Tout sur le Sommet Africain, «historique»: le ministre Mohamed Ali Nafti y conduira la délégation tunisienne
Élection du nouveau président de la Commission de l’Union Africaine (UA), de son vice-président et ses six Commissaires, ainsi que des membres de nombreux organes statutaires, réforme de l’Union, et celle du Conseil de Sécurité de l’ONU, rapports sur la situation en Palestine et en Libye, et autres questions majeures: c’est un sommet africain qualifié d’historique qui se tiendra à la fin de cette semaine, les 15 et 16 février 2025 à Addis Abeba. La Tunisie y participera activement par une délégation qui sera conduite, sur instruction du président de la République, par le Ministre des Affaires étrangères et de la Migration des Tunisiens à l'étranger, Mohamed Ali Nafti. Il tiendra en marge des travaux une série de rencontres avec ses homologues africains sur des sujets d’ordre bilatéral et d’intérêt commun et rencontrera nombre de représentants de la communauté tunisienne résidente en Éthiopie.
Analyse
Cette 38ème session ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine (Sommet), est placée sous le signe de la justice réparatrice et de la réconciliation raciales dans la mesure où le thème choisi au titre de l’année 2025 porte sur: "Justice pour les Africains et les personnes d’ascendance africaine par les réparations". Le Sommet sera précédé des travaux du Conseil Exécutif au niveau des ministres des Affaires étrangères les 12 et 13 février 2025.
Pour la Tunisie, le Sommet sera l’occasion, apprend Leaders de bonne source, de lancer l’'initiative de déclarer le sujet de "La justice sociale en Afrique: Promouvoir un progrès économique, social et environnemental centré sur l’homme", comme thème de l’Union Africaine pour l’une des années à venir, et ce en tant que cadre de mise en œuvre des principes de la justice sociale.
Des questions de grande portée
Des sujets d’enjeu seront traités à la Conférence et au Conseil Exécutif, notamment:
• Le renouvellement des hauts postes de la Commission de l’Union Africaine (Secrétariat de l'organisation panafricaine) avec l’élection de son Président, son Vice-Président et ses six Commissaires, selon les principes de rotation et de parité. Une nouvelle équipe sera en place, avec peut-être une nouvelle vision, un autre style de gouvernance et de gestion et un meilleur plan stratégique d’action.
• La question de la réforme institutionnelle de l’Union Africaine, projet d’envergure encore en plein processus de conception et de mise en perspective.
• L’élection des membres de nombreux organes statutaires, en particulier le Conseil de Paix et de Sécurité, la Commission Africaine du Droit International, le Parlement Panafricain
• La problématique de la réforme du Conseil de Sécurité des Nations-Unies, point toujours controversé au niveau mondial compte tenu des intérêts régionaux et nationaux en jeu, sur lequel l’Afrique a développé une position tranchée en vue de réparer sans tarder l’injustice historique ayant privé l’Afrique d’une présence permanente au Conseil de Sécurité. Situation d’exclusion touchant uniquement le continent africain depuis la création des Nations Unies.
• Le dérèglement climatique et son incidence sur la raréfaction des ressources naturelles, surtout en Afrique, qui ne manque pas d’engendrer de nouvelles vagues de déplacés internes, de réfugiés et une accentuation des conflits sur les terres fertiles et les ressources hydrauliques.
• L’intégration économique africaine, notamment l’Accord de Libre Échange Continental Africain-ZLECAF- (pour faire le point sur l’état d’avancement de ce grand projet d’intégration), la création de l’Agence Africaine de Notation (pour souligner l’engagement de l’Afrique à renforcer la souveraineté financière du continent et aborder les défis auxquels sont confrontées les trois agences internationales de notation).
• Le Rapport du Comité de Haut Niveau sur la Libye, qui sera présenté par le président congolais (Président dudit Comité), concernant les derniers développements de la situation en Libye. Le Comité organisera en marge du Sommet une cérémonie de signature du pacte de réconciliation libyen.
• Le Rapport sur la situation en Palestine : Bien que ce point soit inscrit d’une manière permanente à l’ordre du jour du Sommet africain, la guerre à Gaza et ses conséquences offrira l’opportunité aux chefs de délégation de confirmer leurs positions sur la question palestinienne et sur les effets adverses de la guerre sur la stabilité de la région. Une Déclaration de soutien à la cause palestinienne, couronnera, comme à chaque session, le débat sur cette question.
Un contexte très particulier
Historique à plus d’un titre, elle est de par son contexte et son mandat, le Sommet se déroule dans environnement international et régional de crise sur le plan tant politique qu’économique, avec son lot de menaces sur la paix et la sécurité dans le continent, de changements anticonstitutionnels de gouvernement, de bouleversement des grands équilibres géopolitiques, de résurgence des réflexes nationalistes et de multiplication des tendances à l’unilatéralisme, d’urgences climatiques, de défis de développement, de précarités alimentaires et énergétiques.
En effet, le continent africain continue d’être le théâtre de féroces rivalités, de conflits frontaliers, de crises sécuritaires et de défaillances en terme de développement, de gouvernance et de stabilité. Le Sommet de 2025, à l’instar des précédents, ambitionne de faire valoir l’unité, le leadership et l’Agenda de l’Afrique, de consolider son rôle dans le système de gouvernance mondiale et d’œuvrer à positionner le continent africain en tant qu’acteur de plein droit sur la scène internationale, faisant primer le droit, la coopération, la solidarité.
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