Chahed a-t-il eu tort d'évoquer les problèmes internes de Nidaa Tounès ?
Youssef Chahed était-il dans son tort, lorsqu’il a évoqué son différend avec Hafedh Caïd Essebsi et les problèmes de Nidaa Tounès dans sa déclaration du 29 mai ? Devançant les réactions de la classe politique et des Tunisiens en général, le chef de gouvernement a expliqué que les problèmes du parti majoritaire sont aussi l’affaire de tout le monde, parce que leurs répercussions sur les institutions, l’action gouvernementale sont inévitables.
Ce parti a été considéré à sa naissance comme une planche de salut et les Tunisiens s'y sont très vite identifiés. En deux ans, il a réussi à damer le pion à un adversaire mieux structuré. Depuis, il nous a fait voir de toutes les couleurs. Nous avons vécu, pendant quatre ans, au rythme des claquement de portes, des éclats de voix et des guerres fratricides entre les différentes ailes du parti. On l'a vu partir en lambeaux, renier ses idéaux, oublier ses promesses, tourner le dos à ses enfants. Il a mué au point de devenir méconnaissable. Son dernier avatar : un parti d'opposition. Il désavoue le gouvernement qu'il a enfanté. Les Burdeau, Duverger doivent se retourner dans leurs tombes. Comment rester indifférent à un parti devenu un danger pour la démocratie, pour le pays ? Non, Chahed n'a pas eu tort d'en parler. Il faut sauver le parti de lui-même.
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