Les universitaires, la transition politique et le développement économique. Quelles alternatives pour adresser une crise multidimensionnelle ?(1)
Par Riadh Zghal - Le positionnement de l’université et des universitaires dans le système Tunisie ne tient pas qu’à ces derniers mais il est fortement déterminé par les choix politiques en matière économique et sociale ainsi que par l’attitude des gouvernants envers la science et la technologie. C’est pourquoi dans cette présentation je parlerai de l’enseignement supérieur et de la politique de gestion des affaires publiques.
Ce sera en 4 points:
1. L’université, pourquoi faire ?
2. Le mal de l’enseignement supérieur et le changement nécessaire
3. L’université, le développement et la gouvernance
4. Le savoir et la recherche scientifique comme leviers du développement
Conclusion
1. L’université, pourquoi faire ?
En développant mon analyse de l’enseignement supérieur en Tunisie, j’étais habitée par un double souci : celui du sociologue habitué à la réflexivité (application de l’analyse à son propre travail, sa propre réflexion) et à l’approche systémique (compréhension du système où se situe l’action), m’interrogeant sur le rôle de l’université dans le développement national, sur le métier de l’enseignant-chercheur et celui du gestionnaire qui se préoccupe par l’action et qui propose des voies pour la solution des problématiques identifiées. Evidemment mon expérience de gestion fait partie de mon « équation personnelle » de chercheur (direction de département et d’unité de recherche, doyenne de la FSEG, présidente du comité culturel de Sfax, présidente de la commission financière et de développement des ressources à la municipalité de Sfax, conduite de plusieurs programmes de recherche).
Le premier papier que j’avais écrit à propos de l’université date de 1982 intitulé « le mal de l’université : pour contribuer à un diagnostic ». Un diagnostic qui soulignait à l’époque l’inquiétude des étudiants par rapport aux perspectives d’emploi, l’absence de stratégie aussi bien au niveau du ministère que des institutions,ce qui rend illisible le pourquoi des décisions prises, l’absence d’un organisme syndical représentatif du corps des étudiants, la déconnexion des institutions universitaires de leur environnement social et économique. Le premier évènement scientifique que j’avais organisé portait sur la gestion participative.
Les articles et les communications se sont succédé parallèlement aux problématiques émergentes et le déficit de leur traitement vu le paradigme bureaucratique et centralisé fondateur et le contexte politique qui affectent le système en place de gouvernance du secteur de l’enseignement supérieur.
Je les ai réunis dans un livre intitulé : «l’enseignement supérieur en Tunisie. Quelle université pour quel développement ?» Le livre publié en 2017 traite du rôle national de l’université, de la pédagogie universitaire, de l’employabilité des diplômés, des valeurs et de la création de richesse, de la recherche scientifique et de l’innovation. Les défaillances constatées sont mises en perspective avec l’évolution des systèmes et des expériences de certains pays. Des propositions d’action sont faites pour combler les défaillances et atteindre des résultats meilleurs du point de vue de la qualité de la formation, de l’impact de l’enseignement supérieur et de la recherche sur le développement économique et social.
2. Le mal de l’enseignement supérieur et le changement nécessaire
En 2015, le ministère de l’enseignement supérieur a lancé un dialogue national sur la réforme du secteur. Le document de travail diffusé à cet effet comporte un diagnostic de la situation où l’on retrouve les mêmes problèmes relevés il y a plus de 25 ans mais qui sont allés en s’aggravant : massification, baisse du niveau des étudiants à l’entrée de l’université, formations inadaptées aux besoins du marché, faible rendement des activités de recherche, manque de valorisation des résultats de la recherche, quasi absence d’entreprises de haute technologie, la centralisation et la rigidité du système de gouvernance des institutions universitaires, l’absence d’interaction de ces institutions avec leur environnement local et national, l’absence de gestion de la qualité et les problèmes posés quant à la formation pédagogique des enseignants et la langue d’enseignement. C’était le bon diagnostic seulement resté sans la suite attendue qui aurait révolutionné le secteur et fait de l’université le moteur du développement d’une économie tirée par la connaissance et l’innovation.
Les autorités auraient dû être alertées par ce symptôme significatif du mal de l’université qu’est sa désertion progressive : alors qu’il était prévu que les effectifs d’étudiants seraient de 500.000 en 2009, leur baisse a été entamée dès l’année universitaire 2009-2010 passant de 360.172 en 2008 à 292.291 en 2014. En 2021 les effectifs étaient de 270.530 dont 232.614 dans le secteur public et 37.816 dans le privé. La société a également réagi par la fuite des cerveaux aussi bien de jeunes que de seniors.
L’université n’a pas suivi le rythme des mutations que subit le monde secoué par deux principales forces motrices : la globalisation et la technologie. Dans un tel contexte, la place de l’université devrait être au centre de la société car son succès rejaillit sur l’ensemble de la société, sa faillite aussi.
Les mutations technologiques ont imprimé une nouvelle tendance à l’économie du monde désormais mue par la connaissance. Cette économie nécessite de plus en plus de collaborateurs hautement qualifiés que ce soit dans l’administration ou dansles entreprises économiques. Cela a généré une demande croissante pour la formation spécialisée de niveau supérieur. Les technologies de l’information et de la communication ont créé de nouveaux métiers et permis de nouvelles formes d’organisation du travail notamment le travail à distance, la délocalisation des activités vers des lieux où une main d’œuvre hautement qualifiée est disponible. Notre pays en a profité, en voici un exemple: Sopra HR, une entreprise française de développement d’outils informatiques de GRH emploie 700 ingénieurs à Tunis.
Cependant, en plus des compétences techniques, on recherche chez cette main d’œuvre des qualités psychologiques qui n’étaient pas de rigueur lorsque le travail s’exerçait sous le contrôle immédiat d’une hiérarchie omniprésente. Ces qualités,dites soft skills, sont l’autonomie, la responsabilité, la capacité de conduire des projets, le travail en équipe, l’initiative, l’imagination…autant de « soft skills » nécessaires à l’exercice de nouveaux métiers.
Le changement est nécessaire
Le développement de telles capacités nécessite un changement profond autant dans les méthodes pédagogiques que dans la gouvernance des institutions universitaires.
Tout changement profond ne peut faire abstraction du contexte local, du système national dont la culture qui affecte le comportement des apprenants et la gouvernance des institutions.
«La culture est ce qui permet d’apprendre et de connaître, mais elle est aussi ce qui empêche d’apprendre et de connaître hors de ses impératifs et de ses normes, et il y a alors antagonisme entre l’esprit autonome et sa culture. » Edgar Morin
D’où le besoin d’une recherche en sciences sociales décolonisée, épistémologiquement, innovante et créatrice de concepts opérationnels, qui permet une lecture pertinente de l’environnement, des soubassements des formes d’organisation, des champs psychosociaux qui conditionnent les comportements des décideurs et de ceux qui subissent les décisions. «On ne commande à la nature qu'en lui obéissant» disait Francis Bacon.
3. L’université, le développementet la gouvernance
L’université peut se positionner au centre d’un triangle vertueux de la sortie de crise multidimensionnelle où baigne actuellement le pays: décentralisation,bonne gouvernance etdémocratie
L’environnement national est pluriel : localité, région, district. L’université peut jouer un rôle pour le développement local d’autant plus utile et possible que la gestion des affaires publiques est décentralisée.
En réfléchissant et en écrivant sur la question de la transition démocratique depuis le soulèvement de 2011, je me suis interrogée sur les possibilités de sauter des étapes qu’ont connues les révolutions à travers les siècles et le monde. Cela dépend évidemment de la nature du « système Tunisie » ce qui le caractérise et comment il est perçu par les acteurs politiques et sociaux car حكمك على الشيء فرع من تصوره" قاعدة صاغها العلماء العرب "
Quand on est un petit pays comme la nôtre mieux vaut se percevoir, à l’image de ce dicton coréen, comme « une crevette au milieu de requins » qui risque à tout moment desdangers mortels. Pour y échapper, il faudra réunir toutes ses forces et éviter de se faire des ennemis. Or on est au contraire en train de gaspiller nos ressources matérielles et immatérielles tel le temps et les compétences. Au temps de l’économie de la connaissance, l’université devrait jouer un rôle principal dans la création de richesse à travers la formation de futurs cadres au fait des derniers développements de la science exactes mais aussi humaines et sociales, et à travers la recherche scientifique fondamentale et appliquée. L’exercice d’un tel rôle dépend à la fois de la gouvernance des universités et de leur connexion avec l’environnement local et national fait d’institutions et d’entreprises. Une telle connexion dépend à la fois de la demande sociale pour la science et de la conscience chez les universitaires de leur capacité d’être à l’origine de la création de richesse. Reste à savoir si l’environnement sociopolitique le permet et favorise le développement d’un système national d’innovation tel que défini par Lundvall : « un système de recherche et d’innovation d’une nation se présente comme une structure composée d’institutions de formation, de recherche et de production, soutenue par une infrastructure financière et matérielle et dynamisée par des flux de savoir, de personnes et de capitaux(2).»
Quelles conditions pour rassembler toutes les forces disponibles pour sortir gagnant de la transition vers le bien-être et la démocratie ?
«Le sous-développement extrême est précisément l'état qui ne crée aucune pression dans le milieu social en faveur de la recherche scientifique et technique.» Jean-Jacques Salomon
«Si la société a des besoins techniques, ceux-ci feront plus progresser la science que dix universités.» Engels
La recherche ne peut s’épanouir que si elle contribue à la résolution des problèmes que rencontre la société dans ses diverses activités. Elle est autant un acte individuel qu’un phénomène social total. Dans une économie du savoir, les organisations ont un besoin croissant de savoir spécialisé et le capital de savoir est soumis à des remises à jour constantes.
A ce propos, Quinn, Anderson &Finkelstein (2002)distinguent quatre niveaux de savoir spécialiséd’importance croissante pour l’entreprise:
• Le savoir cognitif c’est à dire ce qui est appris ; il constitue une condition nécessaire et non suffisante pour la réussite professionnelle,
• Les compétences avancées qui permettent l’application des règles d’une discipline aux problèmes complexes de la vie réelle, ce sont des compétences créatrices de la valeur,
• La compréhension des systèmes qui permettent de saisir les liens entre les choses, l’anticipation des interactions subtiles ainsi que des conséquences non voulues des effets pervers,
• La créativité autonome qui met en jeu des qualités psychologiques de volonté, de motivation, d’adaptabilité par opposition à la suffisance(3).
Le savoir spécialisé existe dans la tête des travailleurs intellectuels et sa valeur augmente au fur et à mesure que l’on avance du savoir cognitif vers la créativité autonome. Si les trois premiers niveaux peuvent être intégrés dans le système (bases de données, technologies opérationnelles, robots, intelligence artificielle), le quatrième niveau existe dans la culture c'est-à-dire dans les valeurs partagées et les modèles comportementaux dont l’engagement au travail.
Gallup mène depuis 50 ans des enquêtes sur l’engagement au travail et constate que : «Les employés prennent des décisions et agissent au quotidien d’une manière qui peut affecter la main d’œuvre et l’organisation. La manière dont l’entreprise traite ses employés et la manière dont ceux-ci se traitent réciproquement affectent leurs actions et peuvent exposer l’organisation au risque.»
Enquête Gallup 2022 (14.705 employés à temps plein et à temps partiel): Seulement 15% dans le monde et 35% aux Etats Unis appartiennent à la catégorie des «engagés»
Gallup définit l’engagement des employés comme étant «l’implication et l’enthousiasme des employés dans leur travail et leur milieu de travail».
Les organisations qui se concentrent sur la culture et le bien-être des employés enregistrent un taux d’engagement de leurs employés plus élevé. Certaines des plus performantes atteignent 70% d’employés engagés. Comment ? concrétisation de la culture et des valeurs au quotidien, écoute des employés et une action qui tient compte des besoins professionnels et personnels des employés, considération des exigences de la vie des employés à l’intérieur et à l’extérieur du lieu de travail, action sur le bien-être professionnel, social, financier, physique et communautaire.
Mes écrits sur la culture et le comportement organisationnel en Tunisie montrent que les profils culturels des Tunisiens sont tout à fait adaptés à une gestion flexible et un intérêt à porter au bien-être de l’employé dans et hors de l’organisation. Par opposition au modèle bureaucratique hiérarchisé. D’où le besoin d’innovation organisationnelle, de concepts et de méthodes de gestion innovants et c’est le rôle des chercheurs.
Exemples de création/déconstruction de concepts: le flou organisationnel, le paternalisme (Paternalism as a Positive Form of Leader-subordinateExchange:EvidencefromMéxico), (La revue « International Journal of Cross Cultural Management » a consacré en 2016 un numéro spécial au leadership paternaliste), la holacratie. (Brian J. Robertson, Holacracy. The New Management System That Redefines Management), l’innovation frugale ou “juggad ” en hindi, veut dire système D ou « la capacité de faire plus avec moins » (Navi Radjou, JaideepPrabhu et Simone Ahuja, L’innovationjuggad ? Redevenons ingénieux ! Diateino 2013).
4. Le savoir et la recherche scientifique comme leviers du développement
Les besoins de savoir et de recherche scientifique pour le développement : la nécessaire contribution des universitaires pour le développement.
Au-delà des mobidoc, des mémoires de stage et de masters voire de thèses et de travaux de laboratoire, le développement des régions, particulièrement des régions désavantagées de l’intérieur du pays, nécessite une implication réelle des universitaires. Ces régions ont besoin de plans de développement locaux qui, grâce au savoir spécialisé, valorisent les ressources locales, identifient les voies porteuses de stimulation de l’entrepreneuriat local à travers la maîtrise de la chaîne de valeur des activités traditionnelles, la constitution de clusters spécialisés en mesure de s’intégrer dans des marchés nationaux voire globaux.
Pour que tout cela soit possible, il y a des préalables qui s’imposent : les choix politiques de décentralisation et de bonne gouvernance.
Pourquoi la décentralisation ?
Il y a aujourd’hui une désaffection ambiante de la démocratie libérale.La démocratie représentative dite libérale : un individu égal un électeur égal un choix «personnel», pour un centre du pouvoir,un vote sur des listes pour des inconnus, industrie de la manipulation de la démocratie (cf. Rupert Murdoch).
Il y a par contre une demande de démocratie délibérative (Habermas 1996) dite aussi participative, qui implique les citoyens dans le sens donné à l’intérêt général. La démocratie est d’abord une attitude qui conditionne les comportements, une fois qu’il y a un sens partagé du «commun». Le commun national demeure abstrait pour la majorité par contre, il est mieux perçu à travers les structures de base locales. La démocratie à travers le local et le régional fera le lit d’un système démocratique à l’échelle nationale qui ne sera plus une abstraction. La participation à la décision dans les structures de base locale constitue un apprentissage de la pratique démocratique.
C’est lorsque le citoyen aura expérimenté concrètement la confrontation avec les opinions différentes, qu’il aura compris que l’acceptation de la différence est la condition sine qua non du vivre ensemble, qu’il aura pratiqué la liberté d’expression sans être exclu pour autant, qu’il aura pris part à la réalisation d’objectifs partagés dans le respect des lois, c’est alors qu’il sera plus à même de saisir le sens de la démocratie à l’échelle nationale. La démocratie n’étant plus une abstraction, le citoyen se souciera des diversions par rapport à ses principes fondamentaux d’égalité et d’équité.Ce sera un apprentissage de longue haleine qui exigera beaucoup de pédagogie et de patience. D’où le besoin de partis qui encadrent ce processus et offrent à chacun une vision du commun national.
En contexte de décentralisation, les institutions publiques, les organisations du secteur productif et de la société civile participent à l’identification des priorités locales, à l’élaboration des plans de développement régionaux et locaux et surtout du contrôle de leur exécution et c’est là qu’intervient la bonne gouvernance.
On sait que le concept de gouvernance a été introduit en sciences politiques en 1980 par le gouvernement anglais de Thatcher suite à une étude en vue de la recomposition du pouvoir local «décentralisé ». La «bonne gouvernance» repose sur 3 piliers: la transparence, la redevabilité et la participation.
Définition de la commission sur la gouvernance mondiale:
«L’ensemble des différentes façons dont les individus et les institutions publiques et privées gèrent leurs affaires communes. C’est un processus continu de coopération et d’accommodement entre des initiés divers et conflictuels.» (Rapport 1995)
La Gouvernance implique la nécessité de faire avec les divergences d’intérêt à tous les niveaux,c’est un processus continu d’arrangements acceptables par les différents protagonistes (publics et privés), de construction des objectifs partagés. Comme la DD, la gouvernance implique une dynamique ininterrompue d’interactions sociales d’acteurs sociaux vivant sur un territoire, l’exercice de leurs capacités pour faire des choix, de prendre des décisions et de passer à l’action. C’est là que les universitaires peuvent apporter leur savoir cognitif et spécialisé à la fois pour proposer des solutions innovantes aux problèmes et des méthodes adaptées au contexte local pour les mettre en œuvre.
La décentralisation s’accompagne d’une autonomisation des collectivités locales. Elle génère une ouverture du champ des possibles et une capacité accrue d’exploiter les ressources disponibles matérielles et immatérielles locales. Elle a un effet sur la perception de soi (en tant qu’individu et/ou collectivité) comme acteur du changement et non comme victime ou bénéficiaire passif et soumis à un bigbrother.
Conclusion
Au moment où domine l’économie du savoir, où croît la demande de personnel hautement qualifié particulièrement en soft skills, l’enseignement supérieur est en crise : centralisation, pédagogie désuète, négligence/sous-estimation de la formation en sciences humaines et sociales, déconnexion avec l’environnement économique, maladie de la diplômite et chômage des diplômés, recherche orientée davantage vers l’évolution de la carrière que vers le service à la communauté. Mais il y a des exceptions seulement peu diffusées comme des laboratoires prospères, des étudiants et des enseignants innovants en matière de méthodes pédagogiques, organisationnelles ou de produits.
L’université peut jouer un rôle décisif dans le développement particulièrement dans les régions désavantagées. Pour que cela soit possible les universités ont besoin d’autonomie, de décentralisation de la gestion des affaires publiques, de participation à la bonne gouvernance locale et régionale. Les diplômés en sciences humaines et sociales contribueront à la compréhension des cultures et systèmes sociaux locaux, à l’identification et la valorisation des ressources immatérielles locales,les diplômés en sciences exactes et en technologie mettront leurs capacités créatives au service de la montée en gamme des activités traditionnelles, la valorisation des ressources matérielles et in fine la création de richesse. C’est pourquoi les enseignants universitaires auront à revisiter leurs méthodes pédagogiques, innover et s’adresser aussi bien à la dimension cognitive que conative des apprenants et des chercheurs en herbe.
Riadh Zghal
1) Conférence en ligne donnée le 15 juin 2022 dans le cadre des activités du GRAL
2) Bengt-Åke Lundvall (1988) , "Innovation as an interactive process : from user-producer interaction to National systems of innovation" in Dosi& al. (eds) Technical change and economic theory, Pinter -London
3) James B. Quinn, Philip Anderson and Sidney Finkelsteinin HBR (2002) , Le Knowledge Management , Editions d’Organisation