulation.

Mettre l’Ukraine dans une situation impossible est une autre volonté négociée avec la Russie. Aux diplomates chevronnés se substituent des « représentants personnels, des envoyés spéciaux », venus d’autres milieux. Novices en relations internationales, redoutables dans les pressions, ils ne se soucient guère de l’humain, guère du lendemain.

Les règles du droit international s’estompent, l’intangibilité des frontières s’effondre, la souveraineté nationale est bafouée et le droit des peuples à l’affranchissement renié. La complicité du concert des nations se fait étouffante. Des têtes s’enfoncent dans un silence coupable. Des intérêts, que des intérêts.

La Russie, qui consacre plus de 35% de son budget à l’armée, se fait craindre. L’Europe entend rattraper son déficit militaire, conscrit à 2% seulement de son PIB. La France se reprend et prépare son opinion publique au risque de «perdre ses enfants», en cas d’affrontement avec la Russie. Alors que la Chine promet de confirmer «son leadership total», avant 2049, date du centenaire de sa révolution.

Les territoires occupés en Palestine ploient sous le joug de la barbarie. La Syrie est loin d’accéder à la stabilité. Le Liban subit encore des raids israéliens. Le Soudan, déchiré par une guerre sanglante, est livré à la famine. Le Yémen ne parvient pas à endiguer ses clivages et ses affrontements internes. Rien que dans cette région du monde, partout des brasiers terrorisent des populations paisibles, abandonnées à leur sort, lâchées par tous. Qui s’en soucie?

Ce qui vaut en géopolitique le vaut aussi pour les économies et les marchés. La domination financière et technologique, la captation des richesses et la mainmise sur les décisions constituent l’enjeu central entre les puissants du monde. Le bras de fer fait des ravages. Les cours du baril et des matières premières, les taux de change et les conditions d’accès au financement, concentrés entre les mains de systèmes prédateurs, pèsent de tout leur poids.

Des économies s’effondrent, des régimes vacillent. Endettement à des taux d’enfer, érosion des services publics et dislocations sociales nourrissent de vives contestations et ouvrent la voie à la violence.

Le monde est en surchauffe : militaire, politique et climatique. A l’épicentre des typhons de toutes sortes, un même démon : la volonté de domination. L’ego l’emporte, les intérêts sont poussés au zénith.

Quels enseignements doivent être tirés par un pays comme la Tunisie ? Consolider son économie, malgré les fragilités, préserver sa stabilité et renforcer sa cohésion sociale sont nos acquis précieux. Jamais le compter-sur-soi n’aura eu plus de valeur. L’unité nationale, quelles que soient les divergences, servira de rempart. La science, le savoir, le travail, l’inventivité, la création de richesses, et la réduction des inégalités ont toujours inspiré les ambitions des Tunisiens.

Sachons cultiver ces valeurs. L’année qui s’annonce ne sera que meilleure.

D’ores et déjà, Bonne & Heureuse Année 2026.

Taoufik Habaieb