Caisse des prêts et de soutien des collectivités locales (Cpscl)
Nouveaux conseils municipaux, nouvelles municipalités, nouveau code des collectivités locales: toute une nouvelle dynamique est à déployer en soutien. Pas uniquement en ressources financières, mais aussi en formation, consulting, évaluation et exécution de projets. Déjà, les 86 municipalités récemment créées n’ont pas toutes été pourvues de dotation suffisante. Certaines n’existent encore que sur le Journal officiel et ne disposent ni de locaux, ni d’effectif, ni de budget.
Pour favoriser la réussite de cette grande expérience et accompagner le transfert des compétences et celui des fonds, le gouvernement s’appuie sur une institution performante: la Caisse des prêts et de soutien des collectivités locales (Cpscl). Dès le mois de juillet prochain, ses équipes, conduites par son directeur général Sami Mekki, partiront en road-show rencontrer les élus de chacune des 350 municipalités. Première prise de contact pour présenter la Caisse et recueillir les demandes. Pour la plupart, les services municipaux connaissent déjà l’institution et ont bénéficié de ses prestations. Avec les nouveaux modes de fonctionnement et les orientations décidées dernièrement, élus et cadres municipaux ont encore plus d’avantages à en tirer.
«Nous nous sommes bien préparés, rassure Sami Mekki.Un accroissement massif de la demande de financement appelé à doubler en cinq ans était prévisible. Nous devions, pour y répondre, non seulement mobiliser plus de ressources financières à des conditions avantageuses, mais aussi renforcer nos capacités de traitement des dossiers et d’exécution des projets. Mais aussi, procéder à une transformation en profondeur de la Caisse, dans sa vocation comme dans son organisation et son fonctionnement.»
«Initialement, notre cœur de mission, poursuit-il, est l’octroi de prêts, la gestion pour le compte de l’Etat des subventions accordées et l’assistance technique. Nos ressources sont exclusivement extérieures, provenant notamment de la Banque mondiale, l’Union européenne, la BEI, l’AFD, la BAD, la KFW et autres, à travers des prêts garantis par l’Etat. La Caisse a toujours honoré ses engagements, sans jamais accuser la moindre journée de retard. Elle a su appliquer de bonnes pratiques, utiliser à bon escient ses ressources et afficher d’excellents indicateurs, ce qui lui a valu une notation de choix: AA. Il faut dire que ses équipes sont performantes, alignant un taux d’encadrement très élevé (80%), formées essentiellement d’ingénieurs et d’analystes financiers. En outre, nos 10 bureaux régionaux offrent une grande proximité avec les municipalités.»
«C’est ce qui nous a permis de totaliser depuis 1992, souligne fièrement le directeur général de la Caisse, pas moins de 4 000 milliards de dinars en financement de projets. Nous sommes sur un segment de monopole de fait, bien qu’il ne soit pas un monopole de droit, puisque chaque municipalité est libre de choisir auprès de qui elle peut contracter un prêt. Mais, nos avantages comparatifs et notre qualité de service restent un critère essentiel en notre faveur.»
Il suffit de demander, la Caisse le fera!
Le premier enjeu pour le gouvernement est de doter les municipalités d’une grande structure d’appui, à même d’accroître et d’accélérer leur capacité de réalisation. Quand une municipalité envisage le lancement d’un projet d’éclairage public, la conversion de son système électrique en système photovoltaïque, le déploiement d’un système d’information et la digitalisation des prestations, la rénovation du parc d’engins, l’acquisition de poubelles semi-enterrées, le renforcement de la collecte des déchets, et autres, elle pourra prétendre non seulement à des crédits, mais aussi des bonifications, des subventions et l’assistance technique souhaitée. Ses prestataires de services peuvent, eux aussi, postuler à des crédits de la Caisse. En poussant la démarche, une municipalité peut charger la Cpscl en clés en main de l’ensemble d’un projet: des études à la réalisation, y compris le financement.
«Ce n’est là, indique Sami Mekki, qu’une illustration de notre vocation nouvelle. L’essentiel est que l’expérience réussisse, surtout avec le transfert des compétences actuellement détenues en la matière par l’Etat aux municipalités. Deux grands écueils sont à éviter. Le premier est un décalage entre le transfert des compétences et celui des fonds nécessaires. Le second, il ne faut pas que ce transfert conduise à une moindre qualité et à un coût plus élevé. C’est l’inverse qui est à garantir: plus de célérité, mieux de qualité et moins de coût.»
Un levier puissant
Le processus de transformation de la Caisse, engagé avec l’appui de l’AFD qui a fourni 500 MD, vise à renforcer l’organisation (front office et bureaux régionaux), diversifier la clientèle (municipalités, collectivité, projets et adjudicataires de marchés) et diversifier les produits. Il n’y a pas que les crédits à octroyer. Il s’agit de proposer d’autres solutions comme le leasing, les avances de trésorerie, mais aussi le conseil et la maîtrise d’ouvrage en clés en main.
Il faut dire que la Cpscl ne manque pas d’atouts: la maîtrise des métiers financiers et de la gestion des projets, la proximité avec ses clients à travers l’implantation régionale de son réseau, la connaissance des besoins spécifiques et des modes de fonctionnement, la qualité de ses ressources humaines et la confiance de ses bailleurs de fonds. C’est aussi l’une des rares entreprises publiques à ne pas émarger sur le budget de l’Etat pour son fonctionnement et à dégager des bénéfices...
En fait, la décentralisation attire les bailleurs de fonds, encore plus lorsqu’il s’agit de la Tunisie, et de la Caisse. Plus de 700 mille dinars de crédits ont d’ores et déjà été signés tout récemment, s’ajoutant aux autres déjà souscrits. Les ressources sont donc mobilisées. Leur emploi minutieux commence. La Caisse y veille attentivement.
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