IA : Une stratégie nationale tunisienne sera soumise à une large consultation, fin février
La Tunisie s’emploie à finaliser une stratégie nationale pour l’IA qui sera présentée d’ici fin février courant. C’est ce qu’a déclaré à Leaders, le ministre des Technologies de la Communication, Sofiane Hemissi. Elaborée en concertation avec des experts tunisiens, elle sera soumise à une large consultation. Les datas centers sont à multiplier, a-t-il ajouté, et des supercalculateurs sont nécessaires et doivent être mis à la disposition des chercheurs, développeurs et entreprises. L’Etat doit investir dans le renforcement de l’infrastructure et le développement de l’écosystème.
Interview.
L’IA connaît un développement spectaculaire. La majorité des pays s’y préparent avec des stratégies nationales, des plans d’action sectoriels et des projets budgétisés. Où en sommes-nous ?
Il y a des initiatives et des projets pilotes qui méritent attention. Nous sommes sur le point de finaliser une stratégie nationale pour le développement de l’IA. Une première version a été mise en concertation avec des experts tunisiens et près de 30 Tunisiens établis à l’étranger, experts dans ce domaine. Sur la base de leurs commentaires et enrichissements, une deuxième version sera soumise mi-février à diverses parties (universités, chercheurs, écosystème, secteur privé, administration publique, etc.) pour recueillir leurs avis.
Quels sont les fondements de cette stratégie ?
D’abord les piliers communément mentionnés dans les divers documents de l’ONU, de l’IUT et d’autres instances, mais en tenant compte de nos besoins, de nos capacités, de nos valeurs et usages. Il s’agit pour nous de développer l’écosystème, d’envisager un cadre légal qui protège les utilisateurs, de développer les compétences, tant pour produire que pour utiliser, de définir la gouvernance et de renforcer l’infrastructure.
Quels sont les besoins en infrastructure ?
Dans l’ensemble, la partie infrastructure est prête. Les datacenters sont à multiplier et à développer. Ce qui manque le plus, c’est la puissance de calcul, avec des supercalculateurs. Des projets existent au sein de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, mais nous devons aller encore plus loin et nous doter de supercalculateurs. Ils seront mis à la disposition des chercheurs, des développeurs, du secteur privé, de l’administration et autres usagers.
Et pour les datas ?
Deux problèmes majeurs se posent : l’accès aux données publiques (autres que stratégiques, et dans la protection des données personnelles et des droits de la propriété) et la fiabilisation des données. Données non fiables, c’est des résultats non fiables. Les défis sont multiples : garder les données hébergées en Tunisie, ce qui relève de notre souveraineté nationale, créer un modèle IA tunisien qui garantit cette souveraineté et respecte nos valeurs et notre société.
Notre préoccupation majeure est que l’IA soit au service du citoyen et de l’humain. La rentabilité économique est certes nécessaire, mais ne saurait constituer l’unique objectif.
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