Tunisie: de la banalisation des mouvements sociaux (Photos)
Le droit de manifester est certes un droit constitutionnel mais qui a ses limites: ne pas troubler l’ordre public, et surtout ne pas perturber la vie sociale sous tous ses aspects.
Malheureusement, le blocage des entrées des villes entrepris par l’Union des taxis de ce lundi entre dans cette catégorie. Une décision prise par un syndicat minoritaire alors que la Fédération des transports de l'Utica a appelé ses adhérents à ne pas participer à ce mouvement de protestation «injustifié» et d'assurer leur service comme à l'accoutumée, malheureusement, il leur était pratiquement impossible de circuler. Même si le trafic routier a repris partiellement en fin d'après midi après l'intervention des forces de l'ordre, c'est une nouvelle journée de perdue pour l'économie du pays, d'autant plus que les raisons invoquées pour justifier ce geste n'est pas convaincant: ils exigent l'annulation de l'augmentation du prix de carburant même si elle a été été compensée par une hausse des tarifs des taxis et des «louages».
Tout heureux d'avoir réussi à paralyser le pays, les protestataires comptent poursuivre leur mouvement jusqu'à amener le mouvement à résipiscence». Ce qui inquiète le plus, c'est qu'on assiste de plus en plus à une banalisation de ces actions. Ce n'est plus un ultime recours, mais arme comme tant d'autres qu'on utilise à tout propos dès qu'on s'estime contrarié sans qu' on se soucie de leur effet dévastateur sur l'économie et surtout sur le moral des Tunisiens qui voit son pays s'enfoncer lentement mais sûrement dans une crise dont on ne voit pas l'issue.
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