Hamda Hafsia: Le forestier, le chercheur et le formateur
Avec le décès de Hamda Hafsia, en août dernier, à l’âge de 88 ans, le ministère de l’Agriculture tunisien perd l’une de ses illustres figures. En 34 ans de carrière, depuis son retour à Tunis en 1959 jusqu’à son départ à la retraite en 1993, il avait dédié sa compétence et son énergie à deux domaines prioritaires : les forêts, puis l’enseignement, la recherche et la vulgarisation.
Né à Msaken le 2 février 1933, Hamda Hafsia poursuivra ses études au Lycée de Sousse et au Sadiki avant de partir en France. Il décrochera à la Sorbonne en 1956 une licence ès sciences économiques, assortie, un an après, d’un diplôme de spécialisation en géologie (1957), avant de rejoindre l’Ecole nationale des eaux et forêts de Nancy où il obtiendra en 1959 son diplôme d’ingénieur.
Intégrant immédiatement le ministère de l’Agriculture, Hamda Hafsia y fera toute sa carrière. Pendant vingt ans, il sera l’une des chevilles ouvrières des Forêts, exerçant dix ans durant (1970-1979) les fonctions de directeur. Enchaînant les hautes charges, il sera nommé par le ministre Lassaad Ben Osman, en 1979, directeur général de l’enseignement agricole, de la recherche et de la vulgarisation. Il s’y déploiera pendant 14 ans, jusqu’à son départ à la retraite en mars 1993.
Hamda Hafsia appartient à cette génération de jeunes bâtisseurs du ministère de l’Agriculture au lendemain de l’indépendance. Doté d’une solide formation d’ingénieur, rompu à l’action sur le terrain, apprécié par la FAO et de nombreux organismes internationaux spécialisés qui le sollicitent souvent pour bénéficier de son expertise, il alliait la vision stratégique et la gestion opérationnelle. De par ses fonctions, il devait en effet esquisser les contours des stratégies d’avenir, tout en veillant l’administration au quotidien.
Ingénieur général, commandeur dans l’Ordre de la République, jouissant de beaucoup d’estime et de considération, Hamda Hafsia laisse le souvenir d’un grand forestier tunisien, d’un architecte du renouveau de l’enseignement agricole et de la recherche et d’un serviteur de l’Etat intègre, compétent et dévoué.
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