Shimizu Shinsuke, ambassadeur du Japon à Tunis: Le Japon, la Tunisie et l’Afrique, de larges perspectives
«La tenue de la Ticad 8 et la visite à Tunis —la première du genre— du Premier ministre du Japon, M. Fumio Kishida, constituent sans doute un évènement majeur dans les relations entre les deux pays », se félicite l’ambassadeur du Japon à Tunis, Shimizu Shinsuke. Qu’il s’agisse de la partie bilatérale qui se déroulera le 26 août, ou de la Conférence elle-même (les 27 et 28 août), ainsi que du business forum, chacune des composantes revêt une importance particulière», ajoute-t-il.
• 1 • Samir Saïed Ministre de l’Économie et de la Planification
• 2 • Kaïs Darragi Coordinateur général de la Ticad 8
• 3 • Shimizu Shinsuke Ambassadeur du Japon à Tunis
• L’Agence japonaise de coopération internationale (Jica)
• 4 • Hédi Ben Abbès Président de la Chambre de commerce et d’industrie tuniso-
japonaise (Ccitj)
• 5 • Mohamed Ouertatani Président de la Tunisia Investement Authority (TIA)
• 6 • Abdelbasset Ghanmi Directeur général d’Invest in Tunisia Agency- Fipa
• 7 • El Borni Salhi Directeur général de l’Agence tunisienne de coopération technique (Atct)
La Ticad 8 se déroulera comme un sommet de chefs d’Etat et de gouvernement d’une façon présentielle autour de 3 thèmes : économie, société, paix et stabilité. Une cinquantaine de pays africains ont été invités. L’urgence alimentaire surgie sur le continent africain, suite à la guerre en Ukraine, sera à l’ordre du jour, tant pour lui apporter une réponse immédiate que des mesures à moyen terme. Le Japon a annoncé 200 millions de dollars d’assistance alimentaire en faveur des pays du Moyen-Orient et d’Afrique.
Le sommet apportera également son appui au secteur privé, encourageant particulièrement les start-up. Le Japon prendra à cet égard des initiatives d’appui.
Quant au business forum devant se tenir le 27 août, il regroupera près de 150 entreprises japonaises, tunisiennes et d’autres pays africains. Il s’agit de grandes compagnies, de start-up et de spécialistes en capital-risque. Précédé d’une série de séminaires thématiques, il favorisera des contacts utiles.
D’autres évènements parallèles seront tenus à la veille du Sommet de la Ticad, surtout en ligne, et pour certains en format hybride, présentiel et à distance. Les thèmes sont variés, couvrant divers secteurs.
Renforcer le bilatéral
Sur le plan bilatéral, la visite du Premier ministre japonais sera marquée par des entretiens de haut niveau qu’il aura à cette occasion. M. Fumio Kishida sera accompagné lors de sa visite par une forte délégation composée d’officiels, de dirigeants de grandes entreprises et de journalistes.
Au titre de la coopération bilatérale, de nombreux projets tunisiens bénéficieront d’une impulsion substantielle à cette occasion. L’ambassadeur du Japon mentionne particulièrement la collaboration entre l’agence Jaxa, l’Ecole supérieure privée dingénierie et des technologies appliquées (Espita) à Sousse et une vingtaine d’entreprises tunisiennes et japonaises spécialisées en vue du développement de satellites. L’Espita avait postulé à un concours de la Jaxa et a été choisie à cet effet. Le satellite produit avec l’école des ingénieurs de Sousse sera lancé l’année prochaine et pourra amorcer une collaboration fructueuse avec d’autres pays africains.
En matière de santé, le professeur Habib Gamra, de l’hôpital Fattouma-Bourguiba de Monastir, a mis au point une méthode de cathéter cardiaque de ballon innové qui peut profiter à de nombreux pays du continent où des troubles cardiaques spécifiques ont été identifiés chez des femmes africaines enceintes. Des médecins africains seront invités à Tunis à cette occasion pour prendre connaissance de cette technique.
Soulignant la contribution du Japon à la réalisation de grands projets présentés par la Tunisie lors de la Ticad tenue à Yokohama en 2013, l’ambassadeur Shimizu Shinsuke mentionne trois grandes réalisations. Il s’agit de la station de dessalement des eaux à Sfax, la troisième centrale électrique à Radès et le projet de protection du Grand Tunis contre les inondations.
Une grande priorité pour le secteur privé
Au niveau du secteur privé dans les deux pays, des accords de partenariat entre sociétés tunisiennes et japonaises sont développés à cette occasion. Il s’agit, par exemple, du partenariat entre Unimed et GCube pour la production de tests, d’une unité d’extraction d’huiles essentielles à partir de plantes médicinales, et d’une unité de conditionnement d’huile d’olive. L’Université de Tsukuba, souligne l’ambassadeur, est parvenue, après de longues recherches et divers essais, à identifier des vertus nutritives de haute valeur contenues dans les feuilles d’olivier. Moyennant un traitement spécifique, elles peuvent être utilisées dans des produits alimentaires et commercialisées à des prix élevés.
L’ambassadeur du Japon ne manque pas de souligner la nouvelle dimension que prend la Ticad. Elle met désormais un accent particulier sur le secteur privé, apportant un soutien spécifique à des PME et des start-up qui essayent de relever les défis par l’innovation. A cet effet, une plateforme dédiée (Afrique Arena) sera ouverte aux start-up pour qu’elles soumettent leurs projets et que les firmes de capital-risque puissent trouver des partenaires.
Taoufik Habaieb
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