Comment sauver l'année scolaire ?
Comment sauver l’année scolaire ? La séance plénière de l’ARP devait être dédiée à l’examen d’un certain nombre de projets de loi relatifs à des lignes de crédits. Mais les débats ont très vite bifurqué vers la crise dans le secteur de l’enseignent secondaire. Les intervenants ont tous appelé à sauver l’année scolaire compte tenu de la détermination de la fédération de l’enseignement secondaire à boycotter les examens si ses revendications ne sont pas satisfaites. Il est notamment question de réduire les heures de travail, de ramener l’âge de la retraite à 55 ans, alors que la tendance est de le porter à 62 ans et d’augmentation de primes. Devant le refus du ministère d’y faire droit, la fédération a mis à exécution sa menace: le boycott des examens, ce qui constitue une première, non seulement en Tunisie, mais aussi dans le monde. Devant l’intransigeance des enseignants, c’est le risque d’une année blanche qui se profile à l’horizon. D’où l’inquiétude des parents et les mouvements de protestations qui ont gagné un grand nombre de lycées.
La tentation est grande de ramener dos à dos les syndicats et le ministère. On peut reprocher à ce dernier d’avoir suspendu trop tôt les pourparlers avec les syndicats. Mais la responsabilité de cette énième crise dans l’enseignement incombe surtout aux enseignants et principalement à son secrétaire général qui joue avec les nerfs des Tunisiens depuis des années en brandissant à chaque rentrée de nouvelles menaces. Tout se passe comme si ce syndicat se considérait comme un Etat dans l’Etat, n’hésitant pas de faire litière du refus de la direction de l’Ugtt de cautionner son boycott des examens. Le syndicat se présente comme le défenseur patenté de l’école publique alors qu’il en est le fossoyeur. Loin de nous de minorer les sacrifices des enseignants, mais rien ne peut justifier cette véritable prise en otage de nos enfants.