News - 09.07.2024

Les médailles tunisiennes aux Jeux Olympiques

Les médailles tunisiennes aux Jeux Olympiques

1 - Habib Galhia (Boxe)

Médaille de bronze aux Jeux Olympiques Tokyo 1964 (poids superlégers)

Habib Galhia est le premier Tunisien médaillé des JO. En 1964, il obtient le bronze au super weber de la boxe. Un prélude à l'argent de Gammoudi à Tokyo. La performance n'était pas surprenante, puis le boxeur avait disputé, une année auparavant, la finale dans la même catégorie aux Jeux méditerranéens de Naples sans parvenir à la remporter. Né le 14 mai 1941 à Kairouan, Habib Galhia a développé ses aptitudes dans le pugilat dans la ville de Sousse où la tradition était ancrée. Il s’arme de volonté et de persévérance pour s'imposer comme le numéro 1 de la catégorie des superwelters. A force de sérieux, son ambition de briguer les trophées à l'international a trouvé écho chez ses dirigeants et entraîneurs successifs. La suite est une belle saga.

Habib Galhia s'est éteint à Sousse le 25 décembre 2011.

2 - Mohamed Gammoudi (athlétisme)

Médaille d’or aux Jeux Olympiques Mexico 1968 (5 000 mètres)
Médaille d’argent aux Jeux Olympiques Tokyo 1964 (10 000 mètres)
Médaille d’argent aux Jeux Olympiques Munich 1972 (5 000 mètres)
Médaille de bronze aux Jeux Olympiques Mexico 1968  (10 000 mètres)

Lorsque les Tunisiens apprirent un certain 14 octobre 1964 que Mohamed Gammoudi, peu connu alors, a décroché la médaille d'argent aux JO de Tokyo, leur bonheur a été immense. Un podium olympique est le signe d'une intégration dans le gotha mondial. Mais lorsque leur est parvenue la précision que l'or était à sa portée n’était-ce une malencontreuse imprudence au finish qui a permis à l'Américain Mills de le coiffer de 4 centièmes de seconde, le dépit a relayé la joie. Quatre ans plus tard, le 17 octobre 1968, le direct de Mexico offrira aux téléspectateurs un moment unique : Mohamed Gammoudi parvient à supplanter Keyno d'une manière magistrale, voire surhumaine, pour offrir l'or à son pays au 5 000 m. Quatre jours plus tard, il décroche le bronze au 10 000 m, derrière le Kényan Naftali Temu et l'Éthiopien Mamo Wolde.

Né le 11 février 1938 à Sidi Yaïche, dans le gouvernorat de Gafsa, Mohamed Gammoudi réussit dès sa jeunesse à faire de son potentiel physique un projet sportif. A force d'entraînement et de volonté, il enchaîne ensuite les performances et se présente parmi les favoris en 1972 à Munich. Malheureusement, il trébuche et abandonne au 10 000 m. Il se ressaisit au 5 000m, mais se contente de l’argent, le Finlandais Lasse Viren assurant le doublé.

Quatre ans plus tard, Gammoudi connaît la désillusion à Montréal : une décision politique enjoint à la délégation tunisienne de rentrer au pays et de boycotter les Jeux en raison de la participation de la Nouvelle Zélande qui a des rapports sportifs normalisés avec l’Afrique du Sud, alors pays de l’apartheid. Gammoudi est inconsolable, d’autres médailles  semblaient à sa portée, malgré ses 38 ans.

3 - Fathi Missaoui (boxe)

Médaille de bronze aux Jeux Olympiques Atlanta 1996 (poids superlégers)

Né le 8 janvier 1974, Fathi Missaoui parvient aux demi-finales du tournoi de 1996 en battant l’Algérien Mohamed Allalou. Il doit s’incliner devant l’Allemand Octay Urkai en demi-finale, se contentant du bronze. Un an plus tard, il obtient la médaille d’or aux Jeux de la Francophonie à Madagascar dans la catégorie des moins de 67 kg. Il embrasse alors une carrière professionnelle avec des promesses évidentes. Il remporte les douze combats disputés dont sept par K.-O., mais doit abandonner la boxe après une grave blessure à l’œil.

Fathi Missaoui a été élu Meilleur sportif de l’année 1996.

4 - Oussama Mellouli (natation)

Médaille d’or aux Jeux Olympiques Pékin 2008 (1 500 mètres nage libre)
Médaille d’or aux Jeux Olympiques Londres 2012 (10 km eaux libres)
Médaille de bronze aux Jeux Olympiques Londres 2012 (1 500 mètres nage libre)

Le parcours olympique du nageur Oussama Mellouli est l’illustration d’une volonté remarquable. Né le 16 février 1984 à La Marsa, il montre à quinze ans des aptitudes remarquables qui suscitent un encadrement rigoureux. Il s’inscrit à Marseille et commence à concilier natation et études. Bachelier, il passe aux Etats-Unis et gravit les paliers dans les bassins et en informatique. Une mésaventure lui cause une suspension de dix-huit mois pour dopage qui ne l’empêche pas de rebondir et de se distinguer. En 2013, aux championnats du monde à Barcelone, il obtient la médaille de bronze sur 400 m 4 nages. Il obtient un an plus tard, en petit bassin à Indianapolis, l’or sur la même spécialité, et l’argent sur 200 m 4 nages. Ainsi, Oussama Mellouli devient une pointure mondiale qui le prédispose à aller plus loin. Il le confirmera, quatre ans plus tard, aux Jeux Olympiques de Pékin, en obtenant l’or sur 1 500 m nage libre, et en 2012 à Londres, sur 10 km eaux libres, ainsi que le bronze sur 1 500 nage libre.

Son palmarès aux championnats du monde de 2003 à 2014 est éloquent : 4 or, 4 argent et 6 bronze. Aux championnats d’Afrique au Caire, en 2002, il obtient deux médailles d’or, et à Johannesburg, en 2008, il rafle neuf médailles d’or, et deux en argent.

C’est le quatrième nageur de l’histoire à participer à six Jeux Olympiques. Il est plébiscité meilleur sportif de l’année en Tunisie en 2003, 2004, 2008, 2009, 2010, 2012, 2013. Une performance qui ne souffre aucune contestation.

5 - Habiba Ghribi (athlétisme)

Médaille d’or aux Jeux Olympiques Londres 2012 (3 000 mètres steeple)
Habiba Ghribi a connu deux consécrations mondiales, sans vivre les émotions qu'elles sont censées susciter sur le vif : la médaille d'or aux JO de Londres en 2012 et les championnats de 2011. C'est à la faveur des contrôles antidopage qu’elle s'est retrouvée consacrée médaillée d'or, et championne du monde. Cela ne diminue en rien son mérite puisque celle qui l'avait devancée à deux reprises n'était ni meilleure, ni honnête.  Née à Kairouan le 9 avril 1984, cette Tunisienne devait connaître plusieurs mutations géographiques pour trouver sa voie scolaire puis sportive. Et c'est à Radès quelle entreprend son envol qui lui permettra de connaître une évolution constante. Elle se mesure en Tunisie pour parvenir à intégrer le gotha mondial et réussir un palmarès éloquent :

• Championnats du monde: 1 or, 1 argent,
• Jeux Olympiques: 1 or
• Championnats d'Afrique: 1 argent
• Championnats de Tunisie: 3 or.
Elue Meilleure sportive de l’année 2015.
Ines Boubakri (escrime)
• Médaille de bronze aux Jeux Olympiques Rio 2016 (fleuret)

La révélation de cette escrimeuse date de 2003 quand elle a couronné sa trajectoire qui a débuté à l’âge de cinq ans par le titre africain à Dakar. Née le 28 décembre à Tunis, fille de l’escrimeuse Henda Zaouali qui a participé aux JO 1996, Ines s’installe en France et cumule  l’épée et le fleuret, ce qui est rare au haut niveau. A force de persévérance, elle parvient à décrocher la médaille de bronze en 2016 à Rio de Janeiro pour devenir la première escrimeuse africaine à monter sur le podium olympique.  En 2021, elle est porte-drapeau de la délégation tunisienne, avec le volleyeur Mehdi Ben Cheik, aux JO de Tokyo.

Son palmarès est le plus éloquent avec en outre deux médailles de bronze aux championnats du monde de 2014 à Kazan et, en 2018, à Wuxi, ainsi que treize titres africains et sept titres nationaux. Sa carrière s’est prolongée de 2003 à 2022, ce qui est un indicateur de sa compétitivité et de son ambition.

6 - Marwa Amri (lutte)

Médaille de bronze aux Jeux Olympiques Rio 2016 (58 kg)
Cette lutteuse est née à Tunis le 8 janvier 1989. Après ses consécrations en Tunisie et en Afrique, elle connaît une nette évolution à l’échelle olympique (58 kg) : 14e en 2008, 8e en 2012, elle parvient à obtenir le bronze en 2016 à Rio. Un an plus tard, elle est finaliste aux championnats du monde. De 2009 à 2023, elle obtient treize médailles d’or aux championnats d’Afrique (58kg), exploit inégalé, probablement inégalable. Elue Meilleure sportive de l’année 2017.

7 - Oussama Oueslati (taekwondo)

Médaille de bronze aux Jeux Olympiques Rio 2016 (-80 kg)
Né le 24 mars 1996 à La Manouba. Dans la catégorie des moins de 80 kg, ce sportif a connu une évolution constante depuis sa médaille d’or aux championnats d’Afrique en 2012 à Madagascar. En 2015, il réédite son exploit aux Jeux mondiaux militaires. Aux JO de Rio en 2016, il obtient le bronze et se voit attribuer le titre de Meilleur sportif de l’année.

8 - Ahmed Ayoub Hafnaoui (natation)

Médaille d’or aux Jeux Olympiques Tokyo 2020 (400 m nage libre)
Médaille d’argent aux Jeux Olympiques Tokyo 2020 (58 kg)

Le plus grand événement jamais enregistré dans le monde de la natation est l’œuvre de Ahmed Ayoub Hafnaoui qui a remporté la médaille d’or aux Jeux Olympiques de Tokyo au 400 m nage libre dans un couloir défavorable (le 8), le 25 juillet 2021. Michael Phelps, le recordman des Jeux, soit le sportif le plus médaillé des JO avec 28 médailles, dont 23 en or, avoue après l’exploit que cela dépasse l’entendement. Ayoub Hafnaoui, qui est né le 4 décembre 2002 à Métlaoui, confirmera sa suprématie aux championnats du monde avec deux médailles d’or et une en argent. Son ascension est ainsi programmée. Mais à la surprise générale et au grand dam des Tunisiens qui voyaient en lui un digne successeur d’Oussama Mellouli, Hafnaoui abandonne ses études aux Etats-Unis et connaît un relâchement préjudiciable qui l’éloigne de ses scores.

Mohamed Kilani

 

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