L’agent de police agressé : nous sommes tous responsables et coupables !
Les Tunisiens ont été outrés par l’agression perpétrée par un repris de justice à Bizerte contre un agent de police. A juste titre. Car cette paire de gifles administrée à un représentant de l’Etat, nombre d'entre-nous l'avions ressentie comme si on l'avait essuyée personnellement.
Certes le geste du repris de justice est gravissime. Mais à y bien réfléchir, il apparaît comme un simple épiphénomène, le révélateur de nos dérives. Ce qui est en cause, c'est la banalisation de la violence dans notre société, l'hystérisation du débat politique dans les médias comme à l'Assemblée devenue par la grâce des Tebbini and Co, une véritable fosse aux lions pour les représentants de l'autorité dont l'honneur est souvent bafoué. Au final, cette affaire est un clou planté dans le cercueil de l’Etat de droit, le signe que nous sommes face à une crise profonde de l’autorité de l’Etat à laquelle nous avons tous, gouvernants et gouvernés, contribué.