Invasion russe de l’Ukraine : L’étrange silence tunisien
Comment faut-il l’expliquer ? Ni l’ampleur de la guerre lancée par la Russie contre l’Ukraine, ni la menace de l’arme nucléaire que brandit Vladimir Poutine, et encore moins les 7 millions d’Ukrainiens déplacés et plus d’un demi-million personnes contraintes à l’exil, ne semblent émouvoir les Tunisiens ? Ou du moins, les partis politiques, la société civile, les médias et les autorités. Hormis la question de l’évacuation des ressortissants tunisiens résidents en Ukraine, essentiellement des étudiants, tout le drame humanitaire, mais aussi l’occupation d’un pays et la tentative de destruction d’un Etat souverain, ne bénéficient d’une vive condamnation.
Un lourd silence que de nombreux diplomates étrangers cherchent à comprendre. Ne cachant pas sa surprise, l’ambassadeur de l’Union européenne en Tunisie, Marcus Cornaro le pointe du doigt. Dans un statut postés sur son compte officiel sur twitter, il écrit : « rester neutre entre l’agresseur et la victime est une prise de position. » Dans un deuxième texte, et ne perdant pas espoir, il mentionne la position de l’Union européenne en défense de la société civile à travers le monde et ajoute « En liens avec l’invasion militaire de la Russie de l’Ukraine, j’espère que ces valeurs restent partagées à travers la Tunisie. »
Tout un séisme mondial se déroule sous nos yeux. Une violation flagrante de l’intégrité d’un Etat souverain, et une atteinte très grave à la paix et la sécurité dans la région et dans le monde. La diplomatie tunisienne ne saurait se soustraire au concert des nations qui condamne cette guerre et œuvre pour un cessez-le-feu immédiat. A la classe politique et la société civile d’y agir.