News - 27.07.2019
L’après Béji : parachever le processus démocratique engagé
Par Mohamed Mouldi Kefi, ancien ambassadeur, ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement de Béji Caïd Essebsi, 2011 - Il y a près de cinq ans, quelques semaines avant les élections législatives et le scrutin présidentiel, j’avais écrit deux articles pour Leaders :
- Pourquoi il faut aller voter et pour qui ?
- Beji, Kamel, Hama, Kalthoum et les autres ...
Dans ce dernier papier, je défendais mordicus l'idée qu'il fallait porter Beji Caïd Essebsi à la magistrature suprême en dépit de son âge avancé mais en raison de sa longue expérience dont le pays avait tellement besoin en cette période cruciale de son processus démocratique. Les autres candidats plus jeunes que lui auront la possibilité de tenter leur chance lors de prochains scrutins. Je pensais que notre Bajbouj bien- aimé remettra les clés du Palais de Carthage à son successeur démocratiquement élu début 2020.
Le Tout- Puissant en a décidé autrement en cette matinée de jeudi 25 juillet 2019. Il l'a rappelé auprès de Lui le jour de la fête de la République comme s'Il voulait que le peuple tunisien puisse associer pour l'éternité son premier Président librement choisi avec le symbole de sa volonté incarnée par la République.
Nous autres pauvres hères humains souhaitons et proposons et Dieu dispose et impose. Ainsi soit- il !
Comme je l'avais écrit en 2014, je ne suis pas hagiographe et je ne l'ai jamais été. Si j'avais choisi BCE alors, c'est parce que j'ai bien connu l'homme et surtout ses qualités d'abord en tant que Ministre des Affaires Étrangères alors que je n'étais qu'un junior diplomate, ensuite lorsqu'il a été Premier Ministre durant l'année 2011 et que j'étais à ses côtés pour m'occuper de la diplomatie tunisienne en cette période délicate que connaissait notre pays et le monde arabe d'une manière générale.
C'est donc en toute objectivité et en mon âme et conscience que j'avais fait mon choix. Je suis convaincu de ne pas m'être trompé.
Le meilleur hommage qu'on puisse lui rendre aujourd'hui et de continuer l'œuvre qu'il avait entreprise et pour laquelle il avait consacré les derniers moments de sa vie : parachever le processus démocratique engagé depuis plus de huit ans et surtout trouver un successeur de sa stature dont l'unique objectif sera de servir la Tunisie, seulement la Tunisie et rien que la Tunisie sans calculs ni arrière - pensées !
Repose en paix Si El Beji ! Tu viens de rejoindre tes illustres ancêtres Hannibal, Jugurtha, Kheireddine, Hached et Bourguiba. Notre pays qui a enfanté de tels géants donnera sûrement pour les générations futures des dirigeants qui sauront le mener à bon port. Et son drapeau rouge et blanc avec au milieu l'étoile et le croissant continuera de flotter haut dans le ciel jusqu'à la fin des temps.
M.M.K.
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