News - 09.06.2024

Rwanda: Récit d’un engagement héroïque du contingent tunisien lors du génocide (1993-1995)

Rwanda: Récit d’un engagement héroïque au contingent tunisien lors du génocide (1993-1995)

Du 6 septembre au 31 octobre 1993, sous la bannière de l’OUA, avec des effectifs de 60 personnes, sous la houlette du commandant Belgacem Mfarrej.
Du 1er novembre 1993 au 12 juillet 1994, en tant que Casques bleus de la Mission des Nations unies pour l’assistance au Rwanda (Minuar), avec des effectifs de 60 personnes puis réduits à 40 personnes, sous la conduite du commandant Belgacem Mfarrej.

C'était au début de l’été 1993. Sollicitée par l’Organisation de l’unité africaine (OUA, désormais Union africaine) pour renforcer le Groupe d’observateurs militaires neutres (Gomn) qu’elle avait dépêché au Rwanda, la Tunisie, fidèle à son engagement au service de la paix, a donné son accord et entrepris les préparatifs y afférents. C’est ainsi que l’Armée tunisienne devait pourvoir un détachement composé de 60 militaires. La sélection rigoureuse de ses membres et de son commandement, la formation appropriée à la mission au sein d’unités spécialisées et la préparation spécifique au contexte d’opération seront cruciales. Chaque chef de corps était en effet instruit pour proposer les meilleurs et tout un programme de préparation a été élaboré par l’état-major.Placé sous la houlette du commandant Belgacem Mfarrej, le contingent a été rassemblé dès le 10 août 1993 pour entamer, outre les préparatifs d’usage (aspects administratifs, examens médicaux, vaccinations, et autres), une série d’entraînements et d’imprégnations. Il s’agit en effet, en plus des aspects militaires, de prendre connaissance de la situation au Rwanda, de l’histoire du pays, de sa population, des origines du conflit, de la nature de la mission et du mode opératoire sous la bannière de l’OUA.

Embarqué le 6 septembre 1993 à destination du Rwanda, le contingent tunisien a été, dès son arrivée à la capitale, Kigali, transféré à Busogo, située à 120 km à l’Ouest de la capitale, où il a été installé dans les locaux de l’Institut supérieur d’agronomie.La mission du contingent tunisien était d’assurer le contrôle et l’observation du cessez-le-feu entre les Forces armées rwandaises (FAR) et celles du Front patriotique rwandais (FPR). Il était chargé de surveiller les activités des deux forces en contrôlant les mouvements des véhicules et des troupes à pied, pour s’assurer qu’ils ne transportent pas d’armes, de munitions ou tout autre matériel prohibé. Malgré le manque de moyens de transport, de communication et d’armement, notamment, il devait effectuer des patrouilles, installer et superviser les points de contrôle, sécuriser des lieux de réunions, escorter des convois et les déplacements d’officiels, de diplomates et de militaires et autres. Il s’en acquittera à la haute appréciation des différentes parties.

Sous les Casques bleus

L’ampleur de la situation sur le terrain et les risques de son aggravation ont conduit le Conseil de sécurité de l’ONU à décider, par sa résolution n° 872 du 5 octobre 1993, «de créer une opération de maintien de la paix intitulée Mission des Nations unies pour l'assistance au Rwanda (Minuar) pour une période de six mois». Le mandat sera plus élargi, couvrant, outre la sécurité, la supervision de l'accord de cessez-le-feu, la contribution au déminage, le contrôle du processus de rapatriement des réfugiés rwandais et de réinstallation des personnes déplacées, et l’aide à la coordination des activités d'assistance humanitaire liées aux opérations de secours. La mission sera forte de 2 700 militaires, provenant de 22 pays, dont la Tunisie. Elle a été placée sous le commandement du général de brigade Roméo Dallaire (Canadien). Sur décision du ministre de la Défense nationale, le contingent tunisien y sera incorporé. Alors le seul déployé au Rwanda, il sera le premier à l’intégrer.C’est ainsi que lors de l’établissement du quartier général de la Minuar, le 1er novembre 1993, c’est le contingent tunisien qui a été chargé par le général Dallaire de hisser le drapeau de l’ONU… Un moment historique.En attendant l’arrivée des autres détachements des pays participant à la mission, le contingent tunisien, alors basé à Busogo, a été déployé pour couvrir l’ensemble de la zone démilitarisée. Une première section a été installée à Kinihira, et une deuxième à N’Kumba. Nuit et jour, les militaires tunisiens se sont dévoués avec courage et discipline à l’accomplissement des différentes missions qui leur étaient confiées, jusqu’à effectuer des missions très spéciales d’enquête sur des massacres perpétrés.

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