Quand la grève se banalise
Les grèves sectorielles et régionales organisées par l’Ugtt en signe de solidarité avec les syndicalistes arrêtés suite à une plainte déposée par le député d’el Karama Mohamed Affes de la coalition d'El Karama, se poursuivent. Nous n’allons pas discuter du bien-fondé du jugement -on ne critique pas une décision de justice- mais on est en droit de s’interroger sur l’opportunité de ces mouvements sociaux alors que l’économie tunisienne est à genoux après la pandémie du Covid-19 d'autant plus que les victimes des grèves n'ont rien voir avec ses motifs. .Face à une opinion publique tétanisée, la centrale ouvrière peut tout se permettre.Certes,le droit de grève est inscrit dans la constitution. Mais la grève est une arme de dernier recours alors qu'elle tend à se banaliser chez nous au point de devenir une calamité pour notre économie.Malheureusement, il ne se trouve actuellement aucune force pour le lui dire aujourd'hui
Le secrétaire général adjoint de la centrale Samir Cheffi jure ses grands dieux que le but de ces mouvements n’est pas de faire pression sur la justice, mais qu'il s'agit juste d'un geste de solidarité des travailleurs avec leurs collègues tout en déclarant que les grèves se poursuivront jusqu'à la libération des syndicalistes.Le comble c'est que, compte tenu du rapport de forces, il y a fort à parier que l'Ugtt parviendra à ses fins.