News - 17.08.2024

Wahid Ferchichi: La révolution en Tunisie, l’épanouissement dans l’épuisement !

Wahid Ferchichi: La révolution en Tunisie, l’épanouissement dans l’épuisement !

La Révolution de 2011 a constitué un moment phare ! Une ère de libération et de liberté qui a permis le lancement de nombreux chantiers de réforme. Une période d’ébullition fertile, intense, parfois risquée, mais géniale ! Wahid Ferchichi considère la Révolution comme LA CHANCE tant attendue par lui et par toute sa génération !

A partir de 2011, l’engagement de Wahid Ferchichi dans la vie publique est devenu clair et ouvert:

la participation à la création de l’Instance de lutte contre la corruption: en janvier 2011, Wahid Ferchichi intègre en qualité de membre l’Instance nationale de lutte contre la corruption et la malversation, présidée par feu Abdelfattah Amor, ce qui lui a permis de contribuer à l’élaboration du premier Rapport sur l’état des lieux de la corruption et de la malversation en Tunisie et de participer, dans le cadre d’un comité restreint de l’Instance, à la rédaction d’un projet de décret-loi cadre sur la lutte contre la corruption et la création d’une Instance nationale de lutte contre la corruption, texte qui a été adopté le 14 novembre 2011 et l’Instance ainsi créée est toujours en exercice à ce jour (juin 2020);

la fondation de l’Adli : en janvier 2011 également, Wahid Ferchichi engage une réflexion avec un groupe d’ami.e.s sur la recherche de modalités différentes d’activisme associatif, avec une plus-value en matière de droits humains, ce qui a conduit à la création de l’Association tunisienne de défense des libertés individuelles (Adli), thématique auparavant considérée comme le parent pauvre des droits humains par les défenseur.e.s des droits humains eux-mêmes : les événements de 2011 à nos jours confirment ce choix et donnent raison à l’Adli, juridiquement active depuis mars 2011;

la contribution à la mise en place d’un système de justice transitionnelle : en février-mars 2011, Wahid Ferchichi engage une réflexion avec différentes composantes de la société civile (militants et experts) sur la gestion de l’héritage de la dictature ! Le 22 février 2011, une première rencontre est organisée à ce sujet par le Centre Kawakibi pour les transitions démocratiques et l’idée d’une justice transitionnelle a commencé à germer, donnant naissance à un grand mouvement pour la justice transitionnelle en Tunisie, dont Wahid Ferchichi fut l’un des instigateurs, tout en étant le cofondateur de la Coordination nationale indépendante de la justice transitionnelle (Cnijt), présidée par feu maître Amor Safraoui, qui a joué un grand rôle dans la mise en place d’une législation spécifique et plus tard dans l’opposition (2015-2016) à la loi sur la réconciliation nationale, proposée par feu le Président Caïd Essebsi.

Dans ce cadre, Wahid Ferchichi fut le principal rédacteur du projet de loi sur la justice transitionnelle, entre mai et novembre 2012, texte ensuite adopté le 24 décembre 2013;

l’apprentissage de la cohabitation: de décembre 2011 à décembre 2013, pendant la rédaction de la Constitution, Wahid Ferchichi a eu l’occasion d’apprendre à mener des débats difficiles, à communiquer avec des adversaires idéologiques, à proposer, à convaincre et à nouer des liens d’amitié et de respect avec des représentants de toutes les fractions politiques, syndicales et associatives. Militant en faveur des droits des victimes (toutes victimes confondues) de la période de la dictature, Wahid Ferchichi s’est forgé l’image d’un homme juste, non dogmatique et surtout sensible à la vulnérabilité et à la douleur, indépendamment des convictions personnelles de chacun, y compris et surtout auprès des personnes qui ne croient pas ou ne comprennent pas l’importance des droits humains;

la proposition du Pacte de Tunis pour les droits et libertés, rédigé par un comité restreint de l’Iadh, dont Wahid Ferchichi est membre, a été l’occasion pour lui de faire le tour de tous les partis politiques représentés à l’ANC à l’époque et de solliciter leur engagement, et de présenter le travail à la Commission droits et libertés de l’ANC, et Wahid Ferchichi est très fier de voir sa proposition d’intégrer les libertés individuelles dans le texte de la Constitution adoptée et consacrée (article 21 de la Constitution);

la participation à toutes les manifestations pour une Constitution civile respectueuse de l’égalité hommes-femmes et prônant la dignité, l’égalité et la liberté. Dans ce cadre, Wahid Ferchichi a prononcé la déclaration de la société civile lors des Premières assises de la société civile (Mahdia, juillet 2012) et a représenté la société civile tunisienne à la Community of Democraties (Vilinus 2012). L’adoption de la Constitution et la préparation des élections de 2014 ont également été des moments forts dans le travail militant et de plaidoyer de Wahid Ferchichi;

la participation à la rédaction du projet de loi sur la violence faite aux femmes : Wahid Ferchichi était le seul homme de l’équipe de rédaction de ce projet de loi, finalement adopté le 11 août 2017.

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